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Strasbourg

281 512 habitants
Maire sortant Roland Ries
Urbanisme et logement

Créer un nouveau parking souterrain en proximité du centre-ville

Pour soutenir nos commerçants et artisans, Strasbourg sera davantage accessible à tous. La ville sera bien plus accessible aux familles et aux personnes à mobilité réduite. La municipalité a supprimé 400 places de parking. Un nouveau parking souterrain en proximité du centre-ville sera créé en compensation.

Source : site de campagne

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
9,2 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
0 €
Porté par un concessionnaire
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
6,9 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
11,4 M€
Répartition du coût
Métropole
Temporalité
Investissement unique puis redevance annuelle

Que faut-il en retenir ?

Jean-Philippe Vetter propose de créer un nouveau parking souterrain dans le centre de Strasbourg afin de compenser la suppression de 400 places par la municipalité actuelle. L’augmentation des places de stationnement doit aussi permettre de soutenir les commerces du centre-ville en les rendant plus aisément accessibles. D’après les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce parking pourrait être créé dans l’hypercentre strasbourgeois, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons.

Le coût de l’investissement initial pour sa création s’élèverait à 12 M€. La gestion et l’exploitation du parking pourraient ensuite être confiées à un tiers, par le biais d’une délégation de service public. Ce mode de gestion est déjà privilégié pour les parkings Gutenberg et Broglie, du centre-ville strasbourgeois. En prenant ces deux parkings pour exemple, le montant de la redevance du futur parking est estimé entre 0,6 et 5,1 M€.

Les effets de cette mesure sur l’environnement sont incertains mais apparaissent plutôt négatifs. La création de nouvelles places de stationnement pourrait être une incitation à privilégier la voiture individuelle sur d’autres moyens de transport, moins polluants. Cette mesure pourrait néanmoins avoir des effets positifs sur le dynamisme strasbourgeois, grâce au maintien de commerces en centre-ville.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Les parcs de stationnement relèvent de la compétence de l’Eurométropole de Strasbourg. Leur gestion se fait principalement par délégation de service public soit en affermage, soit en concession.

Les parkings souterrains du centre-ville de Strasbourg sont notamment gérés par Parcus, société anonyme d’économie mixte qui a pour objet social le financement, la construction, la gestion et l’exploitation du stationnement payant sur le territoire de l’Eurométropole. L’Eurométropole en est actionnaire à 50 %, suivie par la ville de Strasbourg à hauteur de 10 %.

Dans l’hypercentre de Strasbourg, Parcus assure notamment la gestion et l’exploitation des parkings Gutenberg (253 places) et Austerlitz (482 places) en affermage – la gestion de ces deux parkings fait l’objet d’une seule délégation de service public – et Broglie (443 places), en concession.

Le candidat Jean-Philippe Vetter propose la construction d’un parking souterrain dans l’hypercentre de Strasbourg, visant à compenser la disparition de 400 places de stationnement.

Contactée, l’équipe de campagne indique que ce projet ne sera pas financé par la métropole mais par un concessionnaire. Dès lors, les redevances seraient perçues par le concessionnaire, et ce projet ne nécessiterait pas d’argent public.

Coût budgétaire

Investissement initial

Le coût de création du parking serait intégralement à la charge de l’Eurométropole de Strasbourg. Il dépend de plusieurs facteurs, notamment le prix du foncier, la nature du parking (souterrain, aérien, etc.) et le nombre de places.

En l’absence d’éléments plus précis sur la localisation du parking, nous ferons l’hypothèse qu’il sera construit sur une emprise appartenant à la ville ou à l’Eurométropole, ne nécessitant par conséquent pas l’achat d’un terrain.

Le prix d’un parking souterrain est estimé entre 20 000 et 30 000 € par place, hors taxes, lorsque la réalisation de l’ouvrage ne présente pas de difficulté particulière. En cas de contrainte (caractéristiques du sous-sol, bâtiments alentours, zone inondable, etc.), le prix par place peut atteindre entre 30 000 et 45 000 €, hors taxes. La densité du bâti dans l’hypercentre de Strasbourg pourrait rendre la réalisation de l’ouvrage relativement complexe. Un prix intermédiaire de 30 000 € hors taxes par place pourrait par conséquent être retenu.

Pour un parking de 400 places, en phase avec la mesure proposée par le candidat, l’investissement initial s’élèverait à 12 M€ (400*30 000).

Gestion

La gestion et l’exploitation du stationnement du parking souterrain pourrait, à l’instar des autres parkings de la ville, faire l’objet d’une délégation de service public. Les parkings préexistants, notamment Gutenberg (253 places) et Broglie (443), peuvent être pris pour exemple pour estimer la redevance que recevrait l’Eurométropole.

Bien que tous les deux situés dans l’hypercentre de Strasbourg, ils présentent des caractéristiques différentes. Ainsi, moins bien desservi par les axes principaux, le chiffre d’affaires du parking Broglie s’élevait en 2018 à 2 499 € par place, contre 6 691 € par place pour celui de Gutenberg. Il en résulte un montant de redevance versée très hétérogène.

Pour les parkings Gutenberg et Austerlitz, la redevance d’exploitation versée à l’Eurométropole comprend une part fixe, d’un montant de 85 000 €, une part variable fonction du pourcentage du chiffre d’affaires et d’un intéressement. Au total, elle s’est élevée en 2018 à 1,6 M€. Bien que comportant un nombre de places moins important que le parking Austerlitz, le parking Gutenberg représente 49 % du chiffre d’affaires du délégataire, en raison de ses tarifs élevés et de sa localisation centrale. Si l’on considère, au regard de ce qui précède, que le parking Gutenberg vaut pour la moitié de la redevance versée à l’Eurométropole, un parking de 400 places géré selon des dispositions contractuelles équivalentes et au chiffre d’affaires comparable rapporterait 1,26 M€ de redevance ([0,8*400]/253) la première année.

Pour le parking de Broglie, la redevance d’exploitation comprend une part fixe d’un montant de 24 000 € et une part variable fonction du pourcentage du chiffre d’affaires (ces chiffres se fondent sur le contrat de concession signé le 29 décembre 2006 et arrivé à expiration le 31 décembre 2018 ; les données du nouveau contrat ne sont pas encore disponibles). Au total, cette redevance d’exploitation s’est élevée à 165 000 € en 2018. Un parking de 400 places, exploité dans des conditions contractuelles similaires et avec un chiffre d’affaires équivalent, rapporterait environ 150 000 € par an de redevance ([165 000*400]/443 = 148 984,2€).

Coût complet

On peut raisonnablement considérer qu’il faudrait au moins deux ans pour mettre en service le parking, depuis les études en amont jusqu’à la réalisation de l’ouvrage. Aucune redevance ne serait donc perçue pendant les deux premières années de la mandature.

De surcroît, le chiffrage de la mesure doit tenir compte de l’évolution du chiffre d’affaires du parking, à partir duquel est calculée la part variable de la redevance. Entre 2015 et 2018, le chiffre d’affaires du parking Gutenberg a augmenté de 6,3 % et celui du parking Broglie de 1,0 %. En reprenant ces hypothèses, les redevances perçues par l’Eurométropole s’élèveraient à :

  • 0,6 M€ (option Broglie) – la redevance s’élève pour la première année d’exploitation à 150 000 €, soit 24 000 € de part fixe et 126 000 € de part variable. Si la part variable augmente de 1 % sur la période (année 3 à année 6), le montant total de la redevance sur la période s’élève à : [24 000*4]+([126 000*4]+1%) = 601 260 €.

  • et 5,1 M€[4] (option Gutenberg) – la redevance s’élève pour la première année d’exploitation à 1,26 M€, soit 42 500 € de part fixe et 1,22 M€ de part variable. Si la part variable augmente de 6,3 % sur la période, le montant total de la redevance s’élève à : [42 500*4]+([1 217 500*4]+6,3%) = 5 116 702,5 €.

Dès lors, le coût complet du projet sur la mandature s’élèverait entre 6,9 (option Gutenberg, estimation basse) et 11,4 M€ (option Broglie, estimation haute).

Contactée, l’équipe de campagne indique que ce projet ne sera pas financé par la métropole mais par un concessionnaire. Dès lors, les redevances seraient perçues par le concessionnaire, et ce projet ne nécessiterait pas d’argent public.

Effets sur l’environnement

Les effets de cette mesure sur l’environnement sont incertains mais apparaissent plutôt négatifs. La création de nouvelles places de stationnement pourrait être une incitation à privilégier la voiture individuelle sur d’autres moyens de transport, moins polluants.

Effets sur la vie locale

Cette mesure pourrait néanmoins avoir des effets positifs sur le dynamisme de Strasbourg grâce au maintien de commerces dans le centre-ville.

Sources