Ce rapport considère la situation d’écoles de tailles et de statuts divers : Insead, Skema Business School, Essec, HEC, EM Strasbourg, ISG, ECSP Europe, ESC Montpellier, TBS, IPAG, EM Lyon, Grenoble EM, EM Normandie, Kedge Business School, France Business School, Edhec, Audencia, ESC Rennes, Neoma, ect.
Et, comme cela est d’usage pour toutes publications de l’Institut Montaigne, nous avons formulé des propositions opérationnelles, telles que : lancer un appel d’offre international pour ouvrir un ou deux centres d’excellence en Afrique francophone et anglophone ; développer les études de cas de PME-PMI, généraliser les stages en PME-PMI ; accroître le développement d’incubateurs et de fonds d’amorçage au sein des écoles ; moduler les droits d’inscriptions selon un gradient correspondant aux échelons de bourse du CNOUS, etc.

Alors que nous avons parfois pu lire une présentation tronquée de notre rapport, nous précisons que nous n’appelons pas à ce que l’État finance les business schools, mais que nous plaidons pour un engagement financier ponctuel – conditionné à la réalisation de certains engagements – nous pensons ainsi que l’État pourrait – par exemple dans le cadre de la nouvelle vague IDEX – débloquer 100 à 300 millions d’euros, pour soutenir cinq à six grands projets de rapprochement entre des pôles universitaires et des business schools.
Et, lorsque nous dessinons une possible répartition des rôles entre IAE, universités et business schools, nous avançons des mesures, qui peuvent être mises en œuvre rapidement : mutualisation des partenariats universitaires, des services internationaux ou création de cursus communs.

En outre, nous n’affirmons nullement que les business schools auraient joui – jusque très récemment – d’un monopole dans l’enseignement de la gestion et du management puisque, dans notre rapport, nous datons l’émergence forte des IAE – comme acteurs concurrentiels – des années 1990, soit d’il y a 25 ans déjà ! Enfin, nous n’avons pas non plus éludé la question des nouveaux modèles à inventer, auquel nous consacrons – en abordant notamment la question du digital – un chapitre de notre travail.

Enfin, en ce qui concerne l’ouverture sociale des business schools, si nous saluons les efforts déjà entrepris par les écoles, nous pensons que, étant donné l’enjeu considérable – tant en termes de mixité que d’ascension sociale – que représente la possibilité pour des boursiers d’y suivre une partie de leur scolarité, l’État pourrait soutenir financièrement les écoles qui moduleraient leurs droits d’inscription selon un barème correspondant aux échelons de bourses de l’enseignement supérieur.

Avancer que les concours ne sélectionnent pas sur des critères financiers, c’est aussi nier les mécanismes d’autocensure qui font que de nombreux étudiants boursiers ne franchissent pas le pas de l’inscription à ces concours.

Aujourd’hui, les business schools françaises semblent être dans une situation satisfaisante… alors pourquoi ce rapport ? Les institutions académiques se transforment sur des cycles longs et la détérioration actuelle des capacités de financement des écoles n’apparaîtra certainement que dans trois à cinq ans ; elle sera mortifère dans quinze ans. Inverser cette tendance est possible mais, cela prendra du temps, de l’énergie et cela suppose de regarder la situation de nos écoles avec lucidité et d’initier dès à présent les chantiers qui s’imposent.

Pour aller plus loin :

Business schools : rester des champions dans la compétitions internationale, rapport, novembre 2014

Quelle bonne gouvernance pour les business schools françaises ? - Lire la tribune de Jean-Michel Huet et Edouard Husson parue sur Harvard Business Review France, le 5 février 2015.

Quel avenir pour les écoles de commerce françaises ? - Lire l'entretien croisé paru sur LeMonde.fr, le 10 décembre 2014

Lire la tribune de Jean-Michel Huet et Edouard Husson, parue dans Challenges, le18 décembre 2014

Voir l'intervention d'Edouard Husson et Jean-Michel Huet, sur Xerfi Canal