Et si la "Petite Russie" - l'expression classique russe pour décrire l'Ukraine - devenait un modèle pour la "Grande Russie" ?
Poutine pratique le jeu de montagne russe émotionnel
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'URSS voulait étendre son idéologie, soit par l'intermédiaire de partis communistes totalement inféodés à sa cause, soit s'il le fallait, par l'intervention de ses chars qui n'étaient qu'à "deux étapes du tour de France cycliste" pour reprendre l'expression du Général de Gaulle formulée en 1947. L'homme du 18 Juin n'avait aucune illusion sur les intentions de Moscou. Il traitait avec la Russie éternelle.
Aujourd'hui les héritiers de l'URSS ne veulent pas étendre leur idéologie - ils n'en ont plus - même s'ils décrient la décadence de la démocratie à l'occidentale. Ils sont motivés par la tradition impériale russe et entendent retrouver, sinon élargir leur sphère d'influence en formulant des exigences totalement inacceptables comme le retrait des troupes occidentales des pays de l'Est de l'Europe membres de l'Otan.
Il y a un risque à pratiquer - comme Poutine semble y prendre goût - un jeu de montagne russe.
Au moment de la crise des missiles de Cuba en Octobre 1962, les règles de l'escalade étaient comme encadrées par une perception claire de ce qui était en jeu à l'heure de l'équilibre de la terreur : la survie de la planète. Soixante ans plus tard, la conscience de ces règles semble avoir disparu. Et il n'est pas sûr que Poutine soit, comme Khrouchtchev, un homme finalement responsable.
Avec l’aimable autorisation des Echos, 21/02/2022.
Copyright : ALAIN JOCARD / AFP
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