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Lille

237 079 habitants
Maire sortant Martine Aubry (PS)
Politiques sociales et éducation

Instaurer la gratuité des transports pour les moins de 18 ans, étudiants, seniors et personnes en situation de handicap

Lille agit de longue date pour que la politique de déplacement urbain et de voirie mise en œuvre par la Métropole, favorise la fluidité, l’accessibilité et la lutte contre la pollution.

 

Nous rendrons les transports en commun plus attractifs. Et nous aiderons les Lillois à limiter le plus possible l’usage de la voiture individuelle sans que cela ne freine leur mobilité ou ne pèse sur leurs revenus.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
13,8 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
12,9 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
14,6 M€
Répartition du coût
100 % Métropole
Temporalité
Tous les ans

Que faut-il en retenir ?

La mesure consiste à étendre la gratuité des transports en commun à certaines catégories de la population : les mineurs, les étudiants, les retraités ainsi que les personnes en situation de handicap.

Pour Martine Aubry, cette mesure doit être une première étape vers une gratuité totale des transports en commun de l’agglomération lilloise, sur le modèle de Dunkerque.

La Maire de Lille met en avant le bénéfice environnemental de cette mesure, tout en soulignant qu’une extension progressive bénéficiant d’abord aux jeunes et aux seniors doit également soutenir le pouvoir d’achat de classe d’âge à faibles revenus.

Selon nos chiffrages, cette mesure coûterait chaque année entre 12,9 et 14,6 M€ si elle s’appliquait aux Lillois uniquement (faute de données suffisantes pour chiffrer cette proposition à l’échelle de la métropole).

Si l’effet sur le pouvoir d’achat est certain, son financement par la ville conduit à le faire reposer essentiellement sur l’impôt local.

Les effets sur l’environnement sont incertains, le report des automobilistes vers les transports en commun étant faible, et l’effet sur les comportements futurs des Lillois inconnu.

Contactée, l’équipe de campagne précise que cette mesure serait « impérativement mise en oeuvre à l’échelle de la métropole et non de la ville« . Par manque de données, ce chiffrage prend uniquement en compte le coût de la gratuité au niveau de la ville de Lille. L’application de cette mesure au niveau métropolitain entraînerait nécessairement un coût supérieur.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Autorité organisatrice des transports, la Métropole Européenne de Lille (MEL) pilote la concession d’affermage la liant à Ilévia, filiale du groupe Keolis, pour le transport urbain de personnes. Cette délégation de service public (DSP) a été renouvelée pour une durée de 7 ans par l’adoption d’une délibération de la MEL en date de décembre 2017.

L’extension partielle ou complète de la gratuité des transports est un thème porteur dans les Hauts-de-France, où plusieurs villes ont expérimenté la mesure : Dunkerque, Valenciennes, Calais…

Par lettre adressée au président de la MEL le 31 août 2019, la maire de Lille avait déjà proposé cette mesure, reprise aujourd’hui dans son programme. Elle s’inscrit dans une démarche de promotion active des transports en commun, la MEL ayant déjà rendu gratuit le réseau Ilévia lors des épisodes de pics de pollution par exemple.

Martine Aubry n’appelle pas à une généralisation immédiate de la gratuité, mesure qu’elle chiffre à plus d’une centaine de millions d’euros. La montée en puissance de mesures de gratuité catégorielles, comme celles proposées, doit toutefois aboutir à une extension à toute la population de ces dispositifs.

Aujourd’hui, Ilévia propose déjà des tarifs préférentiels en fonction des profils :

  • Abonnement annuel jeunes : 302,40 €

  • Abonnement annuel séniors : 302,40 €

  • Abonnement annuel personnes handicapées : 88,80 €

  • Abonnement annuel demandeurs d’emploi : 88,80 €

  • Abonnement annuel de droit commun : 624 €

Coût budgétaire 

La mesure proposée par Martine Aubry reviendrait donc à prendre en charge l’abonnement de l’ensemble des habitants de la métropole dans les classes d’âge concernées. Ces données n’étant pas disponibles, ce chiffrage s’appuie uniquement sur les Lillois dans les classes d’âge concernées, soit selon les chiffres de l’Insee (recensement 2016) 38 020 Lillois de moins de 18 ans (hors moins de 4 ans bénéficiant d’office d’une exonération de titres de transport), 56 070 Lillois étudiants (classe d’âge 18-25 ans) et 24 952 Lillois seniors (65 ans et plus).

Considérant le fait que tous les Lillois de cette classe d’âge ne disposent pas déjà d’un abonnement Ilévia, on corrigera ces chiffres bruts avec le taux d’abonnement par classe d’âge communiqué dans l’enquête déplacements 2016 de la MEL, soit respectivement 48 % pour les mineurs, 54% pour les étudiants et 20 % pour les seniors (chiffres indisponibles pour personnes en situation de handicap).

En faisant l’hypothèse d’un taux de recours de la prise en charge de l’abonnement par 80 % des bénéficiaires potentiels, le coût de cette mesure se chiffre à 12,9 M€ annuels. Si 90 % des bénéficiaires potentiels se saisissaient de cette mesure, le coût estimé serait de 14,6 M€.

Contactée, l’équipe de campagne précise que cette mesure serait impérativement mise en oeuvre à l’échelle de la métropole et non de la ville. Par manque de données, ce chiffrage prend uniquement en compte le coût de la gratuité au niveau de la ville de Lille. L’application de cette mesure au niveau métropolitain entraînerait nécessairement un coût supérieur.

Effets sur l’environnement

Les effets sur l’environnement sont incertains pour plusieurs raisons :

  • s’agissant de la gratuité des transports en général, elle n’entraîne pas nécessairement un report modal depuis la voiture vers les transports en commun car les automobilistes sont plus sensibles au temps de parcours qu’au prix des transports ;

  • la gratuité des transports peut inciter les piétons et cyclistes à emprunter le réseau de transports, par ailleurs déjà saturé.

Effets sur le pouvoir d’achat

Les effets sur le pouvoir d’achat des personnes concernées est certain, car il représenterait plus de 300 € disponibles par personne par an pour les mineurs, étudiants et seniors.

Sources