De fait, le 19ème amendement, voté en 2015, a réduit les pouvoirs du président (en rétablissant par exemple la limite des deux mandats que Rajapakse avait fait disparaître). Mais les institutions sri lankaises souffrent d’ambiguïtés dues à la présidentialisation d’un régime, à l’origine parlementaire - processus qui remonte aux années 1970.
Dans quel contexte historique s’inscrit la situation politique actuelle du pays ?
Sri Lanka se remet lentement d’une guerre civile qui a opposé la minorité tamoule (hindoue et, en partie, musulmane) à la majorité cinghalaise (et bouddhiste) pendant près de trente ans - qui avait d’ailleurs servi à justifier la dérive autoritaire. Si un processus de réconciliation a été amorcé, à travers des programmes de réparation et le travail de l’Office des Personnes Disparues, il s’agit d’une oeuvre de longue haleine dont les résultats ne se voient pas encore. En outre, les auteurs du bain de sang par lequel Rajpakse a mis fin à la guerre civile n’ont pas été jugés, comme cela avait aussi été promis en 2014-2015.
Ces hommes sont apparemment encore en liberté - en dépit, de surcroît, des affaires de corruption dans lesquelles ils étaient impliqués -, à la protection dont les fait bénéficier le Président Sirisena. Celui-ci a empêché à quatre reprises l’arrestation de Gotabhaya Rajapakse, le frère de Mahinda, qui était en charge de la défense nationale dans l’équipe gouvernementale précédente. Sirisena espère maintenant rester président avec l’aide des Rajapakse. Cela dépendra de l’attitude de Wickramasinghe, qui s’accroche à son poste, et de celle des députés quand le Parlement - suspendu pour trois semaines - se réunira à nouveau.
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