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Paris

2 228 409 habitants
Maire sortant Anne Hidalgo (PS)
Transports et mobilités

Optimiser le trafic routier à l’aide de l’intelligence artificielle

Pour mieux réguler les flux de circulation automobile, nous développerons la modélisation mathématique pour optimiser les feux tricolores, les plans  de circulation et la fréquence des transports en commun. Nous expérimenterons également la modulation des limitations de vitesse selon l’état de la circulation.

Source : site de campagne de Cédric Villani

Que faut-il en retenir ?

La proposition d’utiliser l’intelligence artificielle pour améliorer les transports urbains s’inscrit dans la lignée du rapport Villani sur l’intelligence artificielle de 2018. Les transports y sont en effet décrits comme un secteur clé où le développement de l’intelligence artificielle peut permettre des progrès majeurs. Plusieurs exemples concrets, dans des villes de tous types, illustrent d’ailleurs déjà ces opportunités. Certaines villes ont déjà mis en place des feux de circulation “intelligents” ou des transports adaptés quasi en temps réel à la demande, au Royaume-Uni et aux États-Unis notamment.

Il est difficile de chiffrer le coût éventuel de cette proposition, qui variera très fortement en fonction de l’ambition souhaitée. Ce n’est en effet pas la même chose d’installer des feux “intelligents” aux principales intersections parisiennes et de réorienter en temps réel des véhicules autonomes sur des itinéraires de délestage en cas d’accident sur l’itinéraire principal. Nous considérons néanmoins que c’est une proposition réaliste, au regard de ce que font de nombreuses autres villes dans des pays développés ou en développement, avec des résultats souvent importants.

Détail

Analyse de la mesure

Selon l’Institut Montaigne, un conducteur parisien passe en moyenne 237 heures par an dans les embouteillages, Paris étant la ville la plus congestionnée des grandes villes étudiées. Cette congestion du trafic est facteur de pollution, à travers une dégradation de la qualité de l’air, ainsi que de stress et de nuisances pour tous les usagers des voies urbaines (automobilistes, mais aussi cyclistes, piétons, etc.).
En matière de transports, la science a pourtant fait des progrès importants, notamment avec les premiers développements de véhicules autonomes, la croissance des véhicules électriques et l’utilisation croissante des données disponibles pour réduire les congestions. Ce dernier aspect est d’ailleurs développé dans le rapport de la mission menée par Cédric Villani sur l’intelligence artificielle en 2018, qui considère que “le développement des nouveaux moyens de transport du quotidien et leur interconnexion (voitures, scooters et vélos en libre-service, covoiturage, logistique urbaine, etc.) est essentiel pour réduire la densité du trafic de certains segments”.

Les technologies permettant de fluidifier le trafic existent déjà en partie. Par exemple, la ville de Milton Keynes au Royaume-Uni a doté ses feux de circulation de caméras pour adapter la régulation du trafic en temps réel, à titre d’illustration en passant le feu au rouge si de nombreux piétons attendent. Les feux de circulation pourraient également donner la priorité aux véhicules de secours. A Pittsburg, aux États-Unis, un système de contrôle du trafic utilisant l’intelligence artificielle, déployé à une cinquantaine d’intersections, a réduit les temps d’attente aux intersections de 50 %. L’utilisation de la donnée produite par les utilisateurs de la route permet également de détourner les utilisateurs en cas d’accident, pour réduire les embouteillages.

A ce stade, les investissements à réaliser pour mener à bien de tels projets apparaissent difficiles à chiffrer : entre l’installation de caméras pour optimiser le trafic aux intersections clés à une gestion plus intégrale de toutes les mobilités – automobile, vélos, voire piétons – à travers l’intelligence artificielle, il y a encore tout l’écart entre le faisable aujourd’hui et l’envisageable à terme.

Plus largement, s’il semble important que la Ville de Paris se positionne comme un acteur innovant, en pointe sur la thématique de la ville intelligente (ou smart city), cela suppose au préalable de répondre à plusieurs interrogations, sur la sécurité des données, le respect de la vie privée ou encore la capacité de la Ville à faire du citoyen un acteur de sa mobilité plutôt qu’un simple usager passif de technologies qui le dépassent.

Sources