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24/10/2008

Déficit public : 2009 sera pire encore

 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

François Fillon a déclaré en milieu de semaine qu’il acceptait l’idée d'un déficit un peu plus élevé pour 2009…

Quelques milliards de manque à gagner Christine Lagarde l’a enfin admis, la croissance risque de ne pas atteindre le 1% prévu … Par conséquent, voilà qui va générer, en toute logique, un manque à gagner en termes de recette fiscale dans le budget de l’Etat. Mais à quelle hauteur, pour 2009 ? Bonne question… Eric Woerth, ministre du Budget, parle de "quelques milliards" et le rapporteur général du budget, Gilles Carrez, évoque quant à lui "5 à 7 milliards d’euros maximum". Mais n’oublions pas que pour l’année 2008, le même montant pourrait bien manquer dans les caisses de l’Etat.

Pas étonnant, mais grave Etant donné les circonstances actuelles, on pourrait penser que la situation est « normale ». Pourtant, réviser le taux de croissance prévu pendant l’examen du budget, au Parlement, est un événement rarissime. Par ailleurs, le déficit prévu avant la révision de la croissance, atteignant déjà 2,7%. La plafond de Maastricht des 3% du PIB va donc immanquablement être franchi. Et enfin, tout cela n’aurait rien de grave si on n’avait pas cumulé un déficit énorme et injustifiable avant la crise et après 3 ans de croissance mondiale record.

Quelles solutions envisager ? Avant de tourner la page, j’avoue avoir une pensée émue pour la fameuse loi TEPA et sa masse de dépenses inutiles… Je doute pourtant que la situation soit totalement inextricable. Ainsi, par exemple, Alain Lambert, ancien ministre du budget, demande-t-il depuis le début de la semaine que soient suspendus, pendant 2 ou 3 ans, les allégements des droits de succession et le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt. C’est une solution envisageable. Il regrette aussi que le gouvernement n’ait pas serré la vis sur les comptes sociaux et sur les dépenses des collectivités locales. Il a en cela bien raison. Des coupes sont possibles (et nécessaires) pour éviter le naufrage budgétaire.

Jean-Louis Borloo a obtenu cette semaine un vote quasi unanime à l’Assemblée sur sa loi Grenelle de l’environnement. Il y a donc une union nationale autour du développement durable. Au nom des générations futures, j’en appelle désormais à une autre union, autour finances publiques durables. Malheureusement, le parlement paraît nettement moins mobilisé sur ce sujet…

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