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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Pays de la Loire

Dynamisme et optimisme

Baromètre des Territoires 2019 / Pays de la Loire
 Institut Montaigne
Institut Montaigne

Parmi les 10 010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 801 sont des habitants des Pays de la Loire. Ils composent un échantillon représentatif de la population de la région constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 64% (+5) considèrent vivre dans un endroit qui va bien signifie que 64% des habitants de la région Pays de la Loire considèrent vivre dans un endroit qui va bien et que ce chiffre est supérieur de 5 points par rapport à la moyenne nationale qui est de 59%.

Pays de la Loire, terres du "bien vivre ensemble"

  • 72% des Ligériens se disent heureux (-1 par rapport à la moyenne nationale). 66% sont satisfaits de l’équilibre entre leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle (-1). 62% ont le sentiment d’avoir choisi la vie qu’ils mènent (+1).
     
  • Ce bonheur privé se prolonge sur leur territoire : 69% (+3, 2ème région) jugent qu’il fait "bon vivre" dans leur quartier, dans leur commune et 64% (+5) considèrent qu’ils vivent dans un endroit qui va bien. 56% (+6) sont optimistes pour l’avenir de l’endroit où ils habitent et 51% (+6) pour l’avenir de leur région. Si en valeur absolue cet optimisme peut paraître fragile, il est très significativement supérieur à la moyenne national et fait des Pays de la Loire la 3ème région la plus optimiste pour son avenir (derrière la Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes). 
  • Le vivre ensemble y apparaît plus serein qu’ailleurs sur le territoire national :
    • 49% estiment avoir une vie sociale riche (+5, 1ère région). 
    • 36% font le récit de l’entraide et de la fraternité entre les gens là où ils vivent (+3, 2ème région), et des initiatives individuelles et collectives pour animer la vie locale (38%, +5, 2ème région). 
    • 70% se sentent en sécurité là où ils vivent (+3). Seuls 15% (-4) jugent qu’il "y a trop d’immigrés" là où ils vivent.
  • Mais cette confiance dans les gens qui vivent autour de moi (55%, +4) ne se prolonge pas à l’égard des élus. Les Ligériens se défient de leurs élus et les jugent impuissants à changer le monde dans lequel ils vivent : moins de deux sur cinq font confiance à leur maire (39%, -2) et seuls 52% (=) pensent qu’il a le pouvoir de faire évoluer les choses. Moins de deux sur dix font confiance à leur député, à leur Président de Région et à leur Président de département. 

    C’est aux entreprises que les Ligériens prêtent le plus la capacité d’agir et de faire bouger les lignes (65%, +4).

Un territoire dynamique et agréable

  • Les paysages (49%, -1), les équipements publics (35%, +5) et le climat (32%, +3) sont les trois premières qualités des Pays de la Loire. La situation écologique et l’activité économique sont également des atouts du territoire, beaucoup plus solidement attribués que dans les autres régions métropolitaines (respectivement 29%, +6 et 22%, +7, 1ère région). 
  •  
  • 64% (+5) des habitants des Pays de la Loire considèrent que l’endroit où ils vivent va bien, et 38% (+5) pensent que l’endroit où ils vivent va mieux que la plupart des endroits en France. 28% (+3) considèrent même que l’endroit où ils vivent n’a aucun défaut ! S’ils en avaient la possibilité, seuls un Ligérien sur trois (34%, -8) quitterait sa région pour une autre. 
     
  • Le dynamisme économique de la région se traduit par une inquiétude beaucoup moins forte sur l’emploi et par la perception d’un nombre d’entreprises créées en augmentation sur le territoire (37%, -17, considèrent qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi là où ils vivent ; 28%, +8, pensent qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui se créent là où ils vivent). 
     
  • Ce dynamisme se traduit également par un optimisme plus élevé que dans les autres régions en l’avenir de l’endroit où l’on habite (56%, +6, 2ème région) et en l’avenir de sa région (51%, +6, 3ème région). 
     
  • 55% jugent qu’ils ont un accès facile et rapide aux services essentiels : formation, culture, divertissement, soins, déplacement, information, courses alimentaires et démarches administratives (+5, 2ème région).
  • Pour autant, les Ligériens sont critiques à l’égard de leurs transports, de leurs commerces et de leur économie, considérant qu’ils sont les trois principaux défauts de leur territoire (respectivement 48% de citations, +4 ; 35%, +3 et 28%, -5). 

Mais vigilance sur le pouvoir d’achat et attachement à la justice sociale

  • L’optimisme relatif des Ligériens n’écarte ni les préoccupations sociales, ni la peur du déclassement.
     
  • 79% (+1) des Ligériens jugent que notre société est injuste et 39% que l’injustice sociale s’est accrue en quelques générations (39%, - 3, quand mes parents avaient mon âge ils vivaient dans une société plus juste que celle d’aujourd’hui). 
    • L’écart entre hauts et bas salaires (40%, +3) et les inégalités sociales (35%, +6) cristallisent la colère sociale des Ligériens. Un quart d’entre eux dénonce la fraude fiscale (25%, +1) et la fraude aux aides sociales (25%, -1). Plus qu’ailleurs en France, le gaspillage indigne (25%, +3).
    • Le pacte fiscal est fragilisé comme dans toutes les régions de France : 63% (-2) estiment qu’ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient. Moins de six sur dix (57%, +1) jugent qu’il est utile de payer des impôts et des taxes.
    • Ils seraient néanmoins prêts à payer plus d’impôts en priorité pour réduire la pauvreté (40%, +4), pour avoir un meilleur système de santé (32%, +1) et pour réduite les pollutions (23%, =).
       
  • Les Ligériens sont également attentifs à leurs dépenses du quotidien
    • 52% (=) finissent leurs fins de mois sereinement, mais 48% (=) en se restreignant.
    • 38% (+1) ont été à découvert à plusieurs reprises en 2018. 32% (=) cherchent presque systématiquement les prix les plus bas sur l’alimentaire et il leur arrive de se priver, 52% (+2) pour les vêtements et chaussures et 53% (+3) pour l’équipement de la maison. 
    • 46% ont retardé ou renoncé à des soins médicaux lors des douze derniers mois.
    • 15% ont eu des difficultés à payer leur loyer ou emprunt immobilier à plusieurs reprises en 2018 (-3, région où on a le moins de mal à payer ses frais fixes).
    • Même si les scores sont en-deçà de la moyenne nationale, les Ligériens n’échappent pas au sentiment de déclassement qui se diffuse dans notre pays : 48% (-4) considèrent que leurs parents vivaient mieux quand ils avaient leur âge et 42% (-3) que leurs enfants vivront moins bien qu’eux.

La région et ses mobilités 

  • Le Baromètre des Territoires révèle quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales qui coexistent dans notre espace national. Ces quatre groupes sont présents dans tous nos territoires.
     
  • Les Pays de la Loire se distinguent par une surreprésentation des deux groupes les plus mobiles, les "Affranchis" (24%, +3 par rapport à la moyenne nationale) et les "Sur le fil" (34%, +2).
    • Les "Ligériens Affranchis" ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
    • Ces "Ligériens sur le fil" vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
       
  • La proportion d’"Enracinés" est dans la moyenne nationale (22%, =). Ils sont heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer.
     
  • La part des "Français assignés" est la plus basse de toutes les régions métropolitaines (20%, -5). Ils subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
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