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04/11/2021

[SONDAGE] - Production énergétique : les Français tiraillés entre nucléaire et énergies renouvelables ?

[SONDAGE] - Production énergétique : les Français tiraillés entre nucléaire et énergies renouvelables ?
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne

Quelques jours après la remise du rapport de RTE sur les scenarii de mix de production énergétique, Elabe, Les Echos, l’Institut Montaigne et Radio Classique font le point sur la perception de l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables.

Le nucléaire, perçu comme garant de l’indépendance énergétique de la France mais sa sûreté et son impact environnemental clivent

À date, aux yeux des Français, le point fort du nucléaire est sa capacité à rendre la France souveraine en matière de production énergétique (73 % "s’applique bien").

À l’inverse, il clive fortement sur sa sûreté (49 % s’applique bien" / 50 % "s'applique mal") et son impact environnemental ("propre" : s’applique bien 44 % / s’applique mal 55 %).

D’un point de vue socio-démographique, toutes les catégories de population sont partagées sur ces deux éléments (hormis les plus de 65 ans plus qui ont une meilleure image). Le clivage le plus net est politique : les sympathisants de droite et dans une moindre mesure de la majorité présidentielle ont une meilleure image du nucléaire d’un point de vue sécurité et environnement, alors que les sympathisants de gauche, notamment de la France Insoumise et d’EELV ont une opinion inverse. Les sympathisants socialistes et du Rassemblement National sont dans une position intermédiaire.

Sur l’aspect économique, une majorité (57 %) lui attribue le fait d’être bon marché.

Reconnue, mais seulement par 56 % des français contre 43 %, sa capacité à apparaître comme une "énergie du futur" partage l’opinion. À nouveau, le principal clivage est politique. La dimension générationnelle joue également un rôle : 67 % des plus de 65 ans estiment que le nucléaire a de l’avenir, contre seulement 44 % des moins de 35 ans.

Sur un temps long (comparaison avec octobre 2016), l’image du nucléaire est en recul sur ses points les plus forts : sa capacité à assurer l’indépendance énergétique (73, -7 points) et son coût (57 %, -4). En revanche, elle progresse sur ses points les plus faibles : a de l’avenir (55 %, +11), sûre (49 %, +4) et propre (44 %, +7)


Question : Pour chacun des qualificatifs suivants, diriez-vous qu’il s’applique bien ou mal au NUCLÉAIRE ? - En %

Les renouvelables : énergies d’avenir, sûres et propres mais des doutes sur son coût et sa capacité à garantir l’indépendance énergétique du pays

Sur les dimensions environnementales, de sûreté et d’avenir, les énergies renouvelables ont quant à elle une image très majoritairement positive (82 % "a de l’avenir", 79 % "propre" et 74 % "sûre").

Cette image est partagée parmi toutes les catégories de population, y compris d’un point de vue politique.

En comparaison avec le nucléaire, sur ces 3 dimensions, les scores des énergies renouvelables sont supérieurs de 25 à 35 points.

Sur sa capacité à garantir l’indépendance énergétique (61 % "s’applique bien" / 38 % "s'applique mal"), le renouvelable rassemble une majorité mais à un niveau moins élevé.

Sur son coût (39 % "s’applique bien" / 60 % "s'applique mal") elle ne parvient pas à convaincre et clive nettement.

Sur ces deux items, les renouvelables obtiennent respectivement 12 et 18 points de moins que le nucléaire.

Le principal clivage sur le renouvelable est à nouveau politique : en effet, les sympathisants de gauche et notamment ceux de la France Insoumise ont une meilleure perception des renouvelables sur ces dimensions, alors que les autres segments politiques sont partagés sur l’indépendance et plutôt négatifs sur l’aspect économique. Sur cette dimension, l’âge est également une clé de lecture discriminante : 58 % des 18-24 ans la considèrent bon marché, contre seulement 33 % des plus de 50 ans.

Question : Pour chacun des qualificatifs suivants, diriez-vous qu’il s’applique bien ou mal aux ÉNERGIES RENOUVELABLES ? En %

Le mix énergétique s’installe comme la solution privilégiée par l’opinion.
Pour 6 Français sur 10, la politique énergétique de la France doit inclure le nucléaire, mais près de 4 sur 10 y sont opposés

52 % des Français estiment qu'il faut en même temps développer le renouvelable et construire de nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les anciennes et rénover celles existantes. 10 % considèrent qu’il faut construire principalement des centrales nucléaires et arrêter de développer les énergies renouvelables.

Mais 37 % jugent en revanche qu’il faut arrêter progressivement les centrales nucléaires et principalement développer les énergies renouvelables.

Les sympathisants de la majorité présidentielle (67 %) et de la droite (70 %) penchent nettement pour un mix nucléaire / renouvelables tandis que les sympathisants EELV (73 %) et France Insoumise (56 %) privilégient le scénario du "tout renouvelables". À noter que 17 % des sympathisants RN se disent favorables à l’arrêt du développement des énergies renouvelables. D’un point de vue de l’âge, 62 % des plus de 65 ans se prononcent en faveur d’un mix, contre seulement 40 % des moins de 25 ans (et 49 % pour l’arrêt progressif du nucléaire et le développement des énergies renouvelables).

Question : Selon vous, quelle devrait être la priorité de la politique énergétique de la France dans les années à venir ? En %
 

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