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Communiqué de presse À Paris, le 28 juin 2023




Innovation de défense, des instruments à renforcer
Découvrir le rapport

La France présente une loi de programmation militaire (LPM) sans équivalent avec les années passées, à l’heure où elle est confrontée à un environnement sécuritaire marqué par le retour de la guerre de haute intensité en Europe et des tensions croissantes en Asie de l’Est. Dans le même temps, une course à l’armement s’opère entre les grandes puissances, illustrée par la hausse des dépenses militaires mondiales (plus de 2000 milliards de dollars pour la première fois en 2022 - source SIPRI).

Dans ce contexte, l’Institut Montaigne inaugure une série de travaux dédiés à notre politique de défense et à l'avenir de nos armées, #MontaigneDéfense. Cette séquence s’ouvre avec la publication d’une note d’enjeux intitulée “Sept dilemmes majeurs de la politique de défense française” qui dresse un état des lieux des grands défis pour notre modèle d’armée. Elle est suivie d’un nouveau rapport, qui se concentre sur l’un de ces dilemmes : le soutien à l’innovation de défense en France.

Ce rapport, intitulé “Innovation de défense, des instruments à renforcer” et réalisé avec l’aide d’Eurogroup Consulting, est le fruit d’une réflexion menée collégialement au sein d’un groupe de travail co-présidé par Marwan Lahoud, Directeur général délégué de Tikehau Capital et président du Private Equity, et Julie Burguburu, Secrétaire générale du groupe TF1, membre ADER et Cercle Fontenoy. Il propose six recommandations visant à renforcer les mécanismes administratifs de soutien à l’innovation de défense.

Pour que la défense retrouve sa place de moteur d’innovation et que l’innovation ouverte puisse bénéficier à la défense de notre pays, il nous faut remettre la prise de risques à l’ordre du jour et décloisonner car l’innovation est partout.” Marwan Lahoud, Directeur général délégué de Tikehau Capital, Président du Private Equity.

L’innovation dans nos armées, pour nos armées, est une nécessité – mais elle ne se décrète pas. Elle doit être recherchée, suscitée et accompagnée mais aussi adaptée à un monde où la rusticité peut également devenir un atout, si ce n’est un besoin. Évitons les dogmatismes et les recettes imposées. C’est notamment la dualité sur toute la chaîne, qui permet un enrichissement réciproque sans empêcher une spécialisation ultérieure, qui doit être encouragée à tout niveau, dans les réflexions, les expertises, les financements et les entreprises, acteurs de l’innovation de défense. Julie Burguburu, Secrétaire générale du groupe TF1, membre ADER et Cercle Fontenoy.

On peut certes se poser la question des moyens alloués à l’innovation de défense : sont-ils à la hauteur de nos ambitions ? Mais au-delà du volume, le sujet de la juste allocation doit également être posé. Il faut ainsi développer l’évaluation de l’emploi de ces moyens et se demander si la répartition des ressources entre une multitude d’acteurs est optimale pour répondre aux objectifs fixés.Emiland d’Alincourt, Associé, responsable de la filière aérospatiale défense d’Eurogroup Consulting.

La captation de l’innovation, moteur de la défense française

La LPM 2024-2030 vise à une véritable transformation de nos modèles d’engagement. Dès lors, la captation de l’innovation, qu’elle soit issue du secteur public ou privé, devient un enjeu crucial. Or, le modèle français d’innovation de défense reste centré sur la commande et les mécanismes étatiques.

Pour la puissance publique, l’enjeu est ainsi de parvenir à capter cette innovation privée à destination d’usages militaires (logique dite bottom-up), tout en maintenant une capacité d’innovation propre (logique dite top-down) et en assurant une complémentarité et une utilisation budgétaire vertueuse.

Des obstacles à surmonter

Si la création de l‘Agence de l’innovation de défense (AID) en 2018 au sein de la Direction générale de l’armement (DGA) témoigne d’une réelle prise de conscience de ces enjeux, les obstacles à l’innovation demeurent toutefois importants :

  • La temporalité des grands programmes de défense, qui apparaît difficilement conciliable avec la vélocité de l'innovation.
  • Les difficultés éprouvées par les acteurs innovants lorsqu’il s’agit de pénétrer le marché de la défense.
  • Le caractère souverain de certaines technologies, qui limite l’accès à des financements diversifiés.

Ainsi, il apparaît nécessaire d’affermir les mécanismes existants afin de sécuriser nos équipements, nos technologies et nos moyens d’action sur le terrain et maintenir une capacité et une crédibilité technologiques au niveau mondial.

6 leviers pour renforcer notre écosystème d’innovation

Recommandation 1 : Développer une feuille de route de long terme (horizon 25-30 ans) de l’innovation de défense, ajustée régulièrement à partir de concertations avec les acteurs concernés et d’évaluations des projets soutenus. Le contexte mondial actuel redonne toutes ses lettres de noblesse à un exercice prospectif axé innovation.

Recommandation 2 : Améliorer l’attractivité du secteur de la défense auprès des talents et des expertises d’innovation, à travers la mise en place d’une « réserve innovation » en partenariat avec les entreprises.

Recommandation 3 : Optimiser l’impact de l’Agence de l’innovation de défense en renforçant son action au-delà de la phase d’amorçage de projets.

Recommandation 4 : Assurer un continuum État - acteurs de l’innovation afin d’assurer une large diffusion de l’innovation. Une culture d’achat plus inclusive des start-ups aux grands groupes est à privilégier pour un passage à l’échelle.

Recommandation 5 : Orienter explicitement une partie des fonds et stratégies d’accélération publics de l’innovation vers le soutien aux technologies duales.

Recommandation 6 : Organiser de manière plus efficace la réponse française aux appels d’offres européens en matière d’innovation de défense afin de maximiser les chances de succès.

Découvrir le rapport
À propos de l’Institut Montaigne

Créé en 2000, l’Institut Montaigne est un espace de réflexion, de propositions concrètes, et d’expérimentations au service de l’intérêt général. Think tank de référence en France et en Europe, ses travaux sont le fruit d’une méthode d’analyse rigoureuse, critique et ouverte qui prennent en compte les grands déterminants sociétaux, technologiques, environnementaux et géopolitiques afin de proposer des études et des débats sur les politiques publiques. Association à but non lucratif, l’Institut Montaigne organise ses travaux autour de quatre piliers thématiques : la cohésion sociale, les dynamiques économiques, l’action de l’État et les coopérations internationales. Menés dans la collégialité et l’indépendance, l’Institut Montaigne réunit des entreprises, des chercheurs, des fonctionnaires, des associations, des syndicats, des personnes issues de la société civile et d’horizons divers. Nos travaux s’adressent aux acteurs publics et privés, politiques et économiques, ainsi qu’aux citoyens engagés. Depuis sa création, ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,2 % d'un budget annuel de 7,2 millions d'euros.

Nicolas Masson
Chargé de projets - communication et relations presse
01 53 89 05 70
nmasson@institutmontaigne.org

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