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Strasbourg

281 512 habitants
Maire sortant Roland Ries
Urbanisme et logement

Interdire les terrasses chauffées et baisser de moitié la consommation énergétique de la municipalité

Objectif : 100% d’énergies renouvelables en 2050 et politique de sobriété, avec interdiction des terrasses chauffées et baisse de moitié de la consommation d’énergie des services municipaux en 10 ans. 

Que faut-il en retenir ?

Jeanne Barseghian propose à la fois d’interdire les terrasses chauffées dans la ville de Strasbourg et de baisser de moitié la consommation énergétique des services de la ville.

L’interdiction des terrasses chauffées peut être décidée par arrêté du conseil municipal. Cet arrêté devrait interdire tout système de chauffage sans distinction entre système électrique ou au gaz.

Un ensemble de levier peuvent être mis en place pour réduire la consommation énergétique des services de la ville. Parmi les plus efficaces, on peut par exemple citer l’amélioration de la performance énergétique de l’éclairage public, la rénovation énergétique des bâtiments municipaux et la rationalisation des implantations, le verdissement de la flotte de véhicules de la municipalité, et la sensibilisation des agents aux comportements « éco-responsables ».

L’interdiction des terrasses chauffées et la réduction de la consommation d’énergie des services de la ville de Strasbourg auraient un impact positif sur l’environnement.

Détail

La mesure de Jeanne Barseghian est double. Elle propose à la fois d’interdire les terrasses chauffées dans la ville de Strasbourg, dans un souci de sobriété énergétique, et de baisser de moitié la consommation énergétique des services de la ville.

Terrasses chauffées

Par l’interdiction des terrasses chauffées, Strasbourg s’inscrirait dans la lignée de villes comme Évian ou Thonon, mais surtout Rennes, où le chauffage en terrasse est interdit depuis le 1er janvier 2020. En 2011, la ville de Paris avait, par arrêté municipal, interdit les terrasses chauffées au gaz, pour des raisons environnementales et de circulation des piétons sur la voie publique. L’arrêté municipal avait cependant été annulé par le juge administratif, en première instance et en appel, en raison du traitement différencié entre les dispositifs au gaz et à l’électricité, qui n’était pas justifié. De surcroît, les difficultés de circulation pour les piétons n’étaient pas non plus démontrées. 

À Strasbourg, le vote d’un arrêté du conseil municipal permettrait de mettre en place cette interdiction. Cette mesure pourrait par conséquent entrer en vigueur rapidement après l’élection de la nouvelle municipalité. Cet arrêté devrait interdire tout système de chauffage sans distinction entre gaz et électricité.

Baisse de moitié de la consommation énergétique de la municipalité

Aucune donnée n’est disponible sur la consommation énergétique des services de la ville de Strasbourg. De manière plus générale, l’ADEME estime que l’impact d’une collectivité sur la consommation énergétique de son territoire est de l’ordre de 3 à 5 % (consommation d’énergie des bureaux, piscines, gymnases, etc.). La consommation énergétique totale de l’Eurométropole s’élevait en 2017 à 12 136 GWh. On peut par conséquent estimer que la consommation des services de l’intercommunalité représentait entre 364,1 et 606,8 GWh par an. La mesure proposée par Jeanne Barseghian équivaudrait par conséquent à une baisse de la consommation des services de l’Eurométropole comprise entre 182,1 et 303,4 GWh par an.

La ville de Strasbourg s’est déjà engagée dans une démarche de réduction de maîtrise de sa consommation d’énergie, dans le cadre de son plan climat 2030. L’axe 4 du plan, « Un territoire qui se donne les moyens d’agir », fixe ainsi plusieurs objectifs dont celui de « Faire de l’Eurométropole de Strasbourg une collectivité exemplaire ».

Dans ce cadre, la ville de Strasbourg s’est lancée dans la démarche de labellisation Cit’ergie, déclinaison française du label européen European Energy Award, récompensant les villes et intercommunalités qui s’inscrivent dans une démarche active en faveur de la transition énergétique. Les collectivités s’engageant dans cette démarche bénéficient d’un accompagnement financier de l’ADEME.

En outre, la ville et l’Eurométropole se sont engagés dans une politique d’achat « écologiquement » responsable, matérialisée par l’adoption en 2018 d’un schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER), qui prévoit notamment la dématérialisation de l’ensemble des actes ou l’insertion de clauses sociales, environnementales et relatives au commerce équitable dans les marchés publics.

Au-delà de ces initiatives déjà développées, de nombreuses mesures pourraient être mises en œuvre pour diminuer la consommation d’énergie de la ville et principalement : 

  • L’amélioration de la performance énergétique de l’éclairage public. La ville d’Illkirch-Graffenstaden a ainsi expérimenté l’extinction de l’éclairage public entre 1h30 et 4h30 du matin (à l’exception des artères principales de la ville). Le quartier du Neudorf à Strasbourg expérimente quant à lui l’éclairage public sur détection ;

  • La rénovation énergétique des bâtiments municipaux et la rationalisation des implantations sont un autre levier, notamment utilisé par la métropole de Lyon dans sa démarche de labellisation Cit’ergie ;

  • Le verdissement de la flotte de véhicules de la municipalité, par exemple mis en œuvre à Lyon, participe également à la baisse de la consommation d’énergie ;

  • La sensibilisation des agents à l’écoresponsabilité par le développement de formations (réduire la consommation de papier, diminuer la consommation d’énergie dans les bureaux, etc.). 

Effets sur l’environnement

La mise en œuvre de ces mesures aura un effet positif sur l’environnement. L’objectif est de réduire de moitié la consommation des services de la ville. L’interdiction des terrasses chauffées pourra permettre de diminuer la consommation d’énergie sur le territoire de l’Eurométropole.

Sources