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20/10/2008

Crise financière : réveil brutal d’un rêve de maîtrise du risque

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Le week-end s’est chargé de réveiller ceux qui croyaient que la crise financière ne ferait plus de victime. En effet, voici venues les heures noires d’ING et des Caisses d’Epargne…

Nouvelles victimes de la crise
Si ING et les Caisses d’Epargne sont deux affaires totalement distinctes, elles sont toutes deux révélatrices de la même vérité : en matière financière, les risques sont partout, et peuvent, lors d’une période agitée telle que l’est celle que nous connaissons actuellement, se manifester fort violemment.

Le leurre de la sûreté absolue
Si cette crise n’est pas terminée, un fil rouge commence à se profiler. Or, ce fil n’est pas cousu que de dérégulation, mais aussi d’une profonde impossibilité de maîtriser parfaitement le risque. Depuis une vingtaine d’années, à travers de nouveaux instruments financiers, et une informatique toujours plus puissante, une forme d’illusion s’était construite : on pensait pouvoir maîtriser le risque, voire même l’abolir, ou presque.

Dirigeants coupables ?
Lorsque vous êtes à la tête d’une banque, ou d’ailleurs de n’importe quelle organisation, vous êtes forcément responsable de ce qui s’y passe. Aussi, lorsque des problèmes surgissent, il ne me paraît pas choquant de demander des comptes au dirigeant, quand bien même ce dernier a travaillé avec acharnement et connu des succès avant que n’apparaissent les ennuis. Cela constitue, en quelque sorte, la rançon de la gloire.

Responsabilité collective
Mais parallèlement, nous avons été bercés pendant 20 ans par une illusion collective, à laquelle chacun a plus ou moins participé, et dont nous avons tous plus ou moins profité (ceux qui ont eu de bonnes conditions de crédit immobilier, une bonne rémunération de leur épargne). Les traders fous n’ont pas seuls été à la fête depuis 20 ans…

Vers l’ère de la fin du risque
Or, à présent, la fête est finie. Les régulations vont bien évidemment être repensées, mais le changement devrait, pour l’essentiel, venir des acteurs eux-mêmes : les banques, les opérateurs de marché, etc. Chacun va passer au crible son business en se posant cette question simple : cette activité, qui est rentable, mais qui me fait courir un risque, dont je sais maintenant qu’il est très important, vais-je la garder ou l’arrêter ? Ces révisions pourraient se montrer assez drastiques parce que, comme l’évoque le proverbe, chat échaudé craint l’eau froide…

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