Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
12/10/2012

Concertation sur l’école : la feuille de route politique

Imprimer
PARTAGER
Concertation sur l’école : la feuille de route politique
 Lucie Piolot
Auteur
Chargée d 'études



La feuille de route annoncée par le gouvernement en matière d’éducation donne la priorité à l’école primaire, maillon faible de notre système éducatif. Pour l’Institut Montaigne, c’est avant tout la qualité de la pédagogie mise en œuvre et le renforcement de la recherche et de l’évaluation qui permettront de mettre en place un système éducatif plus efficace et plus juste.

Après plusieurs mois de travaux, le comité de pilotage de la concertation sur l’école a remis ses conclusions au président de la République, mardi 9 octobre, sous la forme d’un rapport : Refondons l’école de la République[1]. Sur la base de ces propositions, François Hollande puis Vincent Peillon ont annoncé leurs arbitrages politiques, dessinant ainsi les priorités du quinquennat en matière d’éducation. Que faut-il en retenir ?

  • la réforme des rythmes scolaires, "levier de la réussite" selon François Hollande, instaurera la semaine de quatre jours et demi à l’école. Les journées de cours seront ainsi allégées mais un "temps éducatif complémentaire" sera introduit pour développer l’accompagnement périscolaire, la pratique culturelle et sportive ainsi que l’aide aux devoirs ;
  • une pédagogie nouvelle au sein de l’école élémentaire se déclinera en trois volets : la mise en œuvre du principe "plus de maîtres que de classes", visant à favoriser un accompagnement personnalisé des élèves pour prévenir le retard scolaire, la limitation des redoublements et la refonte de l’évaluation des élèves ;
  • la formation des professeurs sera rétablie : les IUFM seront remplacés par les nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe) intégrées dans les universités. L’ensemble des personnels y recevra une formation initiale articulant les dimensions académique et pédagogique.


On peut se réjouir que l’école primaire devienne une priorité d’action pour le ministère. En effet, chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes en lecture et en calcul. Sans des bases solides dès les petites classes, l’apprentissage devient quasiment impossible pour la suite de la scolarité.

De même, la scolarisation précoce des enfants dans les zones urbaines sensibles, annoncées pour la rentrée 2013, a démontré son efficacité pour lutter contre l’illettrisme et l’échec scolaire. Elle a un impact positif de long terme sur le niveau d’étude et l’insertion professionnelle des jeunes issus de milieux modestes.

Il convient maintenant d’être attentifs à la mise en œuvre concrète de ces nouvelles mesures.

Dans ses publications récentes sur le sujet, l’Institut Montaigne a mis l’accent sur la nécessité de s’appuyer sur des méthodes pédagogiques ayant fait leurs preuves et de renforcer la recherche et l’évaluation dans les sciences de l’éducation. La question des moyens, si elle est centrale, ne saurait à elle seule répondre aux difficultés du système scolaire. La formation, initiale et continue, du personnel enseignant est donc essentielle : elle doit être tournée vers l’apprentissage de méthodologies ayant été évaluées par la recherche la plus récente.

Aller plus loin :
- Contribution à la concertation sur l’école : priorité au primaire ! Note, juillet 2012

- Vaincre l'échec à l'école primaire, Rapport, avril 2010

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne