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28/08/2012

Des propositions pour relancer le DMP

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Des propositions pour relancer le DMP
 Institut Montaigne
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En juillet 2012, la Cour des comptes remettait à la commission des finances de l’Assemblée nationale son rapport sur "le coût du dossier médical personnel (DMP) depuis sa mise en place". Le constat est sévère : coûteux, peu efficace, mal piloté et non évalué, le projet a manqué d’une réelle impulsion politique et fait l’objet de nombreuses critiques.

Annoncé depuis 2004, le déploiement du dossier médical personnel (DMP) a pris un retard considérable. Alors présenté comme un formidable outil de maîtrise des dépenses de santé (Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, annonçait des gains de l'ordre de 3,5 milliards d'euros), sa première version a échoué, suscitant méfiance et incompréhension des professionnels de santé comme des patients. Le projet a été relancé en 2009, plus discrètement, sous le contrôle de l’agence des systèmes d’informations partagés de santé (Asip santé).

L'enjeu du DMP est crucial pour l’organisation du système de soins : il s’agit de mettre à disposition de l'ensemble des assurés sociaux un dossier médical informatisé accessible en tout point du territoire et à tout moment. Tous les professionnels de santé autorisés par le patient pourront s'y connecter. Le dossier médical informatisé devrait permettre d’améliorer la qualité des soins, d’assurer leur continuité entre les professionnels de santé, de faciliter le partage d'informations ou encore d’éviter les actes redondants.

Après de nombreux retards, le DMP a été mis à disposition des usagers en janvier 2011. L’objectif était alors de créer 500 000 dossiers fin 2011. A ce jour, seuls 158 000 DMP ont été ouverts pour un coût de 210 millions d’euros entre 2005 et 2011 (près d’un demi-milliard d’euros en ajoutant le coût des dossiers dans les hôpitaux).

Selon la Cour des comptes, "Il est temps que l'Etat définisse enfin, dans une concertation étroite avec tous les acteurs, une stratégie d'ensemble pour intégrer le DMP dans une vision globale de l'organisation du dispositif de soins et des systèmes d'information en santé".

C’est d’une véritable impulsion politique dont aurait besoin le projet pour réussir sa relance. Une réflexion devrait être menée également pour supprimer certaines fonctionnalités (telle le "double masquage" qui permet aux patients de dissimuler le fait qu’ils ont enlevé des informations dans leurs dossiers). C’est ce que propose l’Institut Montaigne dans une note publiée en novembre 2010.

De même, avant d'étendre le DMP à l’ensemble de la population, certains assurés sociaux pourraient être ciblés prioritairement : les sept millions de personnes atteintes d'affections longue durée (tels le diabète, le cancer ou l'hypertension) ainsi que celles en situation de dépendance devraient se voir attribuer en priorité un DMP. Ces patients sont déjà sensibilisés à la nécessité d'un suivi multidisciplinaire et les professionnels de santé qui les suivent travaillent en concertation et sont demandeurs d'un meilleur partage de l'information.

Aller plus loin :

- Lire et télécharger la note de l'Institut Montaigne : ''Réussir le DMP''(novembre 2010)

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