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02/09/2021

[Sondage] - Que pensent les Français du "quoi qu'il en coûte" ?

[Sondage] - Que pensent les Français du
 Institut Montaigne
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Tous les mois, l'Institut Elabe interroge les Français pour Les Échos, l'Institut Montaigne et Radio Classique. Ce mois-ci, les Français et le "quoi qu’il en coûte".

Une majorité de Français partisans de limiter le soutien économique aux secteurs les plus touchés

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a déclaré la semaine dernière : "Maintenant que l'économie française redémarre, que nous avons des perspectives de croissance à 6% le 'quoi qu'il en coûte', c'est fini. Nous sommes passés au sur-mesure". Concernant le soutien économique aux entreprises (fonds de soutien, activité partielle, prêts garantis par l'État (PGE), report des cotisations sociales, etc.), selon vous, faut-il...?

Concernant le soutien économique aux entreprises (fonds de soutien, activité partielle, prêts garantis par l'État (PGE), report des cotisations sociales, etc.), 64 % des Français estiment qu’il faut le limiter aux secteurs d'activités encore touchés par les restrictions (tourisme, les restaurants, l'événementiel ou la culture), contre 34 % qui considèrent qu’il faut garder le même niveau de soutien économique à l'ensemble des secteurs d'activités, comme depuis le début de la crise sanitaire.

Limiter les aides aux secteurs les plus touchés est l’orientation privilégiée par une majorité de Français au sein de tous les électorats, mais de façon plus intense chez les électeurs de François Fillon (89 %) et d’Emmanuel Macron (82 %) que chez les électeurs de Marine Le Pen (56 %) et de Jean-Luc Mélenchon (60 %).

Une majorité des 18-24 ans se prononce en faveur du maintien des aides à l’ensemble des secteurs d’activité (54 %), mais le soutien limité aux secteurs les plus touchés est majoritaire au sein des autres tranches et augmente nettement avec l’âge : de 51 % chez les 25-34 ans à 78 % chez les 65 ans et plus.

Enfin, d’un point de vue socio-professionnel, la volonté de limiter les aides aux secteurs les plus touchés est davantage exprimée par les cadres (77 %) et dans une moindre mesure les professions intermédiaires (69 %) que par les catégories populaires (54 %).

Les petits commerces (alimentaires et non-alimentaires) et la restauration sont les secteurs à soutenir en priorité aux yeux des Français

Selon vous, quels secteurs faut-il soutenir en priorité ?

Au sein d’une liste de 12 secteurs d’activités, les Français estiment qu’il faut soutenir en priorité les petits commerces alimentaires et non alimentaires (52 % des citations parmi 3 réponses possibles, dont 19 % en 1er), devant la restauration (46 %, dont 18 %).

Derrière ce duo de tête, les Français citent les services à la personne (36 %), l’agriculture (30 %), la culture (26 %) et l’hôtellerie (23 %).

Dans la suite du classement, moins de 2 Français sur 10 évoquent l’évènementiel (19 %), l’industrie (18 %), le bâtiment/la construction (12 %), les transports/la logistique (9 %), le sport (8 %) et les banques/assurances (1 %).

Il existe une certaine homogénéité dans le choix des secteurs d’activité à soutenir en priorité entre les différentes catégories de population, avec toutefois quelques nuances :

  • Les petits commerces sont davantage cités par les 18-24 ans (64 %), les femmes (57 %), les habitants des communes rurales (57 %)
     
  • Les services à la personne par les 65 ans et plus (44 %)
     
  • La culture par les électeurs de gauche (40 % Jean-Luc Mélenchon, et 38 % Benoît Hamon)
     
  • L’industrie (22 %), le bâtiment/la construction (16 %), les transports/la logistique (12 %) et le sport (11 %) sont un peu plus cités par les hommes
     

Pour financer le remboursement de la "dette Covid", les Français anticipent d’abord une hausse des impôts (-6 par rapport à février), une réduction des dépenses publiques et comptent davantage sur la croissance économique

Selon vous, comment sera financé le remboursement de cette dette supplémentaire liée à la crise du Covid-19 ?

Les Français s’attendent à ce que le remboursement de la dette supplémentaire liée à la crise Covid-19 soit financé par :

  • Une hausse des impôts (45 % des citations parmi deux réponses possibles, dont 32 % en 1er), une opinion toutefois en baisse de 6 points par rapport au 3 février 2021
     
  • La réduction des dépenses publiques via des réformes comme celles des retraites ou de l’assurance chômage (40 %, -1)
     
  • La croissance économique dans les années à venir (36 %), en hausse de 3 points
     
  • Une "contribution exceptionnelle" auprès des plus aisés (29 %, -1)

À noter que 15 % des Français estiment qu’elle ne sera pas remboursée et qu’elle sera annulée.

Par rapport au 3 février, l’anticipation du financement de la "dette Covid" par une hausse des impôts recule dans la plupart des catégories de population, et notamment fortement chez les 50-64 ans (36 %, -17), à l’exception des 25-34 ans (57 %, +4) et des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (51 %, +6) où elle progresse. Le financement par la croissance économiques progresse chez les 50-64 ans (43 %, +12), les cadres (38 %, +9), les électeurs de François Fillon (49 %, +15), de Benoît Hamon (43 %,+8) et d’Emmanuel Macron (53 %, +7).

D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon anticipent un financement par la croissance économique (respectivement 53 % -49 %) et par la réduction des dépenses publiques (44 % -52 %). À l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen (54 % hausse des impôts) et de Jean-Luc Mélenchon (51 %) anticipent une hausse des impôts pour rembourser la "dette Covid".

L’annulation de la dette est davantage évoquée, d’un point de vue politique, par les abstentionnistes (21 %).

 

Consultez l'intégralité de l'étude

 

 

Copyright : THOMAS COEX / AFP

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