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18/10/2016

2017, année des retraites ?

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2017, année des retraites ?
 Victor Poirier
Auteur
Ancien directeur des publications

D?abord dans le débat de la primaire, puis (sans doute) dans la course à la présidentielle : les retraites sont un axe incontournable des prochaines échéances électorales. Diverses institutions se sont ainsi récemment prononcées à ce sujet , sous forme de bilans des réformes passées ou de prévisions des mesures potentielles. Leur constat est unanime : le système de retraite français actuel n'est pas adapté aux évolutions de la société.

Malgré l’optimisme affiché par le Conseil d’orientation des retraites dans son avis rendu au Premier ministre en juin dernier, les perspectives du système de retraite restent bien ternes. La faible croissance des revenus d’activité contraste avec les hypothèses optimistes retenues par le COR.

Comment saisir l’opportunité des futures échéances électorales pour engager les réformes qui permettront d’assurer la pérennité et l’efficacité du système de retraite français ?

La convergence des régimes public et privé.

La Cour des comptes, qui étudie les pensions de retraite des fonctionnaires dans un récent rapport, met l’accent sur les progrès « fragiles et partiels » en la matière depuis 2003. Cet alignement, condition essentielle de l’acceptation de nouveaux efforts par tous les Français, est le premier des trois axes identifiés dans la note Retraites : pour une réforme durable de l’Institut Montaigne. Il est à la fois indispensable et opportun de profiter de l’échéance présidentielle pour effectuer cette réforme dont le seul obstacle est politique. Celle-ci permettrait des gains considérables (de l’ordre de 8 milliards d’euros par an, à terme) mais aussi, et surtout, une « remise à plat » d’un système aujourd’hui critiqué pour son incohérence et son injustice.

Le recul de l’âge de départ à la retraite.

Le relèvement de l’âge légal est également l’un des trois leviers d’amélioration du solde financier du système, avec les cotisations sociales et les pensions. La direction générale du Trésor, qui en a étudié les conséquences dans une étude à paraître, estime que ce levier est le plus efficace pour stimuler l’économie : malgré une hausse du chômage sur le court terme, elle permettrait une croissance du PIB d’environ 0,7 point supplémentaire par année de report. L’Institut Montaigne propose de partager cet effort de manière équilibrée : en portant l’âge de la retraite à 63 ans et la durée de cotisation à 43 ans en 2025, les salariés ayant commencé à cotiser tard et ceux qui ont débuté tôt leur carrière participent équitablement à l’effort de redressement. Les régimes de retraite seraient rééquilibrés à l’horizon 2025, tout en minimisant les effets secondaires mis en lumière par la DG Trésor.

Une telle mesure a par ailleurs un impact positif sur l’emploi : elle stimule le taux d’activité chez le seniors, sans porter préjudice à l’emploi des jeunes . C’est le dernier constat du COR, dans une étude qui sera publiée dans les prochains jours : le Conseil estime qu’une « substitution parfaite entre emploi des seniors et emploi des jeunes est peu probable compte tenu des différences en termes de capital humain et de poste occupé ».

Les nombreuses réformes qui ont impacté le système de retraite français ces dernières années (1993, 2003, 2008, 2010, 2012, 2014) n’en ont pas pour autant assuré la viabilité sur le long terme. L’élection présidentielle de 2017 représente à ce titre une opportunité majeure pour, enfin, rationaliser le débat et mettre en place une réforme juste et nécessaire.

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