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18/08/2011

Réussite scolaire et sociale : intervenir dès la petite enfance

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Réussite scolaire et sociale : intervenir dès la petite enfance
 Maylis Brandou
Auteur
Directrice adjointe



Selon le député travailliste Graham Allen, le plan de rigueur décrété et appliqué par le Premier ministre David Cameron outre-Manche ne doit pas se faire au détriment des secteurs considérés comme étant les plus importants, au rang desquels la petite enfance est une priorité. C’est ce qu’il développe dans son rapport Early intervention : smart investment, massive savings remis au Premier ministre début juillet.

Ce document s’inscrit dans la continuité du rapport Early Intervention: The Next Steps paru en janvier 2011, qui a posé les bases du Early Intervention à savoir la nécessité de réorienter la société et la culture britannique vers la prévention des problèmes scolaires et sociaux dès le plus jeune âge. Ce changement culturel implique notamment de mesurer et d’évaluer l’impact des différentes formes de prévention précoces pour assurer la réussite d’un tel dispositif sur le long terme.

Le message que martèlent ces deux rapports est clair : la société britannique ne peut plus se payer le luxe de l’inaction. Les enfants issus de milieux défavorisés doivent être au cœur d’une politique d’investissement massif de sorte à améliorer leurs conditions de vie future, d’une part, et afin d’éviter des coûts générés par l’inaction, d’autre part.

Selon Graham Allen et les auteurs du rapport, Early Intervention est une approche qui vise à investir "intelligemment" dans le futur des enfants, à résorber et prévenir des problèmes sociaux persistants et à réaliser des économies de long-terme dans les dépenses publiques. Ce programme propose notamment des politiques pour la petite enfance (de 0 à 3 ans) ayant déjà fait l’objet d’expérimentation.

Ainsi, dans le contexte britannique de finances publiques contraintes, les auteurs du rapport appellent à renforcer la présence et l’intervention auprès des publics jeunes dans les milieux défavorisés. Un consensus politique s’est dessiné autour de cette question.

Le premier rapport rendu en janvier esquissait des pistes de réflexion afin de passer de la volonté politique à l’action. Le deuxième rapport formule des propositions pour augmenter l’investissement dans l’intervention précoce à un moment où les ressources publiques sont sous tension. Il propose ainsi des pistes pour financer le développement du programme Early Intervention à grande échelle, notamment par le biais d’une meilleure allocation des ressources publiques et par le recours à des financements alternatifs qui permettraient d’attirer des investissements additionnels.

Ce rapport identifie également un certain nombre d’obstacles institutionnels et financiers à dépasser afin de parvenir à un investissement à la hauteur des enjeux identifiés et appelle à sortir du schéma traditionnel consistant à "ne rien faire jusqu’à ce que le problème se déclare, payer pour la mise en place de programmes de remédiation et attendre en espérant que les résultats seront positifs". L’investissement dans des programmes et des politiques publiques fondées sur des évaluations rigoureuses et dont les résultats sont mesurables scientifiquement est au cœur des actions préconisées par Early Intervention.

Le rapport Early intervention : smart investment, massive savings formule 19 recommandations réparties en huit chapitres :
1. Amorcer un changement de culture ;
2. Permettre un investissement massif dans Early Intervention via un meilleur leadership et une coordination renforcée ;
3. Conduire localement les actions ;
4. Créer une fondation Early Intervention ;
5. Diversifier les modes de financement extérieurs par le biais de contrats Early Intervention basés sur les résultats ;
6. Mettre en place des fonds Early Intervention ;
7. Créer un marché d’investissement social et des incitations fiscales ;
8. Parvenir à un consensus multi-partisan pour prolonger l’action Early Intervention dans le long terme.

- Télécharger le rapport, les recommandations et l’executive summary (pdf)

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