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08/04/2021

[Sondage] - Les Français, l'Union européenne et l'épidémie de Covid-19

[Sondage] - Les Français, l'Union européenne et l'épidémie de Covid-19
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne

Tous les mois, l'Institut Elabe interroge les Français pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, ce mois-ci les Français, l'Union européenne et la crise du Covid-19. 

Pour 2 Français sur 3, l’Union européenne et l’État n’ont pas été à la hauteur de la crise. Les échelons locaux, et en particulier les communes, sont mieux perçus.

  • 69 % (+11 points par rapport au 5 août 2020) des Français estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur depuis le début de la crise du Covid-19, dont 32 % pas du tout.
  • 68 % (+13) considèrent que l’État n’a pas été à la hauteur, dont 33 % pas du tout.
  • Les Français sont plus nuancés à l’égard des régions et départements : 48 % (-13) d’entre eux (pour ces deux échelons) considèrentqu’ils ont été à la hauteur de la crise, contre 39 % (+13 et +12) pas à la hauteur.
  • 59 % (-9) des Français jugent que les communes ont été à la hauteur depuis le début de la crise, contre 31 % (+8) pas à la hauteur.

En huit mois, par rapport à notre enquête du 5 août 2020, le regard porté sur l’ensemble de ces acteurs s’est nettement dégradé (entre -9 et -13). Une dégradation présente dans l’ensemble des catégories de population et électorats.
 
La perception d’une Europe pas à la hauteur est majoritaire au sein de l’ensemble des électorats et progresse presque partout : Marine Le Pen (79 %, =), Jean-Luc Mélenchon (76 %, +14), François Fillon (72 %, +19), Benoît Hamon (66 %, +8) et Emmanuel Macron (58 %, +14), et est plus élevée avec l’âge : de 48 % chez les 18-24 ans jusqu’à 76 % chez les 65 ans et plus.
 
Sur l’action de l’État, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (82 %, +20) et de Marine Le Pen (81 %, +2) sont les plus critiques. Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron ont majoritairement un jugement positif sur son action (56 % à la hauteur, 43 % pas à la hauteur).
 
Malgré de fortes baisses, les trois autres acteurs (communes, départements, régions) sont à la hauteur pour une majorité (relative ou absolue) de Français au sein de l’ensemble des catégories de population. Les électeurs d’Emmanuel Macron (71 % - 68 % - 68 %) et de François Fillon (71 % - 63 % - 62 %) ont le jugement le plus positif, les électeurs de Marine Le Pen sont plus partagés (50 % - 40 % - 44 %). Pour les communes et régions, il n’existe pas de différence selon la taille d’agglomération. Mais pour les départements, les Français résidant au sein des petites agglomérations (2 000 à 19 999 habitants, 57 % à la hauteur) ont un jugement plus positif que les habitants des autres agglomérations (44 % - 49 %).

L’Union européenne pas à la hauteur ni de la crise sanitaire, ni de la crise économique pour une majorité de Français. 

69 % (+7 points par rapport au 5 août 2020) des Français estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur de la crise sanitaire (dont 28 % pas du tout) et 62 % (+6) pas à la hauteur de la crise économique (dont 24 % pas du tout).

Le jugement négatif sur la gestion de la crise sanitaire par l’Union européenne est majoritaire au sein de tous les électorats et progresse presque partout : Marine Le Pen (83 %, =), Jean-Luc Mélenchon (75 %, +8), François Fillon (69 %, +9), Benoît Hamon (63 %, +7) et chez les électeurs d’Emmanuel Macron (57 %, +5).

Concernant la gestion de la crise économique, des différences émergent selon les électorats :

  • La grande majorité des électeurs de Marine Le Pen (83 %, +9) et de Jean-Luc Mélenchon (72 %, +8) estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur.
  • Une majorité moins nette des électeurs de François Fillon (55 %, +7) et de Benoît Hamon (53 %, +14) partagent cette opinion.
  • A l’inverse, une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron considère qu’elle a été à la hauteur : 50 % (-6), contre 45 % (+6) pas à la hauteur.

Les Français critiques sur la décision de confier à l’Union européenne l’approvisionnement en vaccins et la négociation avec les laboratoires. 

Pour une majorité de Français, le fait de confier à l’Union Européenne l’approvisionnement et la commande des vaccins contre le Covid-19 a été une mauvaise chose pour :

  • La rapidité de livraison des doses de vaccin (58 % mauvaise chose, 25 % une bonne chose, 17 % ni une bonne chose ni une mauvaise chose).
  • Le nombre de doses de vaccin disponible (56 % mauvaise chose, 27 % une bonne chose, 17 % ni une bonne chose ni une mauvaise chose).

C’est une mauvaise chose pour l’ensemble des catégories de population et électorats, et en particulier pour les électeurs de Marine Le Pen (73 %-72 % une mauvaise chose).

Une majorité relative de Français (46 %) considère que cela a été une mauvaise chose pour notre capacité à négocier avec les laboratoires qui fabriquent les vaccins (contre 36 % une bonne chose, et 18 % ni l’un ni l’autre).

Il s’agit d’une mauvaise chose pour la majorité des électeurs de Marine Le Pen (61 %), et de François Fillon (51 %), mais d’une bonne chose pour une majorité de ceux d’Emmanuel Macron (54 %). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont plus partagés (47 % bonne chose, 43 % mauvaise chose). 

En revanche, pour une courte majorité de Français, confier à l’UE la responsabilité de l’approvisionnement et la commande de vaccins a été une bonne chose pour la vérification de la qualité et la sécurité sanitaire des vaccins (44 %, contre 38 % une mauvaise chose et 18 % ni l’un ni l’autre).

Il s’agit d’une bonne décision pour la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (70 %), de François Fillion (51 %) et de Jean-Luc Mélenchon (51 %). Seuls les électeurs de Marine Le Pen estiment majoritairement que cela fut une mauvaise chose (57 %).

L’appartenance à l’Union européenne n’est pas considérée comme une force pour lutter contre la pandémie pour 3 Français sur 4. 

L’appartenance à l’Union européenne n’est ni une force ni une faiblesse pour lutter contre la pandémie de Covid-19 pour 43 % des Français. Il s’agit avant tout d’une faiblesse pour 31 % et d’une force pour 25 %.

Politiquement, trois blocs se distinguent :

  • Les électeurs de Marine Le Pen estiment majoritairement (59 %) que l’appartenance à l’Union européenne est une faiblesse dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Benoît Hamon, de François Fillon et les abstentionnistes sont très partagés. Une majorité relative d’entre eux estime qu’il ne s’agit ni d’une force ni d’une faiblesse (41 %-53 %), le reste se partageant dans les mêmes proportions entre une force (20 %-29 %) et une faiblesse (25 %-29 %).
  • Une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron considère qu’il s’agit avant tout d’une force (40 %, et 38 % ni une force ni une faiblesse).

 

Copyright : JOHN THYS / AFP

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