Urgence de la dissuasion
Et si Moscou et Pékin s'encourageaient l'un l'autre dans leur révisionnisme et leur expansionnisme respectifs ? Si tel était le cas, ne serait-il pas temps pour les États-Unis de sortir de leur "ambiguïté stratégique" à l'égard de Pékin ? Le moment ne serait-il pas venu d'appeler un chat, un chat et de dire aux Chinois que s'ils cédaient à la tentation de reprendre Taïwan par la force, ils trouveraient l'Amérique ?
Vladimir Poutine n'a-t-il pas été encouragé à envahir l'Ukraine en 2022, par la réponse plus qu'incertaine de la communauté internationale, à la prise de la Crimée en 2014 ? Ne serait-il pas urgent de dissuader la Chine d'adopter à l'égard de l'Asie le comportement qui est celui de la Russie à l'est de l'Europe ?
De la mer de Chine au Pacifique Sud, Pékin adopte un comportement toujours plus agressif qui ne cache plus ses ambitions expansionnistes. Pour autant, Taïwan n'est pas l'Ukraine, pas plus que la Chine n'est la Russie. "N'oubliez jamais que la Grande-Bretagne est une île", disait André Siegfried dans son cours introductif sur le Royaume-Uni à l'École libre des Sciences Politiques.
Le risque de la clarté
Taïwan aussi est une île. Il n'y a pas de Pologne, de républiques Baltes ou de Roumanie aux frontières de Taïwan. S'engager à ses côtés signifie lui livrer directement des armes sur son territoire. Et, contrairement à ce qu'affirme Pékin, le "Quad" n'est pas un Otan asiatique. Dans son soutien à Taïwan, en cas d'invasion par la Chine continentale, Washington serait vraiment seule ou presque en première ligne.
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