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Anne Hidalgo
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BIOGRAPHIE

Anne Hidalgo est une femme politique française. Elle est la candidate du Parti Socialiste à l’élection présidentielle de 2022. 


Née en 1959, d’origine espagnole, Anne Hidalgo immigre en France en 1961 et obtient la nationalité française en 1973. Elle est diplômée d’un master en sciences sociales du travail et d’un DEA de droit social et syndical. En 1982, elle réussit le concours national d’inspection du travail et devient inspectrice du travail en 1984. 

En 1991, elle est nommée directrice de l’Institut national du travail puis intègre la délégation à la formation professionnelle au ministère du Travail. En 1994, elle entre au parti socialiste et en 1997, elle est nommée conseillère  auprès de la ministre du Travail, Martine Aubry. 

Candidate malheureuse aux municipales de 2001 et de 2008 pour la mairie du 15ème arrondissement de Paris, elle est nommée première adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë pour ces deux mandats (2001 et 2008). En 2004, elle est élue conseillère régionale d’Ile-de-France et est réélue en 2010. Elle est élue maire de Paris en 2014 puis en 2020. 

En septembre 2021, elle annonce sa candidature à l’élection présidentielle.

 
Site de campagne

Porter progressivement la rémunération des enseignants au niveau de celui des cadres, en commençant par les débuts de carrière

« La rémunération des enseignants sera portée progressivement au niveau de celui des cadres, en commençant par les débuts de carrière. Cet effort de justice, eu égard au niveau de recrutement, de reconnaissance de l’importance de leur mission pour la société, vise au rattrapage du niveau de rémunération des enseignants par rapport aux autres pays européens. Il s’accompagnera du rétablissement d’une formation initiale complète, axée sur la préparation au métier, et d’une formation continue ».

Source : Programme Hidalgo 2022

Estimation
Coût par an
Par l'Institut Montaigne
54,3 Md€
Précision
Par la candidate
La mesure impliquerait d’importants écarts de rémunération entre fonctionnaires, au bénéfice des enseignants ; mise en place possible dès l’exercice budgétaire 2023 ; nécessite un temps de négociation avec les instances syndicales représentatives.

Initialement, la candidate avait indiqué vouloir doubler le salaire des enseignants, avant de revoir sa proposition, mentionnant vouloir porter progressivement leur rémunération « au niveau de celui des cadres, en commençant par les débuts de carrière« . Faute de précision sur les montants envisagés par la candidate, le chiffrage ci-dessous s’appuie sur la proposition initiale, plus précise et a priori assez proche en termes d’objectifs et donc d’impact pour les finances publiques.

Il peut être fait l’hypothèse que la mesure bénéficie à l’ensemble des enseignants, du primaire, du secondaire et du supérieur. L’alternative conduirait par exemple à encourager les carrières du primaire et du secondaire, au détriment du supérieur, ce qui n’est vraisemblablement pas l’ambition de la mesure.

La proposition d’Anne Hidalgo de revoir la rémunération des enseignants (47 Md€ par an actuellement) est peu précise. Elle coûterait entre 128 et 141,4 Md€ en coût cumulé sur un quinquennat. La dépense annuelle serait augmentée de 47 Md€.

La proposition de revalorisation de la grille de rémunération serait moins coûteuse et impliquerait :

  1. d’augmenter la rémunération d’entrée dans le corps enseignant de 530 euros ;
  2. de revaloriser l’ensemble de la grille salariale pour « aller jusqu’à au moins 4 000 euros en fin de carrière« .

Cette mesure, aux contours encore imprécis, se chiffrerait entre 33,2 à 36,7 Md€ en coût cumulé sur un quinquennat. La dépense annuelle serait augmentée de 7,3 Md€. Le chiffrage de la mesure dépend notamment du traitement des primes et de la rémunération des professeurs agrégés.

Cumulées, et en année pleine, ces deux mesures représenteraient un coût de 54,3 Md€ par an.

Cette mesure devrait avoir un impact très positif sur le pouvoir d’achat du public concerné.

La mesure concernerait uniquement les enseignants et non l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale.

I) Quel est le coût d’un doublement des salaires des enseignants ? (Proposition initiale)

À l’heure actuelle, la dépense salariale de l’ensemble des enseignants des trois degrés (premier, second et supérieur) est de 47 milliards d’euros par an pour l’État.

Afin d’atteindre les 47 milliards d’euros supplémentaires en 2027, une hausse annuelle de 20 % pourrait être proposée. Deux méthodes sont principalement envisageables : soit celle de l’augmentation forfaitaire (+ 9,4 Md€ par an), soit celle de l’augmentation par pourcentage fixe (+ 15 %).

Dans le premier cas, le coût total de la mesure est donc bien de 141,4 milliards d’euros (9,4 + 19 + 28 + 38 + 47 = 141,4 milliards). Dans le second, le coût total de la mesure serait de 128 milliards d’euros (7 + 15 + 25 + 34 + 47 = 128 Md€).

Ainsi, le coût de la mesure dépend de différents facteurs, mais s’assimile à une fourchette de 128 à 141,4 milliards d’euros, pour un coût annuel de 47 Md€ à la fin du quinquennat.

II) Quel est le coût d’une revalorisation ciblée de la grille salariale des professeurs, pour atteindre un plancher de 2 300 euros et un seuil minimum de 4 000 euros en fin de carrière ? (Nouvelle proposition)

Deux scénarii sont possibles, selon que seuls les professeurs du primaire et du secondaire bénéficient de la revalorisation, ou bien que les professeurs du supérieur en bénéficient aussi.

Scénario intégrant les seuls professeurs du primaire et du secondaire

Les enseignants (primaire et secondaire) ont désormais presque la même grille de salaire. Pour les titulaires, elle débute à 2 067 euros brut (env. 1 770 euros net). En pratique, la rémunération de fin de carrière excède généralement 3 000 €.

  • S’agissant du plancher de la grille :

D’après les chiffres 2021 de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), il y a 880 693 enseignants du primaire et du secondaire en 2019.

Il peut être fait l’hypothèse que le revenu de base de 2 300 euros pour chacun des enseignants (+530 € net soit environ +633 € brut par mois en début de carrière) implique que l’ensemble de la grille de rémunération de l’ensemble des enseignants soit revalorisée de 530 € net (donc 633€ brut, en coût final pour l’État). Si cette hypothèse n’était pas retenue, alors la progression des rémunérations serait très faible, en contradiction avec la proposition.

Au total, la mesure coûterait donc 6,7 milliards d’euros (633 x 12 = 7596 euros par enseignant par an), soit 33 milliards d’euros sur la durée du quinquennat.

  • S’agissant du seuil minimum en fin de carrière :

La rémunération des 10 % des enseignants les mieux rémunérés s’établit à :

  • 3 017 euros net par mois pour les professeurs du primaire ;
  • 3 461 euros net pour les professeurs du secondaire certifiés ;
  • 4 566 euros net pour les professeurs du secondaire agrégés.

La modification de la valeur plancher (+ 530 € net) permet donc de facto aux professeurs de secondaire d’atteindre ou de dépasser le seuil de 4 000 euros.

Toutefois, s’agissant des professeurs du primaire, une allocation supplémentaire de 453 euros est nécessaire pour atteindre ce seuil. Si cette hausse est lissée, elle pourrait être prise en compte dès le 1er échelon ou seulement associée au 9e échelon sous la forme d’une « compensation » de fin d’échelon. Cette compensation pourrait d’ailleurs être calculée fonction des primes, ce qui minimiserait son champ d’application aux seuls enseignants ayant un traitement inférieur à 4 000 euros, rémunération indiciaire et variable comprises.

En estimant à 10 % le nombre de personnels enseignants primaire en « fin de carrière », en l’absence de précision complémentaire, cette compensation indiciaire se chiffrerait annuellement à 18 millions d’euros par an (453 x 12 x 33 400), soit 90 millions d’euros sur le quinquennat. Cette estimation est toutefois très générale et dépendante de nombreuses variables inconnues (nombre d’enseignants par échelon, niveau d’ancienneté, effet noria, etc.).

De surcroît, pour maintenir un équilibre cohérent d’avancement dans la grille, les deux échelons précédents pourrait être lissés à la hausse, par exemple à hauteur de 300 € pour le pénultième et 150 € pour l’antépénultième. En faisant l’hypothèse que cette évolution concerne 10 % des enseignants du premier degré, on atteint une dépense supplémentaire de 90 millions d’euros environ sur le quinquennat.

Au total, ce scénario se chiffre à 33,2 milliards d’euros sur 5 ans, et 6,6 Md€ par an.

Scénario intégrant les enseignants du supérieur également

S’agissant du plancher, l’intégration des professeurs du supérieur, soit 90 730 effectifs, renchérirait le coût de la mesure de 0,7 milliard d’euros par an, soit près de 3,5 Md€ sur la durée du quinquennat. Par ailleurs, il peut être considéré que les enseignants du supérieur ne sont pas concernés par le seuil de fin de carrière de 4 000 euros, puisqu’ils dépassent généralement ce niveau.

Au total, ce scénario se chiffre à 36,7 milliards d’euros sur 5 ans, et 7,3 Md€ par an.

Au total, la charge financière d’un plancher de 2300 euros net et d’un seuil à 4 000 euros minimum en fonction d’une certaine ancienneté s’évalue, en ordre de grandeur, à 33,2 à 36,7 milliards d’euros sur 5 ans.

Historique de la mesure

Les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération indiciaire au cours des 20 dernières années, suite au gel du point d’indice dans la fonction publique et l’inflation qui a obéré en conséquence le pouvoir d’achat du corps enseignant. Cette baisse touche particulièrement les enseignants en milieu et fin de carrière.

  Évolution en euros courants (sans prise en compte de l’inflation) entre 2000 et 2019 Évolution en euros constants (corrigée de l’inflation) entre 2000 et 2019
Professeurs des écoles :    
Début de carrière +31 % -15 %
10 ans d’exercice +20 % -22 %
15 ans d’exercice +20 % -22 %
Fin de carrière +17 % -25 %
Professeurs certifiés, d’EPS, de lycées professionnels :    
Début de carrière +29 % -16 %
10 ans d’exercice +20 % -23 %
15 ans d’exercice +19 % -23 %
Fin de carrière +17 % -25 %
Professeurs agrégés :    
Début de carrière +24 % -20 %
10 ans d’exercice +19 % -23 %
15 ans d’exercice +19 % -23 %
Fin de carrière +15 % -25 %

Depuis 2017, toutefois, une revalorisation de la rémunération fixe a été permise d’une part par la mise en place de l’accès à la hors-classe comme perspective normale d’avancement en milieu de carrière, faisant basculer les enseignants sur une nouvelle grille se terminant à 3 100 euros et d’autre part par la création d’un nouveau grade de classe exceptionnelle qui devrait concerner, à terme, 10 % du corps des enseignants, avec un échelon maximal à 4 554,82 euros.

Benchmark

Le salaire statutaire des enseignants du primaire et du secondaire après dix ou quinze ans de service est inférieur d’au moins 15 % à la moyenne des pays de l’OCDE. Par comparaison, l’écart se situe entre 4 % et 9 % selon le niveau en tout début de carrière. Le salaire annuel d’un professeur des écoles est en moyenne de 32 258 $ en début de carrière dans l’OCDE contre 29 516 $ en France. Au bout de 15 ans de carrière l’écart se maintient : 41 884 $ contre 35 963 $. C’est la même chose au collège : 33 948 $ en début de carrière contre 31 003 $ et 46 780 $ au bout de 15 ans contre 37 450 $. Au lycée, 19 pays de l’OCDE (sur 37) versent des salaires enseignants plus élevés qu’en France.

Le constat est le même en comparaison des seuls pays européens.

Mise en œuvre

Cette mesure, uniquement budgétaire, nécessitent une loi de finances afin d’entrer en vigueur. Une loi de finances initiale pour 2023 pourrait mettre en place la revalorisation des rémunérations des enseignants. Ce sont des coûts de fonctionnement qui présentent un caractère récurrent, et qui se calcule en coût pluriannuel. Cette mesure impliquerait d’importants écarts de rémunération entre fonctionnaires, au bénéfice des enseignants.

La mise en place de ces mesures devra, en amont, faire l’objet de négociations avec les instances syndicales représentatives de l’éducation nationale et du supérieur.

La France
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Pour éclairer les enjeux de la campagne présidentielle de 2022, l’Institut Montaigne se propose d’esquisser à l’aide de chiffres clés l’évolution des performances de la France depuis 2012. À la fois photographie de l’état de la France, mise en contexte des propositions des candidats, éléments d’évaluation des politiques publiques, l’Institut tire ici le portrait de la France autour de 13 grands thèmes.
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