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04/09/2013

Ouvrir l’université à l’entreprise pour faciliter l’insertion des jeunes sur le marché du travail

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 Lucie Piolot
Auteur
Chargée d 'études

Le chômage massif des jeunes en France (25,7 % des moins de 25 ans) n'est pas une conséquence inéluctable de la crise économique : plusieurs de nos voisins, dont le Danemark, l'Allemagne ou le Canada, parviennent à maintenir ce taux à des niveaux inférieurs de 10 points au nôtre.

L’inadéquation persistante entre formation et besoins des entreprises est l’une des causes de l’insertion difficile des jeunes sur le marché du travail. L’annonce par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, de la création d’un "Comité Sup Emploi" le 28 août dernier est en ce sens une étape encourageante. Cette instance consultative sera chargée de mener deux chantiers prioritaires : anticiper les besoins des entreprises de demain pour proposer des formations adéquates et ouvrir l’enseignement à l’entreprise en généralisant les stages et l’apprentissage.

En effet, la formation en alternance ou sous contrat d’apprentissage représente un véritable tremplin pour l’emploi, en France et ailleurs, comme le souligne l’OCDE. Elle permet aux jeunes d’acquérir des compétences spécifiques qui répondent directement aux besoins des employeurs et qu’ils peuvent valoriser pour obtenir leur premier emploi. Ainsi, "dans les pays de l’OCDE, les diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont plus susceptibles de travailler (76 %) que ceux qui ont suivi la filière générale (70 %). Ils sont aussi moins susceptibles d’être au chômage (7,4 %) que les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale (8,4 %)" [1].

Les mesures annoncées par la ministre vont ainsi dans le bon sens. Pour être optimales, elles doivent néanmoins aller de paire avec la décentralisation des dispositifs d’insertion professionnelle au niveau des bassins d’emploi. Parmi les mesures préconisées par l’Institut Montaigne :

  • créer une banque de stages avec pour objectif que tous les élèves et les étudiants se voient proposer un stage quand celui-ci est obligatoire dans le cadre de leur cursus ;
  • encourager les établissements à conclure des conventions avec les entreprises accueillant des stagiaires ;
  • accroître de 100 000 le nombre d’étudiants en alternance au sein des universités (dernière année de licence L3, 2ème année de Master) ;
  • pour développer l’alternance, réorienter la taxe d’apprentissage afin qu’elle bénéficie aux jeunes peu ou pas diplômés.

Pour aller plus loin :
Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, juin 2012.

Pour en savoir plus :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid73477/renforcer-les-liens-universites-entreprises.html

Note

[1] OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : les indicateurs de l’OCDE, 2013.

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