Dans l’étude Santé mentale : faire face à la crise, nous formulons plusieurs propositions pour une meilleure gradation des soins, adaptée aux besoins des patients. L’approche graduée, mise en place de nombreux pays (dont la Nouvelle-Zélande ou les Pays-Bas) permet d’éviter la saturation des services, de proposer une offre large et de s’adapter aux besoins du patient. Ainsi, dans le cas de difficultés psychologiques plus légères, la personne peut gérer son trouble de façon autonome avec des ressources digitales, associatives, etc., puis c’est la médecine générale qui prend en charge les troubles légers à modérés grâce à une organisation innovante et intégrée, et enfin les soins spécialisés sont dédiés aux troubles les plus sévères.
Plusieurs actions peuvent être entreprises pour permettre de réformer l’organisation et faciliter l’accès aux soins : tout d’abord, faciliter l’accès aux outils de e-santé pour rendre le patient acteur de son traitement et permettre le remboursement des psychologues de ville dans le cadre de parcours de soins intégrés. Ensuite, inciter les médecins généralistes à détecter les souffrances psychiques grâce à des questionnaires validés, et créer des métiers de coordinateurs de santé mentale aux côtés de médecins généralistes pour favoriser les prises en charge collaboratives. Enfin, pour permettre des parcours plus fluides et coordonnés, faciliter les échanges d’information et la coordination entre les professionnels de santé grâce au numérique.
Soutenir la recherche en psychiatrie
La recherche en psychiatrie constitue une source d’espoir majeure pour les patients et leurs proches. Les priorités sont nombreuses : identification de biomarqueurs diagnostiques et pronostiques, meilleure compréhension des causes et mécanismes des pathologies, développement de la e-santé, innovations thérapeutiques, études épidémiologiques et médico-économiques, etc.
La recherche en santé mentale est pourtant peu financée en France comparativement à son impact social et économique. Notre pays se trouve ainsi loin derrière les Pays-Bas, l’Allemagne ou les pays nordiques en matière de recherche et de publications sur la santé mentale.
Plusieurs mesures peuvent être mises en place, en mettant l’accent notamment sur les partenariats entre recherche publique et privée et le développement des travaux médico-économiques et d’épidémiologie grâce à une meilleure exploitation des données de santé.
Copyright : Loic VENANCE / AFP
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