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08/04/2013

Claude Bébéar : "On crée un climat qui décourage les talents"

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Interview de Claude Bébéar, président de l’Institut Montaigne, parue dans les Echos le 8 avril 2013.

Quel regard portez-vous sur l'évolution du capitalisme français ?

Il y a de moins en moins de capitalistes ! L'impôt sur la fortune a été dévastateur. Beaucoup de capitaux sont partis. La France a de très bons entrepreneurs et pas assez de capitaux. L'inculture économique des Français et de ceux qui nous gouvernent est impressionnante. La dernière campagne présidentielle a été catastrophique sur ce point, à droite comme à gauche. Ce fut un concours de démagogie.

Et sur le patronat ?

Le patronat et les syndicats sont éclatés. Notre dialogue social fonctionne mal. C'est très difficile à gérer. Il faut revoir la représentation patronale et celle des syndicats. Nous n'arrivons pas à sortir du syndicalisme politisé issu de la guerre. Côté patronal, la division n'aide pas non plus. Cela permet aux pouvoirs publics de jouer les uns contre les autres, ce qui n'est pas sain. Il n'y a pas d'unité sur les grands sujets. Or il faudrait une expression commune. Le patronat doit être capable de parler d'une même voix sur les sujets les plus importants. Notre pays doit faire face à des défis considérables. La concurrence est mondiale. Notre compétitivité décroche. Or quel spectacle offrons-nous ? Vous avez d'une part le CAC 40 qui fait 80 % de son business à l'étranger et de l'autre des entreprises franco-françaises. On a l'impression de deux mondes qui s'ignorent. C'est très différent d'un pays comme l'Allemagne où les grands groupes se font un devoir de soutenir les PME du pays. Cet esprit d'unité n'est pas assez développé chez nous. D'où la force de l'Allemagne qui permet à ses PME de grandir. Cette dichotomie qui existe dans la représentation patronale explique en partie les difficultés de croissance de nos PME.

- Lire l'intégralité de l'interview

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