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Lille

237 079 habitants
Maire sortant Martine Aubry (PS)
Politiques sociales et éducation

Rendre la cantine gratuite, de qualité, zéro déchet et avec des options végétariennes

Cantine gratuite, de qualité et zéro déchet : + de produits frais, + de local (50%), + de bio (75%) et des repas végétariens équilibrés en option chaque jour dans les écoles publiques.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
7 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
6 M€
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
5,4 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
8,6 M€
Répartition du coût
Mairie
Temporalité
Durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

Violette Spillebout a fait de la gratuité des cantines municipales une des principales mesures de son programme. Au-delà du prix, elle souhaite aussi introduire davantage de qualité en portant le nombre de produits bio à 75 % et 50 % de produits frais.

Le coût budgétaire de cette mesure représenterait un surcoût financier de 7 M€, à compter de 2021, selon une estimation moyenne.

Toutefois, cette estimation oscille entre 8,6 M€, estimation haute, et 5,4 M€, estimation basse, selon la capacité de la Ville à réduire l’impact du bio sur le coût de revient d’un repas.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

La gratuité de la cantine scolaire est parmi les mesures phares du programme de la candidate LREM aux élections municipales de Lille. Elle est même la première mesure annoncée par son équipe de campagne début décembre 2019. 

L’introduction de la gratuité des cantines scolaires municipales se fera progressivement : une expérimentation en 2020, puis l’ensemble des écoles primaires en 2021, auxquelles s’ajouteront les écoles maternelles en 2023. La mesure sera donc pleinement appliquée la troisième année du mandat. Son coût est estimé par Violette Spillebout entre 3 et 4 M€ pour les écoles primaires et de 6 M€ en intégrant les écoles maternelles. 

Elle vise avant tout à permettre à toutes les familles d’inscrire leur enfant à la cantine municipale et ainsi, redonner du pouvoir d’achat aux ménages peu aisés. Pour la candidate, la gratuité est aussi un facteur de réussite scolaire. Cette mesure est estimée par la candidate à 6 M€ par an pour les classes élémentaires et maternelles. 

Au-delà du prix, Violette Spillebout souhaite introduire davantage de produits bio et locaux tout en luttant contre le gaspillage alimentaire : « Actuellement, selon les propos même de l’Adjoint en charge de la restauration scolaire, 30 à 40 % de la nourriture servie dans les cantines scolaires est jetée…soit 600 000 kg de denrées alimentaires ! » (programme 2020). 

Si aujourd’hui, deux repas végétariens sont proposés par semaine dans les cantines municipales, Violette Spillebout, comme le candidat écologiste, Stéphane Baly, entend offrir une alternative à la viande tous les jours. 

Enfin, Violette Spillebout promet de faire progresser la part du bio et des produits locaux, respectivement de 21 % et 31 % en 2019, à 75 % et 50 % pour les 14 000 repas servis chaque jour. Martine Aubry et Stéphane Baly défendent de leur côté une cantine 100 % bio. 

Coût budgétaire 

La gratuité des cantines mettrait donc fin au système de quotients familiaux qui propose une grille de 15 tarifs allant de 0,50 centime à 5,62 €. Cette recette tarifaire est évaluée à 594 156 € par an selon le compte administratif 2018 de la Ville (chapitre 251). 

Par ailleurs, la ville de Lille dispose de 39 écoles élémentaires publiques qui accueillent environ 6 580 enfants de 6 à 10 ans. On peut en déduire que la mesure concernera 50 % des repas en 2021 puis 100 % des repas à partir de 2023 en intégrant les écoles maternelles.  

 

Gratuité cantine

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2020-2026

Nombre de repas servis gratuitement

0%

50%

50%

100%

100%

100%

100%

Montée progressive à 100%

Coût par an

0

297 078 €

297 078 €

594 156 €

594 156 €

594 156 €

594 156 €

2 970 780 €

 

Concernant l’augmentation de la part des produits bio, partant du constat que depuis 2017, les cantines passées de 21 % à 38 % (+17 points) de bio ont enregistré une hausse du coût moyen des denrées de 12 centimes, la hausse de la mesure proposée serait de 4,1 M€ sur la durée du mandat.

La ville de Lille sert déjà, par jour, 21 % de produits bio à ses 14 000 écoliers. En considérant qu’il y a 162 jours scolaires par an, il faudra atteindre en 3 ans sa cible, soit un surcoût par repas de 31 centimes et un coût par an de 695 000 € et 4,1 M€ sur la mandature.

Eu égard aux spécificités locales dans l’utilisation du bio, des prix différents tirés des négociations issues des marchés publics, une marge d’erreur de 20 % peut être appliquée à la hausse ou à la baisse pour déterminer une fourchette de prix.

Ainsi, en fourchette basse, le coût par an serait de 429 000 € et de 2,5 M€ sur la mandature et en fourchette hausse, le coût par an serait de 960 000 € et de 5,7 M€ sur la mandature.

Dans cette perspective, trois estimations peuvent être envisagées pour évaluer cette mesure durant la mandature. Elles ne prennent pas en compte l’augmentation possible du nombre d’inscrits en lien avec la gratuité de la cantine. 

  • Estimation moyenne : 2,9 M€ + 4,1 M€ soit 7 M€

  • Estimation haute : 2,9 M€ + 2,5 M€ soit 5,4 M€

  • Estimation basse : 2,9 M€ + 5,7 M€ soit 8,6 M€

Effets sur l’environnement

Les effets sur l’environnement de l’introduction d’une nourriture bio et locale dans les cantines sont incertains mais devraient être positifs, principalement à trois égards :

  • pour les agriculteurs, elle contribuerait à réduire la consommation de pesticides dont la nocivité est prouvée. Comme l’indique l’Inserm, les relations observées entre exposition professionnelles aux pesticides et risques pour la santé sont documentées ;

  • pour les enfants qui fréquentent les cantines, cette mesure réduirait également leur exposition aux résidus de pesticides dans l’alimentation. Or, si les données actuelles ne permettent pas de conclure qu’une exposition à ces substances via l’alimentation crée un risque pour la santé,  des récents résultats issus de l’étude BioNutriNet suggèrent qu’une forte consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique réduirait le risque de cancer.

  • pour l’environnement, en réduisant le bilan carbone de la nourriture consommée dans les cantines. Selon une étude de l’ADEME sur l’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, l’alimentation représente 25 % de l’empreinte carbone des ménages. Le second secteur à l’origine des émissions totales de GES est le secteur des transports. La consommation de produits locaux a donc pour effet mécanique de rapprocher la nourriture du lieu de production au lieu de consommation et de réduire l’empreinte carbone des cantines. Concernant l’utilisation de produits bio, leur impact positif sur le bilan carbone des cantines dépend de leur origine géographique. Il convient toutefois de rappeler que les grands principes de l’agriculture biologique inscrits dans la réglementation européenne sont la gestion durable de l’agriculture, le respect des équilibres naturels et de la biodiversité, et la promotion des produits de haute qualité dont l’obtention ne nuit pas à l’environnement.

Effets sur le pouvoir d’achat

Pour la candidate La République en marche, cette mesure permettra à tous les enfants de la ville d’être inscrits à la cantine scolaire mais aussi de redonner du pouvoir d’achat aux ménages. Selon Violette Spillebout, et au regard des quotients familiaux pratiqués par la municipalité depuis 2008, le gain de pouvoir d’achat est estimé à 139 € par an pour un parent seul dont les revenus sont aux minimas sociaux et 1167 € pour un couple de cadres moyens (Lilleactu, 2019). 

 

Sources