Enfin, les profils recrutés changent et les industries des sciences de la vie ont désormais besoin de profils très pluridisciplinaires formés aux biotechnologies, au digital, à l’analyse de données et à l’IA, aux dispositifs médicaux. Les établissements d’enseignement supérieur doivent adapter leur offre à ces nouveaux enjeux.
L’enjeu du financement des entreprises pour réussir le passage à l’échelle
Bien que la France crée de nombreuses startups (en 2017, 18 de biotech ou medtech pour un million d’habitants, contre 10 pour un million aux États-Unis), beaucoup de ces entreprises, face aux difficultés à lever des fonds et à l’environnement réglementaire français complexe, choisissent de faire leur développement hors de nos frontières.
Il existe en France un grand nombre d’aides à l’amorçage pour les jeunes entrepreneurs souhaitant créer leur startup, mais les financeurs privés comme publics sont peu incités à investir dans le "passage à l’échelle" des entreprises (capital-risque et capital-développement) pour permettre aux jeunes pousses de devenir des petites entreprises, puis des entreprises de taille intermédiaire. Dans le domaine de la santé, les retours sur investissements peuvent être élevés mais il faut disposer d’une vision de long terme et connaître ce secteur, parfois jugé trop complexe et risqué par les investisseurs.
Début 2020, le lancement du programme "French Tech 120" a permis d’illustrer la volonté du gouvernement français de devenir le meilleur des soutiens possibles pour les startups du secteur de la santé (biotechnologies, solutions thérapeutiques, dispositifs médicaux, e-santé). Les sociétés sélectionnées bénéficient d’un soutien pour l’aide au développement à l’international, le financement, l’accès au marché, le recrutement de talents, etc. Mais les montants d’aide au développement sont encore insuffisants pour un véritable passage à l’échelle et une visibilité au niveau mondial.
La réglementation française en santé demeure relativement instable et complexe
L’instabilité et la lenteur de notre système réglementaire découragent souvent les entreprises innovantes à développer leur activité en France et privent les patients français de découvertes parfois réalisées dans leur propre pays. Bien que notre environnement normatif ait été pensé pour garantir aux patients un maximum de sécurité, les dernières crises sanitaires ont amplement contribué à crisper le débat autour des conflits d’intérêt et de la réglementation et à alourdir les procédures. Pour autant, alors que tous les pays font face aux mêmes défis, il est utile de voir que certains de nos voisins, à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, ont su proposer des circuits rapides et transparents ainsi que des évaluations plus adaptées.
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