J-10 avant les élections législatives et présidentielle en Turquie, et c’est un séisme d’une toute autre nature qui pourrait gagner le pays le 14 mai prochain. Après 20 ans de règne, Recep Tayyip Erdogan pourrait-il être battu ? Les défaillances de l’État, mises en évidence par les tragiques tremblements de terre du mois de février, comme la dérive autoritaire et clientéliste du régime, largement consommée depuis 2017, pourraient aujourd’hui faire vaciller l’AKP et son leader. Pourraient. Gardons-nous de tout triomphalisme et privilégions la prudence, comme le font nos experts dans leurs analyses cette semaine.

Parmi les pays qui scrutent attentivement cette élection, il y a évidemment l’Allemagne, qui elle-même doit faire face à son destin. Plus d’un an après le discours fondateur du chancelier Scholz sur le changement d’époque, comment le pays traverse-t-il les bouleversements qui l’affectent, de l’intérieur et à l’extérieur ? Quelle vision l’Allemagne porte-t-elle pour l’avenir de l’Europe et quel rôle compte-t-elle jouer ?

D’Europe il est également question dans la toute dernière note d’enjeux de l’Institut Montaigne sur les flux transfrontaliers de données. L’équation qu’elle pose est d’une redoutable complexité : comment concilier protection, efficacité et libre circulation des données sur le continent ? Pour les auteurs de cette note, une certitude s’impose : l’Europe doit aller plus loin et dès à présent, au risque de creuser davantage encore la fragmentation de l’arène numérique mondiale.