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Paris

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Maire sortant Anne Hidalgo (PS)
Politiques sociales et éducation

Revenir à la semaine de 4 jours et créer les « mercredis au vert »

La mairie actuelle est l’une des dernières en France à s’entêter. Nous voulons le retour à la semaine de 4 jours de cours à l’école. Rien ne changera dans l’organisation des familles. Le mercredi, si les parents le veulent, nous sortirons les enfants de l’école. Nous proposerons un « mercredi au vert » : promenades en forêt, visites de châteaux, de musées, de fermes pédagogiques, etc.

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
7,3 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
14,2 M€
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
0 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
15,6 M€
Répartition du coût
100 % ville
Temporalité
Chaque année

Que faut-il en retenir ?

Le retour à la semaine de quatre jours combiné avec le remplacement des temps d’activités périscolaires par la mise en place de sortie facultatives le mercredi à destination des élèves du premier cycle s’inscrit dans le cadre d’un mouvement plus large de choix des communes de revenir sur les rythmes scolaires prévalant avant la réforme de 2013. Eu égard au degré d’ambition porté par la candidate s’agissant des activités qui seraient proposées le mercredi (avec en particulier des sorties hors de Paris) et en faisant l’hypothèse d’une absence de cofinancement des familles et d’un taux de participation relativement élevé, une telle mesure représenterait un coût net pour la ville d’environ 7,3 M€ par an. L’estimation de ce coût net est toutefois très sensible aux hypothèses retenues s’agissant de la mise en œuvre de cette mesure.

Contactée, l’équipe de campagne précise que le mercredi au vert ne s’adresse pas aux élèves en maternelle, et estime le coût d’une telle mesure à 14,2 M€ par an. L’équipe a également envoyé un certain nombre de précisions : “Nous supprimerons les activités périscolaires les mardis et vendredis de 15h à 16h30, pour les remplacer par les heures de classe qui ont lieu, à l’heure actuelle, le mercredi matin. Après 16h30, les temps d’étude et les ateliers bleus sont conservés. Nous développerons l’étude dirigée plutôt que l’étude surveillée après la classe, pour aider les enfants dans leurs devoirs. Le mercredi, nous proposerons une journée d’activités au vert et en extérieur (de 10h à 18h30, avec un accueil dès 8h20 à l’école). Elle sera facultative mais proposée aux 80 000 enfants de l’école publique, du CP au CM2. Comment ? Nous les emmènerons à Rambouillet, Auvers, Montmorency, Versailles, Provins… À Paris, nous les emmènerons découvrir les jardins de l’école Breuil en compagnie des horticulteurs, nous leur ferons découvrir les jardins sur les toits avec des architectes, nous les emmènerons sur la Seine avec des biologistes, nous leur ferons comprendre l’économie circulaire en visitant des recycleries…Quand il ne sera pas possible de sortir, ils participeront à des activités « vertes » dans les écoles, visiteront les musées, iront à la bibliothèque, au théâtre, etc.

  • Des activités en demi-journée seront aussi possibles le mercredi.

  • Nous nous donnerons une année pour bâtir avec l’ensemble de la communauté éducative ce nouveau projet pour nos enfants.

  • Pour les enfants en maternelle, de la petite à la grande section, nous développerons les activités « vertes » dans les centres de loisirs et nous organiserons des sorties dans Paris le mercredi, mais sur un rythme moins soutenu car adapté à leur âge (quelques sorties dans le trimestre).

Nous prêterons une attention toute particulière à la qualité de la formation des animateurs scolaires mobilisés pour accompagner les enfants le mercredi, que cela soit dans le cadre des sorties ou des centres de loisirs (notamment pour les maternelles).”

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

Depuis la réforme des rythmes scolaires de 2013, le temps scolaire en maternelle et dans le primaire s’étale théoriquement sur quatre jours et demi (cinq matinées et quatre après-midi, des études sur le sujet ayant souligné que la concentration et l’apprentissage sont meilleurs le matin). Cette réforme prévoyait par ailleurs la mise en place de temps d’activité périscolaire (TAP) sur le temps dégagé en fin de journée. Toutefois, d’importants assouplissements ont été mis en œuvre en 2017 avec notamment la faculté offerte aux communes de revenir à la semaine de quatre jours, choix fait par une large majorité de communes. En particulier, a été lancé un « plan mercredi » sous l’égide du ministère de l’Education nationale visant à encourager le développement d’une offre éducative périscolaire de qualité le mercredi. 

Actuellement, le rythme scolaire de la ville de Paris s’étale en maternelle et dans le primaire sur quatre jours et demi. Ainsi, les élèves du primaire ont classe de 8h30 à 11h30 tous les jours de la semaine, de 13h30 à 15h le mardi et le vendredi après-midi et de 13h30 à 16h30 le lundi et le jeudi après-midi. Le mardi et le vendredi après-midi de 15h à 16h30 sont organisées des activités périscolaires. Ces activités, gratuites, ont un ratio d’encadrement d’un adulte pour 18 enfants (1 pour 14 enfants en maternelle). 

Coût budgétaire

Le retour à la semaine de quatre jours ne devrait pas occasionner de coûts particuliers pour la Ville de Paris. Les cours tenus actuellement les mercredi matin viendront remplacer les activités périscolaires actuellement tenues le mardi et le vendredi après-midi. La suppression des temps d’activité périscolaire (TAP) permettra même une économie nette d’environ 22,3 M€ (correspondant au coût net de ces activités pour la ville de Paris en 2016 selon la chambre régionale des comptes ; le coût brut de 34,5 M€ étant en partie financé par 12,2 M€ de financements de la caisse nationale d’allocation familiale). La fréquentation moyenne des TAP en 2016 était de 108 000 enfants (soit environ 85 % de la population scolaire du premier degré). La fréquentation moyenne des centres de loisir le mercredi était de 33 000 enfants (soit environ 25% de la population scolaire du premier degré).

En revanche, le fait de proposer à la totalité des élèves de primaire le mercredi des sorties facultatives sur la journée entière aura un coût. Il en va de même pour l’accueil d’élèves de maternelle en centre de loisirs le mercredi matin.

L’académie de Paris compte 127 000 élèves scolarisés dans des établissements publics du premier degré (78 000 en primaire, 49 000 en maternelle). L’équipe de campagne indique que le « mercredi au vert » ne s’adresse qu’aux élèves du primaire. Les élèves en maternelle pourront toujours profiter des activités en centres de loisir, étendues sur la journée (à coût constant – les ressources libérées dans les centres de loisir pour le primaire étant réorientées vers les centres de loisir en maternelle). Les sorties en maternelle ne concernent que les grandes sections de maternelle, et à raison de quelques sorties dans l’année seulement.

Dans le primaire, 36 mercredis seraient concernés par de telles activités. En tablant sur un taux de participation des enfants du primaire de 50 % (nettement inférieur à celui actuellement observé sur les TAP mais se justifiant du fait du caractère facultatif et prenant des sorties proposées, mais deux fois supérieur au taux de participation en centres de loisirs le mercredi), et en s’appuyant sur les ratios d’encadrement standard des centres de loisirs (1 pour 12 en primaire) et un coût chargé d’animateur de 20€/h (coût minimum), le coût d’encadrement s’élèverait à 21 M€. A cela s’ajouterait le coût des repas (environ 6 € par enfant) soit 8,5 M€. A ces coûts s’ajouteraient les coûts des activités prévues ces mercredis. Dans l’hypothèse où deux sorties sur quatre se ferait hors de Paris en primaire et nécessiteraient un transport (5 € par élève) et avec un coût d’activité moyen de 8 € en primaire cela représente un budget additionnel de 12,3 M€. 

Au total, le coût brut des « mercredis au verts » proposés par Agnès Buzyn serait de 41,8 M€. En prenant en compte la suppression des TAP (et le maintien des cofinancements de la CAF), le coût net pour la ville de Paris serait de 7,3 M€ par an. 

Dans l’hypothèse où le taux de participation à ces activités facultatives serait supérieur (60 %), le coût net pourrait atteindre 15,6 M€ par an. Inversement, avec un taux de participation de 40 %, la mesure serait neutre budgétairement. 

L’équipe de la candidate indique qu’une participation des familles sera demandée pour le repas du midi. Les tarifs seront indexés sur la grille tarifaire actuelle. L’équipe de campagne indique en attendre 2,5 à 3 M€ de recettes sur l’année.  

Effets sur l’environnement

Si, en soit, une telle mesure n’aura pas d’impact sur l’environnement le choix fait de profiter de cette journée pour sensibiliser les plus jeune à leur environnement s’inscrit dans une logique positive. 

Sources