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Lyon

521 098 habitants
Maire sortant Gérard Collomb (LREM)
Politiques sociales et éducation

Parvenir à 100 % d’aliments bio et 50 % locaux dans les cantines d’ici la fin du mandat

Objectif 100% des repas des cantines des crèches et des écoles issus de l’agriculture biologique et 50% des aliments d’origine locale, c’est-à-dire produits à moins de 50km du lieu de consommation.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
8,2 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
6,56 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
9,84 M€
Répartition du coût
100 % ville de Lyon
Temporalité
Durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

La ville de Lyon gère 128 restaurants scolaires, fournis par une cuisine centrale unique, qui s’approvisionne à 40 % en produits d’origine « bio » et à 55 % de produits issus d’exploitations ou de sites de fabrication situés à moins de 200 km de Lyon. Cette mission représente 14 M€ dans son budget de fonctionnement de 2018.

Dans ce contexte, l’objectif de parvenir à 100 % d’aliments bio génèrerait un surcoût estimé à 1,4 M€ en année pleine, en raison du renchérissement du coût des denrées.

Il n’est pas possible de chiffrer l’atteinte de l’objectif 50 % de produits locaux (dans un rayon de 50 km).

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

La ville de Lyon assure la gestion de 128 restaurants scolaires, fournis par une cuisine centrale unique. En 2018, elle accueillait 38 011 élèves dans les écoles publiques. Le pic de repas servis sur une journée s’établissait à 27 867, pour une moyenne journalière d’environ 24 800. Le coût d’un repas s’élevait à 2,76 €. Les dépenses de fonctionnement étaient de l’ordre de 14 M€ annuel.

La loi n°2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (dite loi « EGALIM ») prévoit que les repas servis en restauration collective devront, d’ici le 1er janvier 2022, compter 50 % de produits alimentaires durables de qualité, dont au moins 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. 

Depuis le mois de novembre 2018, le nouveau marché de fournitures de repas de la ville de Lyon intègre 40 % de produits d’origine biologique dans les assiettes, soit 8 % de plus qu’en 2017. Sur 840 composants des menus, 336 sont d’origine biologique. Parallèlement, 55 % des produits sont issus d’exploitations ou de sites de fabrication situés à moins de 200 km de Lyon.

Les objectifs fixés par la loi pour l’année 2022 sont donc d’ores et déjà atteints.

Coût budgétaire

Partant d’une analyse réalisée sur la commune de Lille, le surcoût par repas d’un passage au 100 % bio s’élève à 51 centimes d’euros en moyenne. Comme 40 % des repas servis sont déjà 100 % bio, cette mesure ne porterait donc que sur les 60 % de repas restants. Le coût serait donc de 0,51*0,6*24800*180 = 1,4 M€

Le coût de la mesure proposée serait de 1,4 M€ par an, soit 8,2 M€ sur la mandature, sur la base d’une année scolaire de 36 semaines (soit 180 jours scolaires par an).

Eu égard aux spécificités locales dans l’utilisation du bio, des prix différents tirés des négociations issues des marchés publics, une marge d’erreur de 20 % peut être appliquée à la hausse ou à la baisse pour déterminer une fourchette de prix. Ainsi, en fourchette basse, le coût serait de 1,12 M€ par an et en fourchette haute, le coût par an serait de 1,68 M€. Soit 6,56 M€, en fourchette basse, sur la durée du mandat et, en fourchette haute, 9,84 M€.

S’agissant de la mesure visant à parvenir à 50 % de produits locaux, définis par une distance de 50 km, la ville de Lyon s’approvisionne déjà à 55 % dans un périmètre de 200 km. Il n’est pas possible de mesurer le coût budgétaire de la réduction de la définition de l’approvisionnement local de 200 à 50 km, ni de vérifier la capacité des producteurs ou fabricants dans un rayon de 50 km à répondre à la demande. Le rapport n°16060 du conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) de janvier 2017 indique que : « l’approvisionnement local n’est pas moins cher, le surcoût est estimé entre 0 et 20 %. Le différentiel est encore plus important en cas de produits sous signe de qualité ou bio, pour lequel il peut aller jusqu’à 50 % ».

Effets sur l’environnement

Les effets sur l’environnement de l’introduction d’une nourriture bio et locale dans les cantines sont incertains mais devraient être positifs, principalement à trois égards :

  • pour les agriculteurs, elle contribuerait à réduire la consommation de pesticides dont la nocivité est prouvée. Comme l’indique l’Inserm, les relations observées entre exposition professionnelle aux pesticides et risques pour la santé sont documentées.

  • pour les enfants qui fréquentent les cantines, cette mesure réduirait également leur exposition aux résidus de pesticides dans l’alimentation. Or, si les données actuelles ne permettent pas de conclure qu’une exposition à ces substances via l’alimentation crée un risque pour la santé, de récents résultats issus de l’étude BioNutriNet suggèrent qu’une forte consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique réduirait le risque de cancer.

  • enfin, la mesure réduirait le bilan carbone de la nourriture consommée dans les cantines. Selon une étude de l’ADEME sur l’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, l’alimentation représente 25 % de l’empreinte carbone des ménages. Le second secteur à l’origine des émissions totales de GES est le  secteur des transports. La consommation de produits locaux a pour effet mécanique de rapprocher la nourriture du lieu de production au lieu de consommation et de réduire l’empreinte carbone des cantines. Concernant l’utilisation de produits bio, leur impact positif sur le bilan carbone des cantines dépend de leur origine géographique. Il convient toutefois de rappeler que les grands principes de l’agriculture biologique inscrits dans la réglementation européenne sont la gestion durable de l’agriculture, le respect des équilibres naturels et de la biodiversité et la promotion des produits de haute qualité dont l’obtention ne nuit pas à l’environnement.

Sources