Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
28/03/2012

Déploiement du DMP : un projet qui coûte cher… et dont les résultats se font attendre

Imprimer
PARTAGER
Déploiement du DMP : un projet qui coûte cher… et dont les résultats se font attendre
 Institut Montaigne
Auteur
Institut Montaigne

Dans une lettre ouverte à la secrétaire d’Etat à la santé Nora Berra, Gérard Bapt, député socialiste, déplore le coût de déploiement du dossier médical personnel, estimé à 200 millions d’euros depuis 2004, pour à peine plus de 60 000 dossiers ouverts.

La saga du DMP

Inscrit dans la loi du 13 août 2004, le dossier médical personnel (DMP) aurait dû voir le jour en 2007. Orchestrée dans la précipitation, la première version du DMP a échoué, suscitant méfiance et incompréhension des professionnels de santé comme des patients. Le projet a été relancé en 2009, sous la houlette de l’agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé) qui comptabilisait en janvier 2012 un peu plus de 65 000 DMP.

Un DMP qui se fait attendre

C’est encore très peut et on peu s’interroger sur la capacité des nouveaux DMP à répondre aux besoins des professionnels de santé et des patients.
L'enjeu du DMP ? Mettre à disposition de l'ensemble des assurés sociaux un dossier médical informatisé accessible en tout point du territoire et à tout moment. Tous les professionnels de santé autorisés par le patient pourront s'y connecter. Les objectifs sont multiples : améliorer la qualité des soins, assurer leur continuité entre les professionnels de santé, faciliter le partage d'informations dans le respect de la vie privée de chacun ou encore éviter les actes redondants.

Un projet trop centralisé

Il faut éviter un DMP cloisonné et non "communiquant" qui ne prendrait pas en compte ces innovations locales et les multiples logiciels déjà utilisés par les professionnels de santé.
Les Suédois l'ont bien compris et leur stratégie nationale en matière d'e-santé a été élaborée en concertation avec l'ensemble des acteurs de la santé. Le dossier médical électronique suédois est déjà opérationnel et les différents systèmes existants peuvent se connecter aisément au dossier médical national.
Les patients doivent être placés au cœur de la stratégie de déploiement du DMP qui ne saurait être un simple carnet de santé informatisé se contentant de stocker des données peu lisibles sans offrir une interface intelligible pour les patients.

Le DMP est une excellente idée : ne la gâchons pas.

Aller plus loin :

- Lire et télécharger la note de l'Institut Montaigne : Réussir le DMP (novembre 2010)

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne