Les plans de relance européens
En juillet 2021, le Conseil de l’UE a approuvé les plans nationaux de relance de 12 pays dont ceux de l'Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne et de la France. La manne financière que représente le plan de relance européen Next Generation EU permet clairement d’accélérer la transition énergétique. Mais cette manne n’est pas gage de réussite. Il faut assurer l’optimisation coûts/bénéfices des investissements visant à réduire les émissions de CO2 tout en garantissant la sécurité énergétique de l’UE. En d’autres termes, il faut maîtriser l’impact économique de cette transformation.
La transition énergétique européenne offre l'opportunité de créer de nouveaux pôles de compétitivité économique et technologique et de nouvelles filières d'excellence, en particulier dans le domaine :
- des énergies renouvelables ;
- de l’hydrogène et des batteries électriques ;
- des filières créatrices de valeur et d’emplois “verts”.
La transition énergétique constitue un levier économique ainsi que des opportunités politiques et sociales pour l’UE.
Un changement de paradigme
La réduction des émissions européennes de CO2 doit s’accélérer fortement afin d’atteindre les cibles ambitieuses que l’Europe s’est fixée. Ceci implique une transformation radicale des systèmes de production, de transformation et de consommation d’énergie, ainsi qu’une éradication presque totale de l’utilisation des hydrocarbures en Europe. Le tout dans les 30 prochaines années.
Ce n’est pas tout. Cette stratégie de décarbonation repose aussi sur une transformation profonde des compétences et des comportements, ainsi que le développement de nombreuses innovations technologiques, afin de décarboner les secteurs pour lesquels il n’existe pas encore de solutions satisfaisantes.
Vers un consensus communautaire
Malgré des avancées significatives, il existe une divergence entre les États-membres de l’UE dans le domaine des politiques énergétiques. Le principal désaccord concerne les aspects sociaux de cette transition énergétique. Du fait de l’hétérogénéité des situations socio-économiques au sein de l’UE, la lutte contre le changement climatique est priorisée différemment par chacun des États-membres, ce qui rend difficile le consensus sur les mesures à adopter.
Une vision intégrée de la transition énergétique européenne est nécessaire à l’optimisation des investissements de la transformation des systèmes énergétiques européens. La création d’une agence européenne de transition énergétique (AETE), indépendante, aux compétences étendues, répondrait à ce besoin. Architecte d’une vision européenne intégrée, cette agence permettrait ainsi la bonne marche de la transformation des systèmes énergétiques, notamment au travers d’études scientifiques étayées et systématiques : rapports d’impact sur les coûts énergétiques, la sécurité énergétique et l’impact social de ces transformations.