Ces mesures s’attaquent pourtant au symptôme plutôt qu’à la cause, alors que le risque d’une hausse brutale des prix de l’énergie était prévisible.
La situation est ainsi paradoxale. À l’heure où l’impérieuse nécessité de lutter contre le dérèglement climatique motive une décarbonation rapide de l’économie mondiale, les gouvernements nationaux se retrouvent à financer indirectement et directement l’achat d’énergie fossile. L’abandon du charbon, du pétrole et du gaz au profit d’un mix énergétique plus durable se traduira nécessairement, dans un premier temps, par une hausse globale des prix de l’énergie. Or, le monde politique se refuse à affronter cette réalité. Au lieu de justifier la réouverture de certaines centrales à charbon et une critique renouvelée des énergies renouvelables, la volatilité actuelle des prix des énergies fossiles devrait plutôt favoriser une réflexion sur la manière d'accélérer la décarbonation du continent.
La COP26, qui débutera le 31 octobre, se déroulera dans un contexte de crise énergétique mondiale. Elle ne saurait être une COP d’engagements, aussi ambitieux soient-ils. Au contraire, elle devra marquer un tournant dans la gestion internationale de la question climatique : après le temps de la prise de conscience et le temps des engagements, le temps de l’action concertée est venu.
Une COP26 sous le signe de l’action
En 2015, la signature de l’Accord de Paris marquait un tournant au niveau international. Les 195 pays présents décidaient alors de limiter le réchauffement climatique "bien en deçà" de + 2°C, et les pays les plus riches s'engageaient à atteindre une aide au pays dits "en développement" de l’ordre de 100 milliards de dollars annuels en 2020. L’heure n’était plus au débat autour de l’origine anthropique du changement climatique, et ce déjà depuis la parution du premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en 1990, mais bien à l’engagement international en faveur d’une réduction durable des émissions de gaz à effet de serre. Les mouvements citoyens survenus en parallèle, à l’instar des marches pour le climat initiées par Greta Thunberg en 2018, devaient venir confirmer le soutien de la société civile à une action rapide sur la question climatique.
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