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22/11/2017

Système de santé : où se situe la France ?

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Système de santé : où se situe la France ?
 Institut Montaigne
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Espérance de vie, dépenses de santé, place de l’hôpital, politique de prévention... Le rapport annuel de l’OCDE"Panorama de la santé 2017, Les indicateurs de l’OCDE" présente les forces et les faiblesses de notre système de santé.

En France on vit longtemps mais pas forcément en bonne santé…

Depuis 1970, l’espérance de vie a augmenté de plus de 10 ans pour les pays de l’OCDE. La France fait partie des bons élèves avec une espérance de vie de 82,4 ans contre une moyenne OCDE de 80,6 ans.  

Toutefois, si l’on vit longtemps en France, l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans est en moyenne de 10,3 ans, soit 6 ans de moins qu’en Suède. En cause : des politiques de prévention insuffisantes et des inégalités croissantes en termes de comportements individuels.

Le retard de la France en matière de prévention

Avec 2 % des dépenses de santé dédiées à la prévention (contre 7 % en Suède), la France est l’un des plus mauvais élèves en matière de prévention. En effet, les Français multiplient les comportements à risque : d’après l’état des lieux dressé par l’OCDE, 22 % des Français âgés de plus de 15 ans fument quotidiennement contre une moyenne OCDE de 18 %. La consommation d’alcool reste également préoccupante avec 11,9 litres d’alcool pur bu par habitant chaque année en France (moyenne OCDE de 9 litres). Le rapport montre également que la couverture vaccinale de la rougeole est inférieure en France par rapport à la moyenne OCDE (91 % contre 95 %).

Bien que la part des adultes considérés en surpoids ou obèses reste inférieur à la moyenne OCDE (respectivement 49 % et 54 %), ce chiffre n’en demeure pas moins préoccupant et révèle de nombreuses inégalités dès l’enfance puisque 6 % des enfants d’ouvriers contre 1 % des enfants de cadres sont en surcharge pondérale dès la grande section de maternelle.

La ministre de la Santé semble vouloir faire de la prévention un de ses axes prioritaires en l’intégrant au sein de sa Stratégie Nationale de Santé et en réalisant des actes forts tels que le passage du prix du paquet de cigarettes à 10 € d’ici 2020 ou le passage de 3 à 11 vaccins obligatoires.

Des soins faciles d’accès ?

La France est un des pays avec le plus faible reste à charge pour les ménages : les dépenses directes représentent 1,4 % de la consommation finale des ménages pour une moyenne OCDE de 3 %.

Malgré ce faible reste à charge, le rapport soulève un paradoxe du système de santé français : 30 % des personnes les moins aisées déclarent renoncer aux soins pour des raisons financières (pour une moyenne OCDE de 25 %).

Lutter contre les gaspillages

Les dépenses de santé du système français sont 15 % supérieures par habitant par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2018 a fixé comme objectif de réduire le déficit de l’assurance-maladie de 3 milliards d’euros (de 4,1 milliards d’euros en 2017 à 0,8 milliards pour 2018).

Les sources d’économies possibles pour la réalisation de cet objectif sont nombreuses : alors que 30 % des dépenses de notre système de santé relèveraient du gaspillage selon le rapport de l’OCDE de janvier 2017 “Lutter contre le gaspillage dans les systèmes de santé”, le recours aux médicaments génériques en France continue à être faible : 30 % pour une moyenne OCDE de 50 %. Autre marge de manoeuvre possible : désengorger l’hôpital par le développement de la chirurgie ambulatoire (être opéré sans passer de nuit à l’hôpital). Avec un séjour à l’hôpital d’une durée moyenne de 10 jours (pour une moyenne OCDE de 7,8 jours), la France reste un des pays de l’OCDE où le temps d’hospitalisation des patients est le plus long. Un retard que peinent à corriger les pouvoirs publics, malgré de nombreuses annonces sur le sujet faites au cours des dernières années. Dans une interview donnée au JDD le 22 octobre dernier, la ministre de la Santé s’est fixée un objectif de sept patients sur dix opérés en ambulatoire d’ici 2022 contre cinq aujourd’hui.

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