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22/10/2008

Réforme de l’Education nationale : tant pis pour le Bac

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Xavier Darcos a présenté hier sa réforme du lycée. De nombreux changements en perspective pour la prochaine rentrée …

Malgré les partenaires sociaux Le ministre de l’Education nationale a annoncé les changements à venir deux jours après les manifestations de quelques dizaines de milliers d’enseignants. Encore une fois, les grands syndicats d’enseignants résistent au changement, tout comme ils refusent de débattre sur les propositions du rapport Pochard, rendu en janvier. C’est d’autant plus dommage que ce rapport comporte plusieurs idées vraiment utiles…

Un emploi du temps bouleversé
Cette réforme entrera en vigueur à partir de 2009 et ce, jusqu’en 2011. En substance voici ce qu’elle prévoit :

  • 1/ Pour tous les élèves, 30 heures de cours par semaine dont 21 heures pour les enseignements généraux et 3 heures de soutien, et puis des options.
  • 2/ L’année scolaire sera désormais divisée en 2 semestres. Grande nouveauté, les élèves auront la possibilité de se réorienter au milieu de l’année en modifiant leurs choix de matières pour approfondir ou découvrir de nouvelles disciplines. Cela afin de permettre aux élèves de ne pas s'enfermer trop tôt dans des filières. Ces chers petits auront donc "droit au changement".

Adieu réforme du bac
Rien de révolutionnaire, donc dans ce qu’a annoncé le ministre. Par ailleurs, la réforme du bac ne se fera donc pas sous la houlette de Xavier Darcos. Cependant, le bac est un tabou tant chez les enseignants que chez les parents d’élèves.

Suppression de postes, mais encore…
Par ailleurs, il convient de créditer X. Darcos d’avoir réussi à faire passer 13 500 suppressions de postes pour 2009 après les 11 200 de la rentrée 2008. Voilà un tabou qu’il était nécessaire de faire tomber, en particulier pour la bonne santé de nos finances publiques…Mais il faudra très vite remettre l’ouvrage sur le métier car d’autres changements sont indispensables à l’Education Nationale ! Ainsi, par exemple, aujourd’hui, les enseignants, aussitôt diplômés ont droit à un poste. Leur recrutement est automatique et leur affectation, décidée par un système centralisé et hypermécanique absolument unique au monde.

Ce mode de fonctionnement est antédiluvien en termes de ressources humaines. Il vaudrait bien mieux que chaque établissement recrute lui même ses enseignants et qu’il constitue sa propre équipe pédagogique… Mais cette révolution sera certainement menée par le successeur du ministre Darcos.

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