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Rennes

221 272 habitants
Maire sortant Nathalie Appéré (PS)
Sécurité

Tripler le nombre de caméras de vidéoprotection pour prévenir les actes de délinquance et déployer 30 policiers municipaux en plus

Rennes, ville sûre : recruter a minima 30 policiers supplémentaires dès le début du mandat, investir dans le triplement des caméras de vidéoprotection et instaurer une tolérance zéro sur toutes les incivilités qui abîment notre vie et notre ville.

Source : site de campagne

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
2 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
1,87 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
2,1 M€
Répartition du coût
Pratiquement 100 % ville
Temporalité
Coût annuel, récurrent + investissements préalables

Que faut-il en retenir ?

La mesure consiste, pour son deuxième volet, à tripler le nombre de caméras de vidéoprotection de la ville, aujourd’hui au nombre de 32 (chiffre 2017). Pour atteindre 90 caméras, le coût total d’installation et de fonctionnement de 60 caméras pourrait atteindre 4,6 M€ durant la mandature.

Le premier volet consiste à recruter 30 agents de police municipale, ce qui reviendrait à augmenter d’environ 40 % les effectifs actuels (environ 75). Selon nos chiffrages, cette mesure coûterait en fonctionnement, une fois les 30 embauches effectuées, entre 1,1 et 1,5 M€ par an (scénario central à 1,3 M€). Le profil type des policiers recrutés, leur expérience et le niveau des primes accordées sont les principales variables entrant en compte.

Cette mesure augmenterait de manière significative les dépenses de fonctionnement allouées à la sécurité (+ 47% par rapport à 2018, sans compter les dépenses d’investissement). Pour rappel, Rennes est la ville étudiée dont la part du budget allouée à la sécurité est la plus faible.

La totalité des deux mesures coûterait sur l’intégralité du mandat (en supposant que tout est mis en place dès la 1ère année) environ 12 M€, soit 2 M€ par an.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Relativement peu nombreux jusqu’au début des années 1980, les policiers municipaux sont aujourd’hui plus de 22 500 en France. Les polices municipales sont désormais présentes dans 95 % des villes de plus de 100 000 habitants. Tout comme les policiers nationaux, les policiers municipaux assurent la sécurité des habitants. Rennes possède une police municipale non armée composée de 75 agents. Avec un policier municipal pour 2 945 habitants, il s’agit de la métropole la plus faiblement dotée au regard de sa population, la moyenne des onze villes étudiées par l’Institut Montaigne étant d’un policier municipal pour 1 886,8 habitants. 

Par ailleurs, le nombre de caméras présentes à Rennes (32 en 2017) reste relativement faible comparé à d’autres villes. 

A l’appui de ces chiffres et dans le contexte d’une hausse des actes de délinquance ayant fait l’objet de dépôts de plaintes (+ 38% entre 2014 et 2018), la candidate Carole Gandon propose d’augmenter de 30 agents les effectifs de la police municipale et de tripler le nombre de caméras de surveillance, ce qui revient à en installer 60. 

Dans le cadre du financement des politiques de sécurité, les communes peuvent faire appel au fonds interministériel de prévention la délinquance (FIPD), créé en 2007 pour financer une partie de leurs projets de vidéoprotection. En 2020, l’enveloppe FIPD destinée à l’amélioration de la tranquillité publique, le soutien et ingénierie de projets et autres actions de prévention de la délinquance s’élève à 16,2 M€.

Coût budgétaire 

Mesure vidéoprotection

Le chiffrage des coûts d’installation et de fonctionnement (maintenance, dégradations éventuelles, personnel chargé de la gestion) de caméras de surveillance fait l’objet d’estimations très différentes selon les années et les sources. 

Le rapport public thématique de 2011 publié par la Cour des comptes consacré à l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique propose une évaluation du coût de ce type de matériel. Premièrement, le coût de fonctionnement des systèmes de vidéosurveillance, qui comprend les dépenses de rémunération des personnels affectés à leur exploitation et les frais de maintenance, peut être assez différent d’une commune à l’autre selon les caractéristiques techniques et la taille des dispositifs retenus. Le coût annuel de fonctionnement évalué par la Cour va de 3 600 € par caméra à 19 900 €. Il en résulte une moyenne pondérée (par type de dispositif) s’élevant à 7 400 € par an et par caméra.

Les dépenses d’investissement (mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage, coût d’installation, aménagement du réseau) varient également selon les équipements retenus par les communes. Le coût moyen par caméra va de 11 500 € à 101 400 €. Il en résulte un coût moyen pondéré de 36 600 € par caméra. Le FIPD subventionne le développement de projets de cette nature à hauteur 3 610 € par caméra.

 

Type de dépense

Coût par caméra

Nombre de caméras

Coût sur la durée du mandat

Fonctionnement

7 400 €

60

2 664 000 €

Investissement

36 600 €

60

2 196 000 €

Subvention

3 610 €

60

216 600 €

 

Ainsi, en prenant en compte la subvention FIPD, le coût global de la mesure s’élève à 4 643 400 € sur la durée du mandat, soit 773 000 € par an. 

 

Mesure recrutement de policiers

Deux hypothèses peuvent être retenues pour estimer le coût de rémunération en année pleine induit par le recrutement de 65 agents. 

  1. Dans un rapport de 2011, la Cour des comptes estimait à 45 000 € la dépense annuelle moyenne liée à la rémunération d’un policier municipal, charges sociales comprises. Le recrutement de 30 policiers municipaux représente ainsi une dépense annuelle totale de 1,35 M€ (estimation haute). Au regard de la date du rapport, cette évaluation constitue un minorant du coût de la mesure.

  2. D’après le budget primitif 2019 de la ville de Rennes, le coût budgétaire total par emploi rattaché à la fonction de police municipale s’élève en moyenne à 38 270 € par agent. Le coût du recrutement de 30 agents peut alors être estimé à 1,1 M€ (estimation basse).

Faute de précision, l’évaluation a été réalisée en supposant que le recrutement de 30 agents résultait de la création d’un nombre identique d’emplois, sans redéploiement interne à la collectivité.

Par ailleurs, à ces dépenses de rémunération, il convient d’ajouter les nouvelles dépenses de fonctionnement liées aux recrutements de nouveaux policiers. Les données publiées par d’autres villes montrent que le coût moyen annuel d’équipement et de formation d’un policier municipal varie entre 800 € et 1 000 € par agent. En retenant un montant de 1 000 € par agent, le recrutement de 30 agents génère ainsi un accroissement des dépenses de fonctionnement de 30 000 € par an.

Si l’on additionne ces deux volets (vidéoprotection et recrutement de policiers), nos calculs aboutissent à un coût annuel entre 1,87 M€ (estimation basse) et 2,1 M€ (estimation haute), soit une estimation moyenne annuelle de 2 M€. 

Sources