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Communiqué de presse À Paris, le 02 février
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Paris, le 2 février 2023 - Alors que la réforme des retraites cristallise le débat public depuis plusieurs semaines, la question primordiale du travail demeure à la marge des discussions. Dans ce contexte, l’Institut Montaigne dévoile une grande enquête dressant un état des lieux objectif du rapport des actifs français au travail afin de remettre en question les idées reçues. Cette enquête, intitulée “Les Français au travail : dépasser les idées reçues” et qui s'inscrit dans la continuité de nos travaux sur l'emploi des seniors, est pilotée par Bertrand Martinot, économiste et Senior Fellow de l’Institut Montaigne, et Lisa Thomas-Darbois, responsable du pôle Économie et action de l'État. Elle a été produite avec l’aide du cabinet de conseil Kearney et s’appuie sur un sondage réalisé par Kantar Public à l’automne 2022 auprès de 5001 actifs.

Le rejet massif du report de l’âge légal de départ à la retraite s’explique-t-il par une insatisfaction générale des Français à l’égard de leur travail ? La “grande démission” est-elle une réalité en France ? Les Français placent-ils désormais le sens, et la mission sociale de leur entreprise au cœur de leurs priorités ?

Pour répondre à ces questions, notre enquête s’attaque à 5 thématiques clés liées au travail :

  • La satisfaction des Français au travail ;
  • L’évolution du temps de travail ;
  • Les conséquences de la démocratisation du télétravail ;
  • Le rapport des actifs avec la retraite et la fin de carrière ;
  • Le rapport des actifs à leur évolution professionnelle.

« Notre enquête ne montre pas de rupture radicale entre un monde d’avant et d’après-Covid. Au vu des nombreuses études indiquant que le rapport des Français au travail a été bouleversé, on peut penser qu’un décalage s’est créé entre les représentations collectives et le rapport individuel au travail. » -Bertrand Martinot, Senior Fellow de l'Institut Montaigne qui a piloté cette enquête.

« Forte d’un échantillon de grande ampleur et d’une rigueur analytique sans équivalent, notre enquête dresse un constat fin et actualisé du rapport des Français au travail, sous toutes ses dimensions. Elle se positionne ainsi comme une enquête de référence dans le débat public dont l’objectif est de nourrir une réflexion plus large et de long terme sur les mutations sociales et technologiques du travail en France. » - Lisa Thomas-Darbois, responsable de ce projet à l'Institut Montaigne.

77 % des sondés se déclarent satisfaits au travail

Les Français sont majoritairement satisfaits au travail. Cette statistique n’a que très peu évolué ces dernières années, malgré la crise sanitaire. Parmi les travailleurs, les indépendants sont en moyenne plus satisfaits que les salariés du public ou du privé.

Au-delà de ces chiffres, notre enquête révèle les facteurs contribuant au bonheur ou à l’insatisfaction au travail :

  • Chez les salariés, de bonnes perspectives de carrière et la reconnaissance de leur travail par les managers sont les premiers facteurs de satisfaction.
  • À l’inverse, et sans surprise, la rémunération est quant à elle le premier facteur d’insatisfaction pour 46 % des sondés (indépendants ou salariés), devant l’absence de perspectives de carrière ou d’évolution professionnelle (42 %) et le manque de reconnaissance et de soutien de l’entreprise (38 %) et de la société (40 %).

 

Durée du travail : 82 % des actifs se disent satisfaits

Le format historique des 35 heures est dépassé : les actifs à temps plein déclarent travailler en moyenne 39,8 heures par semaine. Dans le même temps, les horaires de travail traditionnels disparaissent au profit des horaires atypiques (le week-end, le soir après 20 heures et/ou les jours fériés).

Les actifs sont globalement satisfaits de leur durée de travail (82 % d’opinions positives) et 31 % des sondés seraient prêts “à travailler plus pour gagner plus”.

De plus, notre enquête ne révèle aucun lien entre la durée du travail et le sentiment que la charge de travail est excessive. Ce sentiment s’explique plutôt par le manque de soutien par le management, la charge psychique ou la faible autonomie.

 

Le télétravail, une progression fulgurante : 33 % des actifs le pratiquent au moins un jour par semaine

L’essor spectaculaire du télétravail constitue la seule véritable rupture par rapport à la période d’avant-Covid. Mais les actifs ne sont pas tous égaux face au télétravail : environ la moitié des emplois sont “télétravaillables”.

Notre enquête montre l’existence d’un “optimum” de satisfaction au télétravail, qui se situerait entre 2 et 3 jours par semaine. Elle révèle également qu’il n’existe aucun lien entre l’intensité du télétravail et la charge physique ou psychique. Le télétravail n’aurait, par ailleurs, aucun effet significatif sur le temps de travail effectif.

La diffusion du télétravail a également un impact environnemental : environ 10 % des émissions de CO2 résultant de la circulation automobile seraient évitées chaque année. De même, le télétravail aurait permis une réduction du trafic des transports en commun de l’ordre de 7,8 %.

 

Seuls 7 % des travailleurs estiment que l’âge du départ en retraite n’est « pas assez élevé »

Les actifs ne veulent pas travailler plus longtemps. 48 % d’entre eux trouvent l’âge de départ en retraite actuel « trop élevé ». Plus particulièrement, ce sont notamment les moins de 35 ans (59 %), les ouvriers (56 %) et les CSP- (54 %) qui le considèrent comme étant déjà excessif.

Dans ce contexte de refus massif du report de l’âge de la retraite, une majorité significative des sondés (44 %) souhaite partir de manière anticipée à la retraite, quitte à voir leur pension réduite. De plus, une proportion importante de répondants (41 %) estime qu’ils voudraient un aménagement de leurs conditions de travail avant le départ à la retraite.

 

Mobilité professionnelle : une volonté des travailleurs

Les actifs ont une forte ambition de mobilité professionnelle, qui prend plusieurs formes :

  • Une mobilité interne, chez les salariés : 55 % des sondés déclarent vouloir évoluer vers un poste différent au sein de la même entreprise.
  • Une mobilité externe : 37 % des salariés sondés veulent quitter leur entreprise avant 2 ans (26 % dans les 6 prochains mois).
  • Une reconversion professionnelle : 10 % des sondés déclarent y réfléchir sérieusement.
  • Devenir indépendant pour exercer le même métier : 29 % des salariés pourraient l’envisager, ce qui témoigne d’une forte attraction du statut d’indépendant.

Malgré ces chiffres impressionnants, le mythe de la « grande démission » est largement à nuancer : l’enquête démontre que le nombre de démissions augmente fortement lorsque le taux de chômage est bas. La très bonne santé actuelle du marché du travail explique donc cette volonté marquée de mobilité professionnelle.

Cependant, les obstacles ressentis à la mobilité restent nombreux, tout particulièrement pour les travailleurs les moins qualifiés.

Notre méthodologie

Le sondage sur lequel s’appuie notre enquête a été réalisé en ligne par Kantar Public du 15 septembre 2022 au 3 octobre 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 5001 actifs français en emploi. La représentativité est assurée par la méthode des quotas.

L’analyse statistique des données de l’enquête a été réalisée par Kearney. Les liens ressortis de la méthode “de l'arbre de décision” (permettant de créer des profils type et extraire les variables les plus discriminantes) ont été retenus pour l’étude en raison de leur interprétabilité et de la possibilité de segmenter les répondants en profil type.

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À propos de l’Institut Montaigne |

Think tank indépendant créé en 2000, l’Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. Ses travaux sont le fruit d'une méthode d'analyse et de recherche rigoureuse et critique, ouverte sur les comparaisons internationales. L’Institut Montaigne, association à but non lucratif pionnière en France, réunit des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,5 % d'un budget annuel de 6,5 millions d'euros. À travers ses publications et les événements qu’il organise, l'Institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d'acteur du débat démocratique.

Nicolas Masson
Chargé de la communication et des relations presse
07 49 50 96 37
nmasson@institutmontaigne.org

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