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Toulouse

479 638 habitants
Maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR)
Transports et mobilités

Construire un Réseau Express Vélo de treize lignes

Le vélo et la marche à pied sont des leviers extraordinaires pour diminuer l’usage de la voiture et faire reculer les bouchons. Nous voulons que toutes les personnes qui souhaitent se rendre au travail ou à l’école à vélo puissent le faire de manière simple et sécurisée. C’est pourquoi nous voulons améliorer les itinéraires cyclables, mais aussi proposer de nouveaux services permettant de découvrir le vélo facilement. Notre objectif : rendre les déplacements piétons plus faciles et tripler le recours au vélo sur notre territoire.

 

Nous construirons un Réseau Express Vélo (REV) de 13 lignes pour aller au travail de façon rapide et sécurisée à vélo, sans conflit avec les piétons. Réseau de pistes cyclables larges qui relient les villes et les quartiers.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
56 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
250 M€
Estimé par Tisseo
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
109,5 M€
Répartition du coût
NC
Temporalité
Sur dix ans

Que faut-il en retenir ?

L’agglomération toulousaine est particulièrement étendue et morcelée entre zones d’habitat et pôles d’emplois bien distincts. Le « baromètre des villes cyclables » de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette, censé refléter la satisfaction des cyclistes dans les villes françaises, classe Toulouse à la 8ème place (sur 11) s’agissant des villes de plus de 200 000 habitants. La ville reçoit par ailleurs une appréciation générale « plutôt défavorable » en matière de circulation à vélo, avec la note « E » sur une échelle allant de A+ à G.

La mesure proposée s’inscrit dans la continuité des travaux déjà engagés : il s’agit en effet de réaliser le projet présenté le 3 juillet 2019 par Tisséo, la marque commerciale du réseau de transports en commun de la Métropole de Toulouse (qui réunit le syndicat mixte Tisséo-Collectivités, l’EPIC Tisséo-Voyageurs et la SPL Tisséo-Ingénierie), adopté dans le cadre du plan « Mobilités 2020.2025.2030 » de la Métropole.

Le projet de réseau express vélo (REV) est constitué de 13 « lignes », pour un total de 370 km desservant 54 communes. Les travaux envisagés devront durer jusqu’en 2030.

Le coût du projet a été chiffré à 250 M€ par Tisséo. Des projets comparables, certes de moins grande ampleur, ont cependant été réalisés par d’autres villes à des coûts bien inférieurs.

Augmenter l’usage du vélo, notamment aux dépens de la voiture, aurait un impact environnemental certain mais difficile à chiffrer. Il en est de même pour l’impact sur le pouvoir d’achat, la qualité de vie, la santé et l’accidentologie.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Sur la période récente, la métropole a créé entre 15 et 20 km de pistes cyclable par an, portant le total des aménagements cyclables sur le territoire de la métropole à 600 km fin 2019. Bien que la période écoulée ait été marquée par la densification du réseau, la Métropole demeure à la 8ème place, sur 11, au classement des villes de plus de 200 000 habitants de la fédération française des usagers de la bicyclette. 

Le projet « Mobilités 2020.2025.2030 » de la Métropole prévoit l’élaboration d’un schéma directeur cyclable, avec trois objectifs principaux pour renforcer l’usage du vélo dans les déplacements du quotidien : le développement des maillages entre les réseaux des intercommunalités, la conception d’un « réseau express vélo (REV) » et le renforcement des services autour du vélo. 

Le projet de REV présenté par Tisséo se décline en 13 lignes, dont deux rocades autour de Toulouse et onze radiales, représentant 370 km de piste cyclable dont 60 % environ sont à construire. Il permettrait de connecter 54 communes, en complétant les réseaux cyclables de chaque intercommunalité, ainsi que les équipements publics d’intérêt métropolitain et les grands pôles économiques et universitaires de l’agglomération. Il prévoit également des points de correspondances avec le réseau de transport en commun.  

Le projet, présenté comme offrant des conditions de circulations cyclable optimales de bout en bout (sécurité, lisibilité, confort de roulement), placerait 80 % de la population de la Métropole à moins d’un kilomètre du REV. 

Coût budgétaire 

Le coût de la réalisation d’itinéraires cyclables dépend du niveau d’aménagement retenu (simple bande cyclable sur la chaussée ou double voie en site propre). Il est également tributaire des éventuels coûts fonciers (achat des terrains), du déplacement des réseaux (gaz, électricité́, téléphone, assainissement, etc), de l’éclairage ou encore des difficultés d’accès et d’insertion dans le site. 

Le projet présenté par Tisséo implique la création de 222 km de pistes cyclables pour compléter le REV (60 % des 370 km prévus par le projet). Le budget retenu est de 250 M€, soit 1,13 M€ par kilomètre. 

Le 31 janvier 2019, l’association toulousaine 2pieds2roues a publié une proposition de schéma directeur cyclable d’agglomération qui comprend 692 km d’axes structurants et 385 km de réseau express vélo. Le coût total de réalisation est estimé à 400 M€, dont 190 M€ destinés au développement du réseau express, soit 493 000 €/km. 

Pour évaluer le coût de pistes cyclables « à haut niveau de service » comme celles qui semblent faire l’objet de la proposition du candidat, ce chiffrage peut être comparé aux coûts de réalisation d’infrastructures similaires dans d’autres métropoles. À Strasbourg, par exemple, le coût de réalisation des premiers tronçons de Vélostras a été chiffré dans le schéma directeur à 30 M€ pour 130 km, soit 230 000 €/km. À Grenoble, le coût d’aménagement des 40 km de pistes cyclables à haut niveau de service a représenté 10 M€, soit 250 000 €/km. 

Le projet, ambitieux, de réseau express vélo soutenu par le candidat Jean-Luc Moudenc aurait ainsi un coût de réalisation au kilomètre plus de deux fois supérieur au chiffrage de l’association 2 pieds 2 roues et plus de quatre fois supérieur aux coûts de réalisation des villes de Grenoble ou Strasbourg. 

Ces coûts ne prennent cependant pas en compte les aménagements additionnels, comme les pôles d’échanges multimodaux avec le réseau de transport en commun. 

Effets sur l’environnement

Les analyses du schéma directeur de la Métropole indiquent que 50 % des déplacements dans l’agglomération font moins de 3 kilomètres mais que la voiture est privilégiée pour 65 % d’entre eux. Il existe donc une réserve de potentiel d’usage très importante sur cette distance, qui peut être parcourue à vélo en moins de 15 minutes. A cet endroit, une fois achevé, le projet compterait 800 000 personnes et 500 000 emplois à moins d’un kilomètre du REV. 

Augmenter cet usage, notamment aux dépens de la voiture, aurait un impact environnemental certain mais difficile à chiffrer. En effet, le report modal de la voiture peut se faire au profit du vélo ou des transports en commun et, de la même manière, l’augmentation de la part du vélo peut se faire par translation avec la part des transports en commun. En outre, la construction de nouvelles infrastructures comporte également un impact environnemental qui sera compensé par les usages dans le temps. 

Les effets sur le pouvoir d’achat apparaissent également certains, le vélo étant par nature plus économe, à l’achat comme à l’entretien, et permettant d’éviter une dépense de carburant. Cependant, il est, pour les mêmes raisons que l’effet sur l’environnement, complexe à chiffrer. Il en va de même de l’impact potentiel de la mesure sur la qualité de vie, la santé des usagers et l’accidentologie. 

Sources