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Nantes

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Maire sortant Johanna Rolland (PS)
Culture, sport et tourisme

Offrir une nouvelle vie à La Beaujoire, un stade emblématique au service de toutes et tous

Offrir une nouvelle vie à La Beaujoire, un stade emblématique au service de toutes et tous. Placer le loyer du FC Nantes au prix du marché (actuellement un des plus bas de Ligue 1) permettra à la collectivité de recueillir de nouvelles recettes afin de moderniser l’édifice et de valoriser son exploitation. Un nouveau contrat sera passé dès 2021 pour permettre aux intérêts de la collectivité et des usager.e.s d’occuper le rond central (tarifs populaires, gouvernance partagée du stade…). Une extension de l’enceinte permettra d’accueillir le musée du FC Nantes ainsi que des espaces pour les supporters, les riverain.e.s et les entreprises.

Source : programme de Julie Laernoes

Économie
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
1,65 M€
de recettes
ESTIMATION DU CANDIDAT
3,8 M€
de recettes
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
1,4 M€
de recettes
HYPOTHÈSE HAUTE
1,9 M €
de recettes
Répartition du coût
100 % métropole
Temporalité
Recettes perçues annuellement

Que faut-il en retenir ?

Le rapport de la chambre régionale des comptes Pays de la Loire d’octobre 2014 notait que la Ville mettait à disposition du FC Nantes plusieurs infrastructures, dont le stade la Beaujoire (capacité de 37 473 places) en contrepartie d’une redevance forfaitaire annuelle égale à 182 500 € en 2014, le montant étant indexé sur le coût de la construction.

La cour régionale des comptes notait que cette redevance était largement inférieure aux redevances payées d’autres clubs de football professionnel pour des stades de capacité comparable. Toujours selon la chambre régionale des comptes, cette redevance était sans rapport avec les avantages procurés par la mise à disposition du stade.

Comparé au loyer d’autres stades comparables en matière de capacité (Bordeaux, Saint-Etienne, Nice et Toulouse), le loyer annuel par place dont s’acquitte le FC Nantes est effectivement très inférieur (environ 5 € contre 58 € pour la moyenne des quatre stades précités). La pertinence de cette comparaison est toutefois relative. En effet, les quatre stades comparés ont été soit construits (Bordeaux et Nice), soit rénovés (Saint-Etienne et Toulouse) en vue de l’Euro 2016 de football. Par ailleurs, la nature des relations contractuelles et donc la répartition des charges d’exploitation du stade varient, ce qui pèse sur le total des charges de stade supportés par le club.

Avec un loyer par place unitaire similaire à la moyenne des deux autres stades comparables qui n’ont pas été construits récemment, le loyer annuel facturé au FC Nantes pourrait s’élever à près de 1,6 M€, soit un surcroît de recettes pour la métropole de l’ordre de 1,4 M €.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Le stade de la Beaujoire est la propriété de Nantes Métropole, qui le met à la disposition de la société anonyme sportive professionnelle (SASP) “Football club de Nantes” en même temps que d’autres infrastructures (le centre “José Arribas” et la plaine de jeux de la Jonelière) en contrepartie d’une redevance forfaitaire annuelle qui s’élevait à 182 500 €, ce montant étant indexé sur le coût de la construction. Cette convention doit être renouvelée à horizon 2021.

Le stade de la Beaujoire est le 10e plus grand stade de France, avec une capacité maximale de 35 322 places. Le stade a fait l’objet de plusieurs rénovations (une rénovation globale en vue de la coupe du monde 1998, une rénovation partielle en vue de la coupe du monde de rugby 2007). Contrairement aux autres grands stades français, il n’a été ni construit ni rénové en vue de l’Euro 2016 dont il n’a pas accueilli de matchs.

Un projet de nouveau stade, le “Yellowpark” a été envisagé et a fait l’objet de premières études et discussions entre le FC Nantes, porteur du projet, et Nantes Métropole. Ce projet, qui a fait l’objet d’une vive contestation notamment des associations de supporters et de la candidate Julie Laernoes en raison de son coût supposé pour les finances publiques et du projet immobilier qui l’accompagnait, a été abandonné en février 2019.

En l’absence de nouveau stade, les discussions portent actuellement sur une rénovation du stade de la Beaujoire.

Coût budgétaire 

Le montant de la redevance forfaitaire annuelle était égal à 182 500 € en 2014, le montant étant indexé sur le coût de la construction. Ce montant a été diminué et la part variable qui existait auparavant a été supprimée en 2010 en contrepartie de la prise en charge par la SASP du FC Nantes de travaux qui auraient dû être réalisés par la ville. La chambre régionale des comptes a noté en 2014 que la baisse de la redevance et sa fixation à un montant de ce niveau constituait une aide pour la gestion d’activités sportives professionnelles, en contravention de la loi qui l’interdit.

Le loyer annuel par place acquitté par le FC Nantes est très inférieur, de plus de plus d’un facteur 10, à celui des autres stades de capacité comparable. En effet, le loyer annuel par place s’élèverait à près de 5 € contre 58 € pour les stades de Bordeaux (42 115 places), Saint-Etienne (41 965 places), Nice (36 178 places) et Toulouse (33 150 places)..

Toutefois, la situation du stade de la Beaujoire n’est pas entièrement comparable avec celle des autres stades. En effet, le stade de la Beaujoire n’a été ni construit ni rénové récemment, contrairement aux quatre autres stades qui l’ont été en vue de la réception de l’EURO 2016, à laquelle Nantes n’a pas participé.

Par conséquent, si l’on restreint le périmètre de comparaison avec les deux stades comparables qui n’ont pas été construit récemment, le loyer annuel par place de référence atteint 44,6 €. En appliquant ce ratio, le loyer annuel que la métropole pourrait facturer au FC Nantes s’élèverait ainsi à 1,6 M €. En retenant le loyer par place des quatre stades comparables, ce loyer serait égal à 2,1 M €. Le surcroît de recettes s’élèverait ainsi respectivement à 1,4 M € et 1,9 M €.

Y compris si les travaux de rénovation du stade envisagés par la métropole sont confirmés (le coût des travaux est estimé à 5 M€), ces chiffres doivent être considérés comme des majorants, dans la mesure où le stade la Beaujoire n’a pas été rénové en vue de l’EURO 2016. Pour rappel les travaux de rénovation des stades de Saint-Etienne et de Toulouse ont approché respectivement près de 70 M € et 50 M €. Sa valeur est donc largement inférieure. Par ailleurs, les conditions que souhaiterait imposer la candidate au locataire du stade, notamment en matière de tarification, pourraient avoir comme contrepartie une hausse du loyer moindre que prévue. Enfin, le niveau du loyer sera le résultat d’une négociation entre deux acteurs en situation de monopole : il n’existe pas d’autre stade à Nantes ou dans ses alentours pouvant accueillir le FC Nantes et il n’y a pas d’autre club que le FC Nantes pouvant assumer les charges du stade de la Beaujoire. Ce résultat est donc par nature incertain. 

Sources

  • Cour régionale des comptes Pays de la Loire, Commune de Nantes (Loire-Atlantique), 2014

  • Cour des comptes, Les soutiens publics à l’euro 2016 en france. Quels retours d’expérience pour les pouvoirs publics ?, septembre 2017

  • So Foot, “ Florian Le Teuff : “J’intègre la liste des verts aux municipales à Nantes”, 7 janvier 2020

  • Sud-Ouest, “Rachat des Girondins : la location du Matmut Atlantique au coeur du dossier”, 20 juillet 2018