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21/11/2008

Déficits, budgets, etc. : vers une relance européenne concertée ?

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Faut-il une relance européenne concertée, voilà le sujet qui monte en cette fin de semaine. Les Echos publiaient mardi une chronique du think tank Brughel qui plaidait pour une relance budgétaire européenne, et le même jour, David Spector, un brillant économiste de l’Ecole de Paris, disait exactement le contraire dans la Tribune…

Chaque situation est unique Il y a évidemment de beaux esprits dans les deux camps. Mais je pencherais plutôt pour l’avis de David Spector. Incontestablement, les Français aiment ce qui est égalitaire, général, homothétique, classique, et européen. Mais souvent, un même problème se manifeste différemment dans chaque Etat de l’Union. Par conséquent, une réponse unique pour tous est forcément inadaptée au cas de chacun. Aujourd’hui par exemple, la France a à la fois d’énormes déficits… et une croissance qui résiste mieux qu’ailleurs. Et on ne voit pas bien pourquoi on devrait imiter les pays tels que L’Espagne ou les Pays Bas qui ralentissent plus fort que nous mais qui ont accumulé des excédents au fil du temps. A chaque mal son remède.

Point trop de laxisme en matière de déficit Pour autant, il convient que chacun se concerte, car la crise est générale. Mais seulement dans une certaine mesure. Car si les Français s’inspirent trop des Anglais (qui ont raison, compte tenu des circonstances de laisser filer leur déficit), ils pourraient se mettre à croire que le déficit est un remède délicieux, tout en oubliant que pour nous, c’est, tout au contraire, une maladie chronique… Il est évident que le moment est mal choisi pour soigner cette maladie du déficit, mais la France doit absolument éviter de tout laisser filer en prenant pour prétexte la crise actuelle.

Au-delà de l’actuelle conjoncture mondiale, le problème central de la France demeure celui de la compétitivité globale, du manque d’innovation, du manque de renouvellement du tissu économique, problème que ni les Anglais, ni les Danois ne connaissent… Il s’agit là d’un sujet que l’on ne peut pas demander aux autres de régler pour nous ! Par conséquent, aller débattre à Bruxelles est une bonne idée, mais cela demeure secondaire, à mon sens, par rapport au travail de réforme que l’on doit opérer à l’intérieur de nos frontières. Il s’agit d’un travail dont une faible baisse de TVA concertée ne peut nous dispenser…

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