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Paris

2 228 409 habitants
Maire sortant Anne Hidalgo (PS)
Urbanisme et logement

Planter 100 000 arbres

Paris est une ville minérale, grise, où la nature peine à trouver sa place. […] Lors des périodes de fortes chaleurs, l’ombre est indispensable pour nous protéger du soleil et trouver un peu de fraîcheur – ou en cas de fortes pluies. Paris arrive seulement en 22ème position du classement du nombre des villes les plus arborées. […] Nous planterons au moins 100 000 arbres supplémentaires.

Source : site de campagne de David Belliard

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
320 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
155 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
485 M€
Répartition du coût
100 % ville
Temporalité
Mandat (6 ans)

Que faut-il en retenir ?

La proposition consiste à planter au moins 100 000 arbres sur la mandature.

Le coût de cet engagement serait compris entre 155 et 485 M€ sur l’ensemble du mandat, pour une prise en charge complète de l’achat à la plantation des arbres, les hypothèses variant selon le lieu de plantation de l’arbre – dans un parc ou en voirie. Sur l’ensemble du mandat et en s’appuyant sur une évaluation moyenne du coût de cette mesure (53,3 M€ par an, en prenant l’hypothèse que 50 % des arbres seraient plantés en voirie, et 50 % dans des parcs), la Ville de Paris dépenserait quelque 320 M€ pour planter 100 000 arbres.

L’implantation de ces arbres supplémentaires permettrait de réduire les poussières issues de véhicules mais aussi de réguler les températures en période estivale. L’absorption supplémentaire de CO² permise par la plantation de 100 000 arbres oscillerait entre 2 et 5 M de kg par an à l’issue du mandat.

À terme, en l’absence de mesure de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre par ailleurs, cette mesure permettrait donc d’absorber environ 0,1 % des émissions sur Paris.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

La proposition s’inscrit dans l’objectif de faire de Paris une “ville verte”, en donnant plus de place à la nature dans le quotidien des Parisiens et en sortant du “tout-béton”. L’objectif est à la fois de réduire l’empreinte écologique de la ville et de rendre l’espace public plus agréable. En effet, selon le programme du candidat, “lors des périodes de fortes chaleurs, l’ombre est indispensable pour nous protéger du soleil et trouver un peu de fraîcheur. La différence de température entre la rue végétalisée et celle qui ne l’est pas peut aller jusqu’à 8°C ! En cas de fortes pluies, les arbres sont aussi nos meilleurs amis : un arbre adulte peut absorber jusqu’à 200 litres d’eau par jour. Sans compter qu’il capte 300 kg de CO2 par an.”

Paris apparaît en effet comme une ville peu arborée. Avec seulement 8,8 % de couverture arborée (parcs exclus) en 2015, la capitale française est très éloignée de grandes métropoles internationales comme Singapour (29,3 %), Vancouver (25,9 %), Francfort (21,5 %) ou même New York (13,5%) et Londres (12,7%), selon le comparateur « Treepedia » du MIT Senseable City Lab.

Coût budgétaire

L’achat d’un arbre d’une dizaine d’années par la Ville représente un coût de 300 et 400 €, relativement faible au regard de celui de la plantation.
Le chiffrage de cette mesure s’appuie sur l’expérience de la Ville de Grenoble, qui évalue le coût de plantation d’un arbre de la manière suivante :

  • Entre 4 500 € et 7 000 € en voirie ;

  • 1 200 € dans un parc.

Le coût de plantation comprend la réalisation d’une fosse, son remplissage, l’assise de finition (enrobé, béton ou terre) et les bordures posées. Ce chiffrage ne prend donc pas en compte le coût de l’entretien et le coût de la main d’œuvre nécessaires.

Nous avons fait l’hypothèse que la Ville prendrait en charge la plantation des arbres. Partant de là, trois évaluations peuvent être faites selon que les arbres sont plantés dans les parcs ou les voiries :

  • Évaluation basse : 100 000 arbres plantés dans les parcs soit 100 000 x 350 + 100 000 x 1 200 = 155 M€ sur 6 ans et soit 25,8 M€ par an.

  • Évaluation haute : 100 000 arbres plantés dans les voiries, soit 100 000 x 350 + 100 000 x 4 500 = 485 M€, soit 80,8 M€ par an.

  • Évaluation moyenne : 100 000 arbres plantés pour 50 % en voirie et 50 % dans les parcs = (50 000 x 350 + 50 000 x 4 500) + (50 000 x 350 + 50 000 x 1 200) = 320 M€ soit 53,3 M€ par an.

Toutefois, des modes de plantation d’arbres dans les espaces urbains existent comme le principe de “semi-enterré” qui permet de respecter les réseaux souterrains et les caves, très denses en centre-ville. Le coût d’un tel choix n’est pas chiffrable car peu employé en France pour le moment par les collectivités locales, mais aurait indéniablement un effet à la baisse sur le coût de plantation d’un arbre en milieu urbain.
Il peut également être envisagé – mais nous n’avons pas retenu cette hypothèse, compte tenu des spécificités parisiennes en matière de logement – que la Ville offre une subvention aux habitants pour planter des arbres. Cette solution est significativement moins coûteuse. A titre d’illustration, la Ville de Sceaux, dans le département des Hauts-de-Seine, offre ainsi 200 € par habitant qui souhaite planter un arbre. La subvention est indexée sur le prix de l’arbre. La commune prend en charge jusqu’à 50 % du prix d’achat et l’aide est plafonnée à 200 €.

Dans cette hypothèse, le coût de la mesure serait le suivant : 100 000 x 200 = 20 M€, soit 3,3 M€ par an sur la durée du mandat.

Effets sur l’environnement

La plantation des arbres permettrait à la Ville de Paris de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et réduire les températures urbaines. L’impact environnemental de la plantation de 100 000 arbres peut être évalué en comptant une absorption de CO² entre 20 à 50 kg par an par arbre selon le type d’arbre. À titre de comparaison, selon l’ADEME, sur un an :

  • la construction et l’utilisation d’un lave-vaisselle aura rejeté 48,3 kg de CO2 ;

  • un trajet quotidien domicile-travail en voiture de 2 kilomètres représente 221 kg de CO2

Cette mesure aurait donc un impact, la première année, estimé entre 333 et 833 tonnes de CO2 absorbées par an si la municipalité échelonnait la plantation des arbres sur les six années du mandat (donc 16 667 arbres par an). À l’issue du mandat, cette absorption oscillerait entre 2 000 et 5 000 tonnes de CO2.

En milieu urbain, les arbres permettent de réduire le phénomène d’îlots de chaleur, qui tend à s’accroître dans le contexte du changement climatique. Les arbres ont plusieurs effets sur la température : ils offrent un ombrage ; ils réfléchissent et absorbent les rayonnements solaires ; enfin, ils contribuent au rafraîchissement du climat urbain par évapotranspiration (évaporation par les feuilles de l’eau puisée par l’arbre par ses racines). L’arbre urbain contribue également à la purification de l’air, par l’absorption des polluants gazeux par les stomates situés sur ses feuilles (orifices qui permettent les échanges gazeux entre la plante et l’air ambiant). Les effets d’un arbre sur la température urbaine varient sensiblement selon la variété, notamment la densité de l’ombrage (plus élevée pour les platanes et les marronniers notamment).

Selon une étude réalisée dans une ville de République tchèque, les arbres d’un parc d’un hectare ont un pouvoir de rafraîchissement d’au moins 3 000 kW, qui équivaut à 1 000 appareils à air conditionné

 

Nombre d’arbres

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Année 6

Nombre d’arbres

16 667

33 333

50 000

66 667

83 333

100 000

Estimations

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

T de CO² absorbées

333

833

667

1 667

1 000

2 500

1 333

3 333

1 667

4 167

2 000

5 000

En 2015, les émissions de gaz à effets de serre à Paris s’élevaient à 3,76 M de tonnes équivalent CO2 par an selon Airparif (scope 1 correspondant aux émissions se produisant directement sur le territoire concerné).

À terme, en l’absence de mesure de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre par ailleurs, cette mesure permettrait donc d’absorber environ 0,1 % des émissions sur Paris.

Sources