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09/07/2014

Conférence sociale: "Le pays s'enfonce et nos réponses ne sont pas assez fortes"

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Conférence sociale:
 Laurent Bigorgne
Auteur
Ancien directeur

Interview de Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, parue sur L'Express.fr, le 9 juillet. Propos recueillis par Marie Caroline Missir

Le dialogue social à la française a-t-il montré ses limites avec cette troisième conférence sociale, et le boycott de la CGT, de FO puis de la FSU?

La sortie très théâtralisée de la CGT, de FO et de la FSU n'a aucune espèce d'importance. Les acteurs syndicaux jouent le jeu de la politique du pire. On est dans du théâtre! L'essentiel, c'est que nous avons un bloc de syndicats réformistes et des représentants des entreprises qui discutent et qui avancent.

Le format même de la conférence sociale n'est-il pas daté?

Je ne suis pas convaincu que la ritualisation du dialogue social soit essentielle. Ce format de grand messe n'est pas daté, mais a au moins le mérite d'être concret. Le problème demeure qu'aujourd'hui le cadre posé par le gouvernement manque d'ambition. Il ne peut déboucher sur des mesures d'un niveau d’intensité ni d'un rythme suffisant. Le pays s'enfonce et nos réponses ne sont pas assez rapides ni assez fortes pour enrayer l'augmentation du chômage...C'est un fait.

Ces négociations sont abordées avec beaucoup de tabous. On ne peut pas parler des seuils, on ne peut pas parler du temps de travail, on ne peut pas parler du salaire minimum et la question de la flexibilité est abordée du bout des doigts. Quant à la formation professionnelle, à quoi auront servi les deux dernières réformes' Le pouvoir politique se trouve donc paralysé face à certains syndicats qui sont très déconnectés du terrain et des réalités, et qui jouent un jeu qui les disqualifie pour participer à l'effort de modernisation de notre pays.

Regardons ce qui vient de se passer à la SNCF, avec les intermittents en ce moment ou avec la SNCM... Le gouvernement devrait condamner sans réserve ce type de chantage et dans le cas de la SNCM utiliser la force publique pour débloquer une situation très préjudiciable à Marseille comme à la Corse.

Lire l'intégralité de l'interview

Consultez la Note - Emploi : le temps des (vraies) réformes ?

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