Nombre de ses électeurs ont été attirés par la radicalité du Mouvement 5 étoiles qui se présentait comme un parti neuf et innovant. Le PD est un parti vieillissant, peu attractif, souffrant d’un déficit de leadership depuis que Renzi n’en est plus le chef, secoué par des divisions et des conflits incompréhensibles pour ses électeurs. Pire, dans un pays qui bat des records de défiance envers les institutions et la classe politique, il en est venu à symboliser celles-ci. Enfin, le PD, fortement pro-européen, devenait la cible des critiques d’une grande partie de l’opinion italienne euro-dubitative et eurosceptique.
Quelles perspectives ce nouveau dirigeant apporte-t-il pour le parti démocrate et pour le gouvernement de Mario Draghi ? Avec deux pro-européens convaincus, le pays entame-t-il un nouveau virage, plus optimiste, avec l’Union ?
D’abord, Enrico Letta dit avoir changé. En 2014, Renzi jouait la carte de la personnalisation de la politique et adoptait un style populiste de centre pour tenter de prendre des électeurs au Mouvement 5 étoiles et être en phase avec la démocratie de l’opinion. Au contraire, Letta défendait une conception de la politique différente, issue de sa formation démocrate chrétienne. Il recherchait la médiation et prônait un travail collectif qui primait sur la personnalité du chef. Il dit avoir changé et a théorisé ce changement dans l’un de ses livres.
Ajouter un commentaire