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Paris

2 228 409 habitants
Maire sortant Anne Hidalgo (PS)
Urbanisme et logement

Planter 170 000 arbres afin de créer des forêts urbaines et des rues végétales

Nous relierons les parcs et les jardins pour les promeneurs et les sportifs. Nous planterons des rues jardins et un arbre à la naissance de chaque petit Parisien. Au moins 5 grandes forêts urbaines et une centaine de petites, 4 nouveaux grands parcs et toujours plus de potagers verront le jour.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
748,9 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
Estimation
du candidat
non disponible
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
412,6 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
1,016 Md€
Répartition du coût
100 % ville
Temporalité
Réparti sur la durée du mandat

Que faut-il en retenir ?

La proposition vise à augmenter le nombre d’arbres, de jardins et d’espaces verts dans Paris.

En limitant le chiffrage aux projets clairement évoqués par la candidate (4 forêts urbaines, 2 grands parcs, plantation de 170 000 arbres), nous estimons cette proposition à environ 748,9 M€.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Plusieurs candidats se sont prononcés en faveur de mesures visant à augmenter la surface des espaces verts à Paris. La présente proposition s’inscrit dans ce contexte de valorisation des espaces verts au détriment du bitume à Paris.

La mandature sortante a permis la création de plusieurs parcs (parc Saint-Périne, jardin du Père-Armand-David), et a également lancé des projets dont les travaux devraient débuter ces prochaines années (projet Grand site Tour Eiffel). 

Coût budgétaire 

Le chiffrage de la mesure se heurte à la difficulté de définir strictement son périmètre. Nous avons choisi de le limiter aux seuls projets clairement évoqués par la candidate.

La candidate a ainsi explicitement évoqué : 

  • quatre projets de « forêts urbaines » : le parvis de l’Hôtel de Ville (IVe), celui de la gare de Lyon (XIIe), la placette derrière l’opéra Garnier (IXe) et les voies sur berge (IVe) ;

  • quatre (ou deux, en fonction des sources) nouveaux grands parcs. Les exemples cités sont le quartier Bercy-Charenton et le remplacement de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux. Bien qu’il soit à l’extérieur du boulevard périphérique, rappelons que l’héliport est sur le territoire de la ville de Paris ;

  • la plantation de 170 000 arbres. 

Les termes de « forêts urbaines », de « grands parcs », de « potagers » recouvrent des aménagements urbains présentant, en réalité, un coût similaire. La mairie de Paris a d’ores et déjà annoncé des projets de végétalisation d’espaces actuellement bétonnés pour les années à venir. Ainsi, un projet de jardin reliant le Trocadéro à la Tour Eiffel, de 54 hectares, a été chiffré par la ville à un montant prévisionnel de 72 M€, et a été qualifié par la maire de Paris de « forêt urbaine ». Même s’il est parfois mis en avant comme une proposition de la candidate, le niveau d’avancement du projet et le fait qu’il soit considéré comme neutre budgétairement en raison de son financement par la société d’exploitation de la Tour Eiffel au projet a conduit à ne pas intégrer son coût dans le présent chiffrage. 

Le coût au mètre carré du projet « Grand site Tour Eiffel » est de 1 333 € et constitue une base de comparaison pertinente. Des projets moins onéreux ont toutefois également été menés, comme la création du jardin Truillot, dans le XIe arrondissement de Paris, qui est revenu à 1 036 € au mètre carré.

La surface des nouvelles « forêts urbaines » clairement évoquées par la candidate, peut être estimée à environ 29 000 m² répartis comme suit : 

  • 10 000 m² pour le parvis de l’hôtel de ville ;

  • 2 000 m² pour le secteur de l’Opéra Garnier (rue Gluck et parvis entre l’Opéra et la place Diaghilev) ;

  • 12 000 m² pour le secteur de la gare de Lyon (place Henri Fresnay) ;

  • 5 000 m² pour les berges de Seine de la rive droite (en retenant une longueur d’environ 800m entre le pont d’Arcole et le Pont-Neuf, et une largeur de 7 mètres, la candidate souhaitant qu’une partie reste affectée aux véhicules du service, dont la largeur a été fixée à environ 4 mètres, soit une voie simple élargie). 

Le coût de ces quatre forêts urbaines peut être estimé entre 30 et 38,7 M€ (en retenant le coût au mètre carré des deux projets évoqués supra), pour un chiffrage moyen de 34,35 M€. 

Afin de prendre en compte les projets d’aménagement d’au moins deux autres « grands parcs », nous intégrons également une marge supplémentaire de 115 000 m² (une fois et demi la surface de l’héliport, citée par la maire de Paris comme un projet de futur grand parc), dont le montant serait situé entre 119,1 et 153,3 M€, pour une estimation moyenne de 136,2 M€.

En l’absence de précision supplémentaire de la part de la candidate, nous considérons que les projets de parcs et de forêts urbaines, d’une part, et de plantation d’arbres, d’autre part, sont distincts. Nous ajoutons donc le chiffrage de la plantation de 170 000 arbres. 

L’achat d’un arbre d’une dizaine d’années par la ville représente un coût de 300 et 400 €, relativement faible au regard de celui de la plantation. 

Le chiffrage de cette mesure s’appuie sur l’expérience de la ville de Grenoble, qui évalue le coût de plantation d’un arbre de la manière suivante : 

  • Entre 4 500 € et 7 000 € en voirie ;

  • 1 200 € dans un parc. 

Nous avons fait l’hypothèse que la ville prendrait en charge la plantation des arbres. Partant de là, trois évaluations peuvent être faites selon que les arbres sont plantés dans les parcs ou les voiries : 

  • Evaluation basse : 170 000 arbres plantés dans les parcs soit 170 000 x 350 + 170 000 x 1 200 = 263,5 M€ sur 6 ans et soit 43,86 M€ par an.

  • Evaluation haute : 170 000 arbres plantés dans les voiries soit 170 000 x 350 + 170 000 x 4 500 = 824,5 M€ soit 137,4 M€ par an.

  • Evaluation moyenne : 170 000 arbres plantés pour 50 % en voirie et 50 % dans les parcs = (85 000 x 350 + 85 000 x 4 500) + (85 000 x 350 + 85 000 x 1 200) = 544 M d’€ soit 90,6 M€ par an. 

Nous chiffrons donc l’ensemble de la mesure (forêts urbaines, parcs et plantation d’arbres) à un montant compris entre 412,6 M€ et 1,016 Md€, pour une estimation moyenne de 748,9 M€.

Effets sur l’environnement

La plantation des arbres permettrait à la ville de Paris de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et réduire les températures urbaines. L’impact environnemental de la plantation de 170 000 arbres peut être évalué en comptant une absorption de CO2 entre 20 à 50 kg par an selon le type d’arbre. À titre de comparaison, selon l’ADEME, sur un an :

  • la construction et l’utilisation d’un lave-vaisselle aura rejeté 48,3 kg de CO2 ;

  • un trajet quotidien domicile-travail en voiture de 2 kilomètres représente 221 kg de CO2

Cette mesure aurait donc un impact, la première année, estimé entre 561 et 1 400 tonnes de CO2 absorbées par an si la municipalité échelonnait la plantation des arbres sur les 6 années du mandat. À l’issue du mandat, cette absorption oscillerait entre 3 400 et 8 500 tonnes de CO2.

En milieu urbain, les arbres permettent de réduire le phénomène d’îlots de chaleur, qui tend à s’accroître dans le contexte du changement climatique. Les arbres ont plusieurs effets sur la température : ils offrent un ombrage ; ils réfléchissent et absorbent les rayonnements solaires ; enfin, ils contribuent au rafraîchissement du climat urbain par évapotranspiration (évaporation par les feuilles de l’eau puisée par l’arbre par ses racines). L’arbre urbain contribue également à la purification de l’air, par l’absorption des polluants gazeux par les stomates situés sur ses feuilles (orifices qui permettent les échanges gazeux entre la plante et l’air ambiant). Les effets d’un arbre sur la température urbaine varient sensiblement selon la variété, notamment la densité de l’ombrage (plus élevée pour les platanes et les marronniers notamment).

 

Nombre d’arbres

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Année 6

Nombre d’arbres

28 000

56 000

84 000

112 000

140 000

170 000

Estimations

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

Tonnes de CO² absorbées

560

1 400 

1 120 

2 800 

1 680 

4 200 

2 240 

5 600 

2 800 

7 000 

3 400 

8 500 

Selon une étude réalisée dans une ville de République tchèque, les arbres d’un parc d’un hectare ont un pouvoir de rafraîchissement d’au moins 3 000 kW, qui équivaut à 1 000 appareils à air conditionné.

Sources