Celui qui était souvent cité pour incarner après Xi le dirigeant de la "sixième génération", Sun Zhengcai, a été condamné à la prison à vie pour corruption en 2018. L’autre cadre alors cité, Hu Chunhua, a brillé par sa discrétion depuis une décennie.
En 2017, Xi a renforcé sa position au sein du Bureau politique. Au sein du Comité permanent de celui-ci, deux réformateurs démontrés existent : le premier ministre Li Keqiang, et Wang Yang, aujourd’hui président de la Conférence consultative politique du peuple chinois. L’influence du premier est moins mesurable que celle de tous ses prédécesseurs, et Wang Yang n’a pas pris de position réformiste connue depuis 2012. L’armée, à la fois épurée et budgétairement choyée, est une composante importante du programme de Xi, mais est bien moins représentée dans les instances politiques que par le passé.
Il reste donc les expressions occasionnelles de mécontentement, ou supposées telles. En mars 2021, l’ancien premier ministre Wen Jiabao souhaite - dans un éloge funèbre de sa mère publié à Macao ! - que la Chine soit "un pays de justice et d’équité". C’est peu, mais déjà suffisant pour que la Chine en bloque toute mention. Au demeurant l’écrit de Wen est aussi un plaidoyer - évoquant sa frugalité, et se décrivant comme un retraité au chevet de sa mère. Au cours de la même année, des cercles économiques et surtout financiers évoquent la permanence des "lois de l’économie", en particulier pour s’opposer aux positions en nombre croissant en faveur de l’autosuffisance, ou parfois à un tournant énergétique qui se fonde sur la production et non sur le marché de l’énergie. En décembre 2021, après l’adoption d’une résolution sur l’histoire du PCC (la troisième depuis sa fondation), un des articles publiés dans le Quotidien du Peuple par le directeur du centre d’histoire du Parti étonne par la place centrale qu’il accorde à Deng Xiaoping et à l’ouverture : les mots restent ceux que prononce aussi Xi, mais les proportions changent cette fois-là. Après des années de bons et loyaux services comme agitateur nationaliste à la tête du Global Times, Hu Xijin est mis à la retraite le même mois : cela suit une expression rarissime de Hu contre un excès nationaliste, en l’occurrence une comparaison ironique entre les lancements chinois de fusées et les incinérations de masse indiennes suite au Covid, comparaison diffusée sur le site de la Commission des Affaires politiques et légales du PCC ! On peut aussi se demander comment une tenniswoman longtemps starifiée comme Peng Shuai a cru possible de dénoncer un ancien membre du Bureau politique et vice-premier ministre, avant de se rétracter. En tout état de cause, Zhang Gaoli est considéré comme proche de Jiang Zemin, l’ancien président qui, à 95 ans, fait encore figure pour certains de recours syndical contre le pouvoir personnel de Xi…
Ajouter un commentaire