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Strasbourg

281 512 habitants
Maire sortant Roland Ries
Transports et mobilités

Créer 15 km de pistes cyclables par an, dont des « autoroutes à vélo »

Ce qui fait souvent défaut, c’est la continuité des pistes. Ce que je propose, c’est de construire 15 km de pistes par an et de mettre en place des autoroutes à vélo. Il est important que les piétons et les cyclistes disposent d’un espace suffisant et distinct pour pouvoir circuler.

Sources : France Bleu et 20 Minutes

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
31,9 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
21,6 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
42,2 M€
Répartition du coût
Temporalité
Sur toute la durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

La mesure consiste à créer 15 km de pistes cyclables par an sur le mandat dont des “autoroutes à vélo” et à doubler la part modale du vélo dans les déplacements. La candidate met l’accent sur la nécessité d’identifier les points de crispation “où sévissent les conflits d’usage, afin de les réaménager et les apaiser”. Elle souhaite doubler la part du vélo dans les déplacements, et ainsi la faire passer de 11 à 22 % des déplacements (chiffres de l’Eurométropole).

Selon nos chiffrages, cette mesure coûterait sur l’ensemble du mandat entre 21,6 et 42,2 M€ (soit 31,9 M€ en moyenne), en fonction du type d’infrastructures retenu et des coûts associés à une politique globale de doublement de la part modale du vélo.

Augmenter l’usage du vélo, notamment aux dépens de la voiture, aura un impact environnemental certain mais difficile à chiffrer. Il en est de même pour l’impact sur le pouvoir d’achat, le vélo étant par nature plus économe, à l’achat comme à l’entretien, et évitant une dépense de carburant.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Avec plus de 600 km d’itinéraires cyclables (283 km à l’échelle de la ville), l’Eurométropole de Strasbourg dispose du 1er réseau vélo de France. C’est également l’agglomération française dans laquelle le vélo est le plus utilisé, avec plus de 11 % de déplacements réalisés à vélo en 2019.

La proposition de création de nouvelles pistes cyclables est inscrite dans le troisième schéma directeur vélo adopté par la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) en 2011 et mis à jour en 2019 dans le plan d’actions pour des mobilités actives (PAMA) de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). Il s’agit d’augmenter la part modale du vélo grâce, en particulier, à la réalisation d’un réseau cyclable structurant de 130 km, nommé Vélostras. Véritable autoroute pour vélos, ce réseau express propose des itinéraires larges, sans croisement avec les voitures, praticables 24h/24h, avec un éclairage nocturne et un système de détection, une viabilisation hivernale prioritaire et une signalisation spécifique. La réalisation de ce réseau a pris beaucoup de retard. Si certaines portions existent déjà, les élections municipales sont l’occasion d’en accélérer la réalisation.

La candidate Jeanne Barseghian ne fait pas référence à ce projet et ne détaille pas les modalités de financement de la mesure. Si la compétence mobilité relève de la métropole, la Ville de Strasbourg pourrait décider de mobiliser davantage le budget communal sur le périmètre de la commune.

Coût budgétaire 

Le coût de la réalisation d’itinéraires cyclables dépend du niveau d‘aménagement retenu (simple bande cyclable sur la chaussée ou double voie en site propre) et de la question de savoir si l’on intègre ou non les coûts du foncier (achat des terrains), du déplacement des réseaux (téléphone, gaz, électricité́, égouts…), de l’éclairage, de l’insertion dans le site, etc.

Pour évaluer le coût des pistes cyclables “à haut niveau de service” comme celles qui semblent faire l’objet de la proposition de la candidate, on peut retenir deux méthodes :

  • analyser le coût des premiers kilomètres réalisés ;

  • comparer le coût de réalisation dans les autres métropoles.   

À Strasbourg, le coût de réalisation des premiers tronçons de Vélostras a été chiffré dans le schéma directeur à 30 M€ pour 130 km, soit 230 000 €/km. Dans les autres métropoles on peut retenir le cas de Grenoble, où le coût d’aménagement des 40 kilomètres de pistes cyclables à haut niveau de service représente 10 M€, soit 250 000 €/km. On peut donc retenir un coût moyen entre les estimations de Strasbourg et Grenoble de 240 000 €/km. Cet ordre de grandeur est confirmé par Vélocité, la revue du cycliste urbain, qui chiffre à 200-250 000€/km une piste de 1,50 m de large avec peu de traversées. 

Pour créer 15km de pistes par an, le coût serait donc de 3,6 M€, soit 21,6 M€ sur le mandat.

Si l’on retient la mesure dans son ensemble qui vise, à travers notamment la création d’infrastructures, à doubler la part modale du vélo à Strasbourg, l’exemple des budgets consacrés par les Villes ayant une part modale de plus de 20 % est intéressant. En effet, ces villes consacrent en moyenne 25€/an/habitant à ce type de mobilité. 

L’hypothèse haute de la mesure pourrait être celle de l’augmentation du budget global de la politique de mobilité à vélo à hauteur de 25 € par an par habitant pour atteindre un doublement de la part modale et comprenant le coût des infrastructures. Elle est calculée à partir de la population 2018 de Strasbourg de 281 512 habitants soit : 281 512*25*6 = 42,2 M€. 

Effets sur l’environnement 

Le schéma directeur analyse les moyens de transport utilisés par les habitants de l’Eurométropole et montre que pour les déplacements compris entre 1 et 3 km, la voiture devient le mode de déplacement majoritaire (52 % en voiture contre 17 % en vélo). Il existe donc une réserve de potentiel d’usage du vélo encore très importante sur cette distance qui peut être parcourue à vélo en moins de 15 minutes.

Augmenter cet usage, notamment aux dépens de la voiture, aura donc un impact environnemental certain mais difficile à chiffrer. En effet, le report modal de la voiture peut se faire au profit du vélo ou des transports en commun et, de la même manière, l’augmentation de la part modale du vélo peut se faire par translation avec la part modale des transports en commun.

Sources