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Paris

2 228 409 habitants
Maire sortant Anne Hidalgo (PS)
Transports et mobilités

Pourvoir Paris en pistes cyclables, aménager des places de stationnement pour vélos

Le vélo est au cœur du projet parisien d’Anne Hidalgo. Moyen de transport pratique, écologique et économique, il permet de bâtir un avenir plus calme, plus vert et plus agréable pour Paris. La politique d’Anne Hidalgo a été très engagée et volontaire durant la mandature en cours et de nombreux projets doivent encore voir le jour.

Pour que Paris devienne la ville du vélo, il faut que ses habitants puissent en faire partout et en toute sécurité. Ainsi, des mesures ambitieuses seront prises pour lutter contre le sentiment d’insécurité des cyclistes et le risque de vol.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
229 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
350 M€
Répartition du coût
Ville de Paris
Temporalité
Investissement sur la durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

La proposition consiste à mettre œuvre à Paris un ensemble de mesures en faveur du vélo, à l’instar du plan vélo 2015 – 2020 développé sur la précédente mandature. La candidate souhaite notamment adapter intégralement les 1600 km de voies parisiennes, proposer 100 000 places de stationnement pour vélo supplémentaires et proposer diverses aides à l’achat et subventions aux associations. La candidate souhaite également que la ville favorise l’adoption du vélo dans ses propres services.

En chiffrant les propositions les plus coûteuses (places de stationnement, adaptation de la voirie, subventions à l’achat d’un vélo neuf) et en ajoutant une estimation du coût des dépenses d’accompagnement (prévention, soutien aux associations, etc.), on obtient un coût total de 229 M€. Un chiffre plus élevé que les 150 M€ du plan de la mandature précédente, mais loin du montant de 350 M€ avancé par l’équipe de la candidate.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

A Paris, comme de nombreuses métropoles, la précédente mandature a été marquée par la promotion de l’usage du vélo pour les déplacements du quotidien et comme mode de loisir.

Ainsi, la ville de Paris, fait mention des éléments qui suivent :

  • 1 018 km sont dédiés aux cyclistes à Paris (pistes cyclables, voies réservées et voies à contre-sens), soit la distance entre Paris et Nice ;

  • 773 104 passages de cyclistes ont été enregistrés entre le 4 septembre 2019 et le 17 janvier 2020 par le compteur de la rue de Rivoli ;

  • 400 euros d’aide à l’acquisition d’un vélo à assistance électrique (VAE) sont proposés par la ville de Paris. La mairie peut aider jusqu’à 1200 euros l’achat d’un vélo-cargo. 4000 VAE et 200 vélos-cargos sont ainsi subventionnés par la Mairie chaque année ;

  • 343 917 abonnés au service Vélib’ au 19 janvier 2020, à un prix abordable : 3.10€/mois (2.30€ de 18 à 26 ans et l’abonnement V-Plus est remboursé pour les moins de 18 ans).

  • 500 000 euros de subventions ont été distribués à destination des associations qui font la promotion de l’usage du vélo en ville

  • la Ville développe l’usage du vélo en son sein : des vélos de fonction ont été alloués, les brigades à vélo créées et les vélos cargos sont utilisés par les services des espaces verts et de la propreté.

Le mois de décembre 2019 a été marqué par un usage particulièrement intense du vélo, du fait des perturbations dans les transports publics :

  • 2.6 fois plus de cyclistes (environ 190 000 par jour comptés par les 55 bornes parisiennes) ;

  • 3.6 millions de courses Vélib’ en décembre, avec des pics à plus de 150 000 par jour ;

  • 42 kilomètres parcourus par jour et par Vélib’ en moyenne.

Coût budgétaire

Adaptation de l’intégralité des voies parisiennes

Le précédent plan vélo prévoyait de doubler les voies accessibles à vélo, en les portant de 700 à 1400 km entre 2015 et 2020. On utilise ici les données chiffrées de ce plan pour les projeter sur l’actuelle proposition de la candidate. À Strasbourg, le coût de réalisation des premiers tronçons de Vélostras a été chiffré dans le schéma directeur à 30 millions pour 130 km, soit 230 000 €/km. Dans les autres métropoles on peut retenir le cas de Grenoble, où le coût d’aménagement des 40 kilomètres de pistes cyclables à haut niveau de service représente 10 millions d’euros, soit 250 000 €/km. On peut donc retenir un coût moyen entre les estimations de Strasbourg et Grenoble de 240 000 €/km. Cet ordre de grandeur est confirmé par Vélocité, la revue du cycliste urbain, qui chiffre à 200-250 000€/km une piste de 1,50 m de large avec peu de traversées.

Or, il y a 1600 km de voies à Paris, dont déjà 1 018 sont adaptées, on aboutit donc à un coût total de 139,7 M€ pour adapter l’intégralité du réseau parisien au vélo.

Renforcement de la sécurité des cyclistes

Cette série de propositions relève principalement de mesures réglementaires (application du code de la route, réglementation de la circulation des poids lourds) ou de renforcement de dispositifs existants (apprentissage du vélo à l’école, renforcement des dispositifs de prévention et de contrôle). Elles peuvent donc être mise en œuvre à moyens constants ou moyennant une faible augmentation des enveloppes de fonctionnement des services concernés. Ces propositions sont budgétées statistiquement dans le calcul final ci-dessous.

Création de 100 000 nouvelles places de stationnement à vélo (arceaux, parkings, stations aménagées spécialement, etc.)

Les places de stationnement à vélo coûtent un montant très variable selon leur complexité (du simple arceau au local sécurisé implanté dans une station de transport public). On peut retenir un coût moyen de 700€ en se fondant sur le précédent plan vélo qui allouait 7 M€ à la construction de 10 000 places de vélo. On aboutit logiquement à un total de 70 M€ en gardant le même rapport de proportionnalité.

Instauration d’aides à l’achat de vélo et d’un service de location de moyenne durée de vélo

L’aide à l’achat de vélo était déjà chiffrée dans le précédent plan vélo à 10 M€. Ce dispositif était restreint aux vélos à assistance électrique neufs, aux vélos cargos et aux deux roues électriques de faible motorisation. Il sera étendu aux vélos mécaniques et aux vélos adaptés aux personnes en situation de handicap. On part ici du principe que l’enveloppe de subventions est doublée à 20 M€ sur la prochaine mandature, compte tenu de l’élargissement du public éligible. Cela correspond au financement de 50 000 vélos, en se fondant sur une reconduction de la subvention n’excédant pas 400 € par vélo.

En ce qui concerne le service de location de vélo de moyenne durée, la candidate prend en exemple les dispositifs de Grenoble et Nantes. Il s’agit de programmes commerciaux mis en œuvre par des sociétés privées après appel d’offre. La mise en œuvre de cette proposition ne nécessite donc pas d’investissements.

Plan de financement de 350 M€

La candidate propose un plan de 350 M€ sur les six années de mandature, sur la base de 26 € par habitant et par an. L’INSEE fait état de 2 190 327 habitants à Paris (chiffre faisant foi publié le 19/09/2019), ce qui porte le plan à un total de 341,7 M€ sur la durée du mandat si l’investissement est bien de 26 € par an et par habitant. Pour maintenir l’investissement à 350 M€ par an sur la durée du mandat, il faudra ajouter 0,63 € par habitant et par an. Ce chiffre est probablement légèrement sous-estimé du fait de la baisse structurelle de la population intramuros.

Il est à noter que ce plan d’investissement a vocation à couvrir le plan vélo présenté ci-dessus mais aussi d’autres actions en faveur des associations, de la réorganisation des services de la ville et de la diffusion de la culture du vélo. Ces propositions seront budgétées statistiquement dans le calcul final ci-dessous.

Coût total du plan vélo

Selon nos estimations, le coût total des mesures proposées par la candidate et décrites ci-dessus est de 229,7 M€, soit davantage que le plan pour la période 2015 – 2020 de 150 M€, qui lui-même triplait les engagements précédents. Le financement de ce plan entre dans l’enveloppe budgétaire de 350 M€ accordée au vélo, qui semble donc avoir calculée sur des hypothèses très prudentes. L’enveloppe proposée par la candidate est ainsi 2,3 fois supérieure à celle proposée lors de la précédente mandature.

Effets sur l’environnement

Le vélo offre une alternative pertinente à la voiture pour de nombreux trajets et apporte une contribution significative à la réduction des émissions de CO2 et de polluants atmosphériques. Dans les zones denses, il permet par ailleurs d’alléger la charge sur les transports en commun souvent fortement sollicités aux heures de pointe.

Sources