La tâche incombera donc au président de la République de rassurer les collectivités tout en gardant le cap qu’il s’est fixé en matière d’économies, ce qui s’avérera d’autant plus difficile que les concessions annoncées aux Gilets jaunes devraient relever le déficit de l’Etat de +0,9 % du PIB (les prévisions passant de 2,5 % à 3,4 % en 2019, d’après Gérald Darmanin).
Une réforme politiquement complexe
Il faudra donc bien du courage à l’exécutif pour se sortir de cette équation budgétaire à plusieurs inconnues. Il conviendra pour cela de définir au mieux les modalités de compensation des collectivités face à une importante substitution de revenus fiscaux locaux par une dotation de l’Etat. Les obstacles qui se dresseront sur la route de l’exécutif sont donc protéiformes :
- Impossibilité de revenir sur son engagement d’exonération, dans un tel contexte, car cela nuirait au pouvoir d’achat des Français.
- Difficulté à exonérer 80 % des Français seulement, car risque d’inconstitutionnalité et mécontentement potentiel des 20 % qui continueraient à régler cette taxe.
- Inquiétude des maires qui voient leur autonomie fiscale remise en question, sans qu’une alternative détaillée ne soit pour l’instant mise sur la table. La compensation du manque à gagner pour l’Etat et les collectivités, afin de répondre aux impératifs du gouvernement et aux dernières déclarations ministérielles, devrait être faite par des économies, et ne devraient pas engendrer “de nouvel d’impôt ni de hausse de la fiscalité”.
Le grand débat devrait pouvoir faire émerger des propositions de la part de la société civile, mais sur ce sujet comme sur bien d’autres, il n’y aura pas que des heureux.
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