Actuellement, on peut considérer que la première vague est passée en Europe, et grâce aux mesures mises en place par les pays, le taux effectif de reproduction du virus est inférieur à un, ce qui signifie que le nombre de nouveaux cas diminue progressivement. Mais le virus est toujours présent et nous ne pouvons pas exclure la possibilité de nouvelles vagues. Nous devrons vivre avec le virus tant qu’aucun vaccin efficace n’aura été découvert, mis sur le marché et accessible pour tous. La capacité des systèmes de santé à contenir cette vague est donc directement liée à l'existence de mesures de réduction de la transmission par la poursuite des mesures d’hygiène et les gestes barrières, le dépistage et l’isolement. Le coût pour l’économie de ne pas mettre en place ces mesures et de devoir à nouveau confiner est énorme et bien supérieur à celui du dépistage massif de tous les cas suspects et leurs contacts.
Quelles solutions apportées pour une relocalisation des activités stratégiques au niveau européen et français pour favoriser l’innovation ?
Cette crise a déclenché une réflexion autour des chaînes d’approvisionnement et leur concentration. La production de biens liés au Covid-19, tels que le matériel de protection individuelle par exemple, est concentrée dans certains pays. Plus de 86 % des exportations mondiales des biens liés au Covid-19 proviennent de 20 pays seulement. Les cinq principaux exportateurs mondiaux, qui représentent ensemble 49 % des échanges, sont l'Allemagne, les États-Unis, la Suisse, la Chine et l'Irlande.
Cette concentration rend les chaînes d'approvisionnement vulnérables aux chocs. La question de la diversification des chaînes d’approvisionnement pour les marchandises et médicaments est donc fondamentale. La relocalisation de la production n’est pas la seule solution, elle serait trop coûteuse à chaque pays. Une solution alternative, à long terme, serait de diversifier les sources d’approvisionnement, de définir en amont des accords avec les entreprises pour une transformation rapide des chaînes de production en cas de crise (avec éventuellement des incitations et une coordination gouvernementale), ainsi que de constituer des stocks de réserves stratégiques, notamment pour des équipements de protection individuelle.
Au niveau national, les pays de l’OCDE doivent prendre conscience du caractère stratégique du secteur de la santé, ainsi que ses entreprises. À l’échelle internationale, il faut réfléchir à de nouvelles modalités de dialogue entre les pays pour mieux collaborer et partager les ressources selon les besoins des pays. Cette coopération doit aussi s’articuler autour des besoins régionaux et locaux pour anticiper au mieux et réagir au plus vite en cas d'augmentation soudaine de la demande.
Copyright : Jonathan NACKSTRAND / AFP
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