Comparer avec

Rennes

221 272 habitants
Maire sortant Nathalie Appéré (PS)
Urbanisme et logement

Végétaliser massivement les quartiers, notamment grâce à la plantation d’arbres

Nous voulons une végétalisation massive des quartiers : limiter au strict minimum l’abattage d’arbres et planter au moins 5 000 arbres par an pendant 5 ans puis 8 000 arbres par an. Objectif : un arbre par habitant.e d’ici 2035 !

Source : site de campagne de Matthieu Theurier 

 

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
60,6 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
38,8 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
121,3 M€
Répartition du coût
Ville
Temporalité
Premier objectif à 5 ans

Que faut-il en retenir ?

La liste EELV souhaite que la ville de Rennes prenne sa part dans l’objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (Accord de Paris), à l’aide, notamment, de la plantation de 25 000 arbres en 5 ans.

Le coût de cet engagement serait compris entre 38,8 et 121,3 M€ sur les cinq prochaines années, soit entre 7,7 et 24,5 M€ par an, pour une prise en charge complète de l’achat à la plantation des arbres, avec un scénario central à 12,1 M€ par an. Sur l’ensemble du mandat et en s’appuyant sur une évaluation moyenne du coût de cette mesure (l’hypothèse que 50 % des arbres seraient plantés en voirie, et 50 % dans des parcs), la Ville de Rennes dépenserait près de 60,6 M€ pour planter 25 000 arbres.

L’implantation de ces arbres supplémentaires permettrait de réduire les poussières issues de véhicules mais aussi de réguler les températures en période estivale. L’absorption de CO2 à l’issue du mandat et avec 25 000 arbres plantés oscillerait entre 400 tonnes et 1 000 tonnes par an.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure 

La liste écologique se prononce en faveur d’une plus forte végétalisation de la ville. Dans le contexte d’une stagnation de la surface végétale durant le précédent mandat (malgré une forte dynamique des constructions de logement), il convient selon la liste EELV de renforcer la présence des arbres dans l’espace public pour participer à la neutralisation du carbone émis par les activités humaines.

Ces 25 000 arbres supplémentaires sont une première étape, la liste évoquant “8 000 arbres par an” après 2025.

Coût budgétaire 

L’achat d’un arbre d’une dizaine d’années par la Ville représente un coût de 300 et 400 €, relativement faible au regard de celui de la plantation.

Le chiffrage de cette mesure s’appuie sur l’expérience de la ville de Grenoble, qui évalue le coût de plantation d’un arbre de la manière suivante :

  • entre 4 500 € et 7 000 € en voirie ;

  • 1 200 € dans un parc.

Le coût de plantation comprend la réalisation d’une fosse, son remplissage, l’assise de finition (enrobé, béton ou terre) et les bordures posées. Ce chiffrage ne prend donc pas en compte le coût de l’entretien et le coût de la main d’œuvre nécessaires.

Nous avons fait l’hypothèse que la ville prendrait en charge la plantation des arbres. Partant de là, trois évaluations peuvent être faites selon que les arbres sont plantés dans les parcs ou les voiries :

  • Evaluation basse : 25 000 arbres plantés dans les parcs soit 25 000 x 350 + 25 000 x 1 200 =  38,75 M€ sur 5 ans, et soit 7,75 M€ par an.

  • Evaluation haute : 25 000 arbres plantés dans les voiries soit 25 000 x 350 + 25 000 x 4 500 =  121,25 M€ sur 5 ans soit 24,5 M€ par an.

  • Evaluation moyenne : 25 000 arbres plantés pour 50 % en voirie et 50 % dans les parcs = (12 500 x 350 + 12 500 x 4 500) + (12 500 x 350 + 12 500 x 1 200) =  60,62 M€ sur 5 ans soit 12,13 M€ par an.

Toutefois, des modes de plantation d’arbres dans les espaces urbains existent comme le principe de “semi-enterré” qui permet de respecter les réseaux souterrains et les caves, très denses en centre-ville. Le coût d’un tel choix n’est pas chiffrable car peu employé en France pour le moment par les collectivités locales, mais aurait indéniablement un effet à la baisse sur le coût de plantation d’un arbre en milieu urbain. 

Il peut également être envisagé – mais nous n’avons pas retenu cette hypothèse – que la ville offre une subvention aux Rennais pour planter des arbres. Cette solution est significativement moins coûteuse. La municipalité pourrait s’inspirer de l’exemple de la Ville de Sceaux ( département des Hauts-de-Seine), qui offre ainsi 200 € par habitant qui souhaite planter un arbre. La subvention est indexée sur le prix de l’arbre. La commune prend en charge jusqu’à 50 % du prix d’achat et l’aide est plafonnée à 200 €.

Dans cette hypothèse, le coût de la mesure serait le suivant : 25 000 x 200 = 5 M€ soit 1 M€ par an.

Effets sur l’environnement

La plantation des arbres permettrait à la ville de Rennes de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et réduire les températures urbaines. L’impact environnemental de la plantation de 25 000 arbres peut être évalué en comptant une absorption de CO2 entre 20 à 50 kg par an selon le type d’arbre. À titre de comparaison, selon l’ADEME, sur un an :

  • la construction et l’utilisation d’un lave-vaisselle aura rejeté 48,3 kg de CO2 ;

  • un trajet quotidien domicile-travail en voiture de 2 kilomètres représente 221 kg de CO2

Cette mesure aurait donc un impact, la première année, estimé entre 66 et 167 tonnes de CO2 absorbées par an si la municipalité échelonnait la plantation des arbres sur les 5 années du mandat (donc 5 000 arbres par an). À l’issue du mandat, cette absorption oscillerait entre 400 et 1 000 tonnes de CO2.

En milieu urbain, les arbres permettent de réduire le phénomène d’îlots de chaleur, qui tend à s’accroître dans le contexte du changement climatique. Les arbres ont plusieurs effets sur la température : ils offrent un ombrage ; ils réfléchissent et absorbent les rayonnements solaires ; enfin, ils contribuent au rafraîchissement du climat urbain par évapotranspiration (évaporation par les feuilles de l’eau puisée par l’arbre par ses racines). L’arbre urbain contribue également à la purification de l’air, par l’absorption des polluants gazeux par les stomates situés sur ses feuilles (orifices qui permettent les échanges gazeux entre la plante et l’air ambiant). Les effets d’un arbre sur la température urbaine varient sensiblement selon la variété, notamment la densité de l’ombrage (plus élevée pour les platanes et les marronniers notamment).

Selon une étude réalisée dans une ville de République tchèque, les arbres d’un parc d’un hectare ont un pouvoir de rafraîchissement d’au moins 3 000 kW, qui équivaut à 1 000 appareils à air conditionné.

Nombre d’arbres

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Nombre d’arbres

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

Estimations

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

Tonnes de CO² absorbées

100 

250

200 

500 

300 

750

400 

1 000 

500 

1 250 

En 2010, les activités humaines présentes sur le territoire de la métropole de Rennes (territoire plus vaste que celui de la commune) ont émis selon une estimation 1,9 M de tonnes équivalent CO2. À terme, en l’absence de mesure de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, cette mesure permettrait d’absorber environ l’équivalent 0,5 % des émissions de la métropole. Ce ratio est ainsi plus élevé si l’on prend la commune comme territoire observé.

 

 

Sources