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Lyon

521 098 habitants
Maire sortant Gérard Collomb (LREM)
Transports et mobilités

Proposer des navettes fluviales et bateaux taxis sur la Saône et sur le Rhône

L’ultra métropolisation de Lyon atteint aujourd’hui ses limites : surdensification, augmentation sans fin du prix des logements, embouteillages et pollution, isolement et précarisation de certains publics. Le modèle lyonnais, trop centré sur la seule agglomération, doit être renouvelé : des axes et des usages spécifiques aux modes doux, avec des navettes fluviales et bateaux taxis sur la Saône comme le Rhône.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
4,4 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
2,9 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
5,8 M€
Répartition du coût
Ville, métropole et Sytral
Temporalité
Investissement unique

Que faut-il en retenir ?

La mesure consiste à mettre en place des navettes fluviales sur la Saône comme sur le Rhône. Une navette fluviale, dénommée le Vaporetto, existe déjà à Lyon et est opérée par des acteurs privés. Selon nos chiffrages, la mise ne place d’un réseau de navettes destiné au transport de voyageurs représenterait un coût d’environ 4,4 M€, avec d’importantes variations possibles à la hausse comme à la baisse, en fonction du nombre de navettes et des amplitudes horaires retenues.

Si la mise en place de ces navettes se traduisait par un report modal au détriment de la voiture individuelle, l’effet sur l’environnement serait positif.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Lyon dispose depuis plusieurs années d’une navette fluviale, le Vaporetto, opérée par des acteurs privés. Cette navette circule sur la Saône entre la Confluence et le Quai Arloing à Vaise. Ce bateau fonctionne entre 9H30 et 21H30 avec une longue pause hivernale. L’initiative comme le financement reviennent à Unibail Rodamco, propriétaire du Centre Commercial de la Confluence. Le tarif est de 4 € par trajet et de  2 € par trajet pour les adhérents au programme de fidélité Confluence, pour leurs accompagnants (3 personnes maximum) et  pour les enfants de moins de 12 ans. Il est gratuit pour les enfants de moins de 5 ans, toutes ces conditions étant sans rapport avec les tickets ou abonnements TCL. Le 3 novembre 2017, le Vaporetto a fêté son millionième passager.

Plusieurs municipalités ou métropoles françaises proposent également des trajets par voie d’eau en navettes hybrides. Ces transports peuvent être fluviaux ou maritimes. Les navettes sont alors gérées par les autorités organisatrices des transports publics, qui gèrent tarification, recharge en énergie, et entretien.

La Rochelle a notamment testé une navette hybride en 2018 pour assurer la liaison de ses deux rives. Le coût du projet avait été évalué à 700 000 € (“hybridisation” d’une navette déjà à disposition + borne de recharge à hydrogène).

Les “batobus ” parisiens vont également se transformer 4 navettes hybrides pour un budget estimé à 4,1 M€ sur 4 ans.

Le coût d’acquisition de 2 navettes hybrides par la municipalité bordelaise fut quant à lui de 1,8 M€. Chacune d’entre elles transportent jusqu’à 100 passagers.

Coût budgétaire 

Nous partons de l’hypothèse que la municipalité va mettre à disposition de son autorité organisatrice des transports des navettes hybrides. Ce projet se fera certainement en lien avec la métropole et le syndicat des transports SYTRAL.

La gratuité des navettes n’étant pas annoncée par le candidat, nous formulons l’hypothèse que le budget d’entretien annuel des navettes et du coût de l’énergie sera couvert par le tarif du ticket appliqué par l’opérateur. 

À supposer que les pouvoirs publics financent les investissements initiaux, le coût de la mesure sera celui du prix d’achat des navettes (i), et de la (des) borne(s) de recharge électrique ou à hydrogène (ii).

(i) Coût d’acquisition des navettes

Partant de l’expérience bordelaise, le coût d’acquisition d’une navette hybride est de 0,9 M€ environ. 

  • Dans l’hypothèse d’une acquisition de 2 navettes, cela représenterait 1,8 M€.

  • Dans l’hypothèse d’une acquisition de 4 navettes, cela représenterait 3,6 M€.

(ii) Coût de l’acquisition des bornes de recharges et des structures d’accueil (pontons)

À partir des exemples rochelais et parisiens, nous pouvons estimer le coût d’installation d’une borne de recharge entre 100 000 € et 200 000 €. Partant de l’hypothèse d’une borne de recharge installée sur chaque rive, le budget est estimé entre 200 000 € et 400 000 €

(iii) Coût de l’entretien et de l’énergie

Les comparaisons tarifaires du trajet pour les usagers avec les autres villes ayant testé le dispositif sont difficiles (distances couvertes différentes, mer vs. fleuve, etc.).

Néanmoins, l’expérimentation d’un service de navettes fluviales de transport régulier de personnes dans le bief parisien de la Seine en 2011 chiffrait à 1,5 M€ les coûts d’exploitation de 5 navettes, pour 4 mois d’exploitation (personnels, formation, énergie, entretien, signalétique, etc.).

Suivant ces chiffres, l’hypothèse lyonnaise de 2 à 4 navettes reviendrait à un coût de 1,8 M€ à 3,6 M€/an au total, hors recettes liées aux abonnements et tickets, en fonction du nombre de navettes. 

Supposant un niveau de financement public du dispositif à 50%, le coût serait de 0,9M€ à 1,8 M€/an.

Au total, le coût de la mesure est donc estimée entre 2,9 M€ et 5,8 M€.

Effets sur l’environnement 

La mise en place de navettes maritimes hybrides vise à inciter les habitants et visiteurs utilisateurs de véhicules individuels à moins utiliser les axes routiers.

Les effets sur l’environnement dépendront cependant du tarif appliqué et du nombre d’allers-retours proposés, notamment aux heures de pointe.

Sources