L'enjeu est de taille. Avec la ZLECA, l’Afrique compte créer un bloc commercial qui devrait générer un PIB de plus de 3 000 milliards de dollars et permettre la création de 300 000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects. Ce sont, certes, des projections, mais cela donne une idée de l'ambition.
Quelle coordination peut-on envisager entre cette zone de libre-échange continentale et les communautés économiques régionales existantes ?
Le commerce intra-africain, bien que faible en volume et en pourcentage - 18 % du total des échanges commerciaux réalisés en Afrique -, surtout comparé à d'autres régions du monde - 51 % en Asie (ASEAN), 54 % en Amérique du Nord (ALENA) et 70 % en Europe (AELE) -, s'effectue d'abord entre pays voisins au sein d'une même sous-région (Sénégal, Mali ; Bénin, Nigeria, Cameroun, Gabon ; Afrique du Sud, Mozambique, etc.). La ZLECA devrait permettre, en théorie, de développer les échanges entre les différentes sous-régions (CEDEAO, SADEC, EAC, CEMAC, etc.) qui commercent bien plus avec le reste du monde - même si ces échanges ne représentent que 2 % du total mondial - qu'entre elles, malgré d'importantes disparités entre elles sur ce plan.
Au-delà de la charge symbolique, quelle importance revêt cette zone pour le continent africain ?
La ZLECA est un symbole puissant en effet. Tout ce qui va dans le sens d'une meilleure intégration économique du continent est une bonne chose. Mais pour garder sa valeur symbolique, encore faut-il que la ZLECA puisse avoir un impact concret et significatif sur la réalité, ce qui doit se traduire, à terme, par une augmentation sensible du commerce intra-africain : pour porter la part des échanges intra-africains à 52 % dans 10 ans, la ZLECA doit permettre d'augmenter le commerce intra-africain de plus de 35 milliards de dollars par an.
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